Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle
Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle
Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
18<br />
Nouvel opérateur du mobi<strong>le</strong><br />
au Cap-Vert<br />
Un deuxième opérateur de téléphonie mobi<strong>le</strong> s’instal<strong>le</strong> au<br />
Cap-Vert. « T+ », qui commencera ses activités avant la fin<br />
décembre par <strong>un</strong> service normal de téléphonie mobi<strong>le</strong> et des<br />
données (GPRS), ne fonctionnera au départ que dans l'î<strong>le</strong> de<br />
Santiago. Le nouveau concurrent de Cap-Vert (CV) Te<strong>le</strong>com<br />
investira, d’ici 2010, près de 50 millions de dollars, dont 15<br />
millions pour 2007-2008, et envisage de créer 100 postes et<br />
500 emplois indirects.<br />
Le transfert de l’argent<br />
par voie é<strong>le</strong>ctronique<br />
bientôt possib<strong>le</strong> dans<br />
<strong>le</strong>s <strong>pays</strong> de la SADC<br />
Les citoyens des <strong>pays</strong> membres de la Comm<strong>un</strong>auté pour <strong>le</strong><br />
développement de l’Afrique austra<strong>le</strong> (SADC) pourront à<br />
partir du mois de février prochain transférer de l’argent par<br />
voie é<strong>le</strong>ctronique à travers la comm<strong>un</strong>auté. Lors d’<strong>un</strong> point<br />
de presse donné jeudi à la direction généra<strong>le</strong> de la poste à<br />
Port Louis, <strong>le</strong> président de l’Association des opérateurs de<br />
poste de l’Afrique austra<strong>le</strong> (SAPOA), éga<strong>le</strong>ment directeur<br />
général de la société mauricienne des postes, M. Giandev<br />
Moteea, a expliqué que sa structure souhaitait atteindre tous<br />
<strong>le</strong>s coins et recoins de la SADC.<br />
2310 sociètés egyptiennes<br />
exercent dans <strong>le</strong> secteur<br />
des télécomm<strong>un</strong>ications<br />
L’Egypte compte quelque 2310 sociétés œuvrant dans <strong>le</strong> secteur<br />
des télécomm<strong>un</strong>ications et de la haute technologie, soit plus de<br />
300 de plus que l’année précédente, dont 32 pour <strong>le</strong> seul mois<br />
d’octobre 2007. Cet engouement pour <strong>le</strong> secteur est attribué à<br />
la hausse du nombre d’abonnés du téléphone, qui est passé de<br />
16,7 millions en 2006 à 27,8 millions en octobre de cette année.<br />
Le nombre d’internautes a lui aussi grimpé à 8 millions contre<br />
6 millions en 2006.<br />
Zamtel investit dans<br />
la fibre optique<br />
La compagnie zambienne de télécomm<strong>un</strong>ications (ZAMTEL)<br />
a annoncé vendredi <strong>un</strong> investissement de 5 milliards de<br />
Kwacha, soit 1,2 million de dollars américains, pour l’installation<br />
d’<strong>un</strong> câb<strong>le</strong> à fibre optique dans la vil<strong>le</strong> métropolitaine de<br />
Lusaka, la capita<strong>le</strong>. Jusqu’ici, ZAMTEL s’est toujours servie du<br />
câb<strong>le</strong> en cuivre, qui est non seu<strong>le</strong>ment démodé, mais <strong>fait</strong> éga<strong>le</strong>ment<br />
l’objet de vols et de vandalisme provoquant fréquemment<br />
des perturbations au niveau des services de télécomm<strong>un</strong>ications<br />
du <strong>pays</strong>.<br />
Globacom introduit<br />
la 3G au Nigeria<br />
Le géant des télécomm<strong>un</strong>ications du Nigeria Globacom a<br />
lancé mercredi 19 décembre des services de troisième génération<br />
(3G), devenant <strong>le</strong> premier des quatre fournisseurs<br />
GSM du Nigeria à offrir de tels services dans <strong>le</strong> <strong>pays</strong>. Pour<br />
l'instant, ces services, qui permettront aux abonnés d'avoir<br />
accès à Internet haut débit et à des services de visio- conférence,<br />
ne sont disponib<strong>le</strong>s qu'à Lagos, Abuja et dans la vil<strong>le</strong><br />
pétrolière de Port Harcourt. « En fournissant aux Nigérians<br />
<strong>un</strong> accès à Internet haut débit, à des services de visio-conférence<br />
et à la télévision mobi<strong>le</strong>, entre autres services, nous permettons<br />
à nos abonnés d'avoir accès aux innovations technologiqes<br />
de la prochaine génération qui existent dans <strong>le</strong>s <strong>pays</strong><br />
développés », a déclaré <strong>le</strong> directeur des opérations de<br />
Globacom, Mohammed Jameel.<br />
Le Maroc expérimente<br />
la détaxe à partir de<br />
ce mois de janvier<br />
Les touristes de passage au Maroc pourront récupérer<br />
jusqu’à 13% du montant facturé de <strong>le</strong>urs achats à partir de<br />
ce mois de janvier 2008. Ce nouveau service sera géré par<br />
Morocco Tourist Ref<strong>un</strong>d SA, <strong>un</strong>e joint-venture entre <strong>le</strong>s<br />
groupes marocains Sefrioui et Laraqui et <strong>le</strong>s Irlandais de<br />
Fintrax.<br />
TECHNOLOGIES<br />
Les Afriques - N° 11 - 10 au 16 janvier 2008<br />
L’Algérie veut rattraper en 2008<br />
son gap monétique<br />
La première surprise des expatriés qui viennent travail<strong>le</strong>r en Algérie, c’est de ne plus trouver au sortir<br />
<strong>le</strong>ur carte bancaire. La monétique est en retard. Pas pour longtemps assurent <strong>le</strong>s banquiers.<br />
Par Samy Injar, Alger<br />
L’Algérie est, avec moins de 10% d’usagers<br />
parmi <strong>le</strong>s clients banque, <strong>le</strong> <strong>pays</strong> <strong>le</strong><br />
plus retardataire en produits monétiques<br />
au Maghreb. Mais tout devrait vite changer.<br />
« Nous considérons que <strong>le</strong>s années à<br />
venir 2008 et 2009 seront <strong>le</strong>s années de la<br />
monétique », assure Abdderahmane<br />
Benkhalfa, délégué de l’Association des<br />
banques et des établissements financiers<br />
(ABEF). « Nous avons l’assurance que si<br />
<strong>le</strong>s commerçants marchent à notre rythme,<br />
dans <strong>le</strong>s 20 mois qui viennent, nous atteindrons<br />
<strong>le</strong> rythme d’expansion de la téléphonie<br />
mobi<strong>le</strong> ». Excès d’optimisme ? La référence<br />
à la téléphonie mobi<strong>le</strong> est osée<br />
dans <strong>un</strong> <strong>pays</strong> ou <strong>le</strong> marché a été multiplié<br />
par 50 en quatre ans… D’autant que<br />
l’usage de la carte bancaire dans <strong>le</strong>s<br />
transactions quotidiennes suppose,<br />
comme <strong>le</strong> reconnaît <strong>le</strong> délégué de l’ABEF,<br />
« <strong>un</strong>e alliance forte entre <strong>le</strong>s banques, <strong>le</strong>s<br />
particuliers, mais surtout <strong>le</strong>s commerçants<br />
qu’il faudrait convaincre ». Les commerçants<br />
? Farid, 45 ans, tient <strong>un</strong>e librairie<br />
très fréquentée du centre d’Alger : « J’ai<br />
<strong>un</strong> terminal de paiement é<strong>le</strong>ctronique<br />
« Nous avons l’assurance<br />
que si <strong>le</strong>s commerçants<br />
marchent à notre rythme,<br />
dans <strong>le</strong>s 20 mois qui<br />
viennent, nous atteindrons<br />
<strong>le</strong> rythme d’expansion<br />
de la téléphonie mobi<strong>le</strong>. »<br />
(TPE) depuis quatre ans. C’est indiqué sur<br />
la vitrine. Mais je crois que je ne l’ai pas<br />
utilisé plus d’<strong>un</strong>e dizaine de fois ». Les<br />
clients n’ont pas de cartes bancaires. Là<br />
est d’abord <strong>le</strong> gap algérien. « On démarre<br />
sur <strong>un</strong>e tab<strong>le</strong> quasi rase ». C’est d’ail<strong>le</strong>urs<br />
ce qui laisse dire aux directeurs de monétiques<br />
dans <strong>le</strong>s banques que <strong>le</strong> marché<br />
peut absorber de 6 à 10 millions de cartes<br />
dans <strong>le</strong>s cinq prochaines années. Pas<br />
assez de clients détenant <strong>un</strong>e carte ban-<br />
caire, trop peu de distributeurs automatiques<br />
de bil<strong>le</strong>ts (DAB), tout aussi peu de<br />
TPE dans <strong>le</strong>s commerces : cerc<strong>le</strong> vicieux.<br />
« La toi<strong>le</strong> de fond de cette situation, c’est<br />
encore et toujours la faib<strong>le</strong> bancarisation<br />
de l’économie algérienne », rappel<strong>le</strong><br />
Amine, directeur d’agence à la Banque<br />
algérienne de développement rural<br />
(BADR), « <strong>un</strong>e disposition dans <strong>le</strong> projet<br />
de Loi de finances pour 2006 rendait obligatoire<br />
<strong>le</strong> chèque dans toute transaction de<br />
plus de 50 000 dinars (environ 500 euros).<br />
Mais <strong>le</strong> gouvernement l’a retirée à la dernière<br />
minute sous diverses pressions ».<br />
Le réseau Algérie-Poste joue de malchance<br />
Avec <strong>un</strong> point bancaire pour 6300<br />
Algériens, la couverture du <strong>pays</strong> est certes<br />
faib<strong>le</strong>, mais <strong>le</strong> ratio DAB (distributeurs)<br />
par habitant est encore plus affligeant.<br />
Il est de <strong>un</strong> DAB pour plus de<br />
50 000 Algériens. Pour comb<strong>le</strong> de malchance,<br />
la monétique s’est <strong>fait</strong>e <strong>un</strong>e mauvaise<br />
presse en 2007. La faute <strong>un</strong> peu à<br />
Algérie Poste, <strong>le</strong> premier réseau de paiement<br />
du <strong>pays</strong> chez qui sont domiciliés<br />
plus de 3 millions de salariés et de retraités<br />
du secteur d’Etat. Algérie-Poste a<br />
lancé, avec grand tapage médiatique, sa<br />
carte é<strong>le</strong>ctronique de paiement en 2006.<br />
Mais <strong>le</strong>s incidents se sont multipliés tout<br />
au long de l’année suivante sur ses 400<br />
distributeurs flambants neufs, provoquant<br />
de nombreux contentieux avec <strong>le</strong>s<br />
clients. L’enquête a incriminé la mauvaise<br />
qualité des bil<strong>le</strong>ts de banque, mais<br />
<strong>le</strong> mal a été <strong>fait</strong>. « Les Algériens sont<br />
méfiants par nature lorsqu’il s’agit d’innovation.<br />
Ce qui est arrivé avec la carte é<strong>le</strong>ctronique<br />
d’Algérie-Poste va encore retarder<br />
l’essor de la monétique », explique Amine.<br />
Tout n’est cependant pas si négatif. 2007<br />
aura été l’année ou <strong>le</strong>s délais de règ<strong>le</strong>ment<br />
des chèques sont tombés de 21<br />
jours à 48 heures. Grâce au lancement<br />
d’<strong>un</strong> nouveau système de paiement de<br />
masse par télécompensation (ACTI)<br />
ainsi que <strong>le</strong> système de règ<strong>le</strong>ment en<br />
temps réel de gros montants (ARTS), qui<br />
devrait permettre de lutter contre <strong>le</strong>s<br />
actions fraudu<strong>le</strong>uses. Le réseau interban-<br />
caire en fibres optiques devrait accélérer<br />
la dématérialisation des transactions. En<br />
2007, 12 millions de chèques ont été<br />
émis. La montée attendue des cartes bancaires<br />
devrait d’abord rogner sur la part<br />
de règ<strong>le</strong>ments par chèques avant de<br />
réduire progressivement la masse de bil<strong>le</strong>ts<br />
de banque en circulation. Reste <strong>le</strong><br />
réseau de TPE. Pour convaincre <strong>le</strong>s commerçants<br />
d’adopter <strong>le</strong> terminal de paiement<br />
é<strong>le</strong>ctronique, l’ABEF recommande<br />
au gouvernement <strong>un</strong> traitement fiscal<br />
préférentiel entre <strong>le</strong>s flux traités en monnaie<br />
fiduciaire et <strong>le</strong>s flux traités par carte.<br />
La monétique attire de nouveaux<br />
arrivants<br />
Les banques, el<strong>le</strong>s se sont occupées d’assurer<br />
<strong>le</strong>ur « flanc sécurité des transactions<br />
» en prévision du boom annoncé<br />
du paiement par cartes é<strong>le</strong>ctroniques.<br />
El<strong>le</strong>s ont opté pour <strong>le</strong>s systèmes EMV<br />
(Europay Master Card et Visa) et ont<br />
déjà pris l’initiative de s’<strong>un</strong>ir autour de la<br />
Société algérienne de transactions interbancaires<br />
et de la monétique (Satim)<br />
pour lancer <strong>le</strong>ur système de paiement<br />
é<strong>le</strong>ctronique. Le marché algérien de la<br />
monétique est prometteur compte tenu<br />
des retards à rattraper. La société francaise<br />
Exalto, <strong>le</strong>ader mondial de la carte à<br />
puce, détient déjà 26% de parts de marché.<br />
D’autres intervenants arrivent.<br />
Dernier en date, la STM, la Société t<strong>un</strong>isienne<br />
de monétique, qui annonce son<br />
implantation en Algérie. El<strong>le</strong> y avait<br />
en<strong>le</strong>vé quelques contrats d’estime ces<br />
dernières années avant de conclure avec<br />
la Banque de développement local<br />
(BDL) pour la personnalisation des cartes<br />
monétiques et <strong>le</strong> suivi des paiements<br />
à l’étranger par carte. Un gros contrat<br />
qui a justifié l’ouverture d’<strong>un</strong>e filia<strong>le</strong><br />
algérienne.<br />
STV, la seu<strong>le</strong> télé africaine diffusant<br />
par satellite en deux langues<br />
Le groupe de télévision STV continue son expansion au Camero<strong>un</strong>, en Afrique et dans <strong>le</strong> monde pour être<br />
aujourd’hui la seu<strong>le</strong> chaîne de télévision africaine diffusant en deux langues sur <strong>un</strong>e trentaine de <strong>pays</strong>.<br />
Entretien réalisé par<br />
Sou<strong>le</strong>ymane Niang - Dakar<br />
Les Afriques : Où en êtes-vous des<br />
objectifs que vous vous étiez fixés au<br />
lancement des chaînes STV1 et STV2<br />
en 2003 ?<br />
Mactar Silla : Nous sommes <strong>le</strong> premier<br />
groupe de télévision en Afrique qui dispose<br />
de deux signaux et qui diffuse 24h sur 24<br />
sur <strong>un</strong> satellite couvrant <strong>un</strong>e trentaine de<br />
<strong>pays</strong> du continent. Nous sommes éga<strong>le</strong>ment<br />
sur la plateforme de Canal+<br />
Horizons. Au Camero<strong>un</strong>, nous sommes à<br />
plus de 50% de couverture du territoire par<br />
nos propres moyens. De plus, nous travaillons<br />
en français et en anglais. Je crois, en<br />
tous <strong>le</strong>s cas, que c’est <strong>un</strong>e première en<br />
Afrique. Ceci a été rendu possib<strong>le</strong> parce que<br />
nous avons derrière nous <strong>un</strong> investisseur,<br />
<strong>un</strong> bail<strong>le</strong>ur de fonds qui n’est pas <strong>un</strong><br />
homme de la comm<strong>un</strong>ication, qui est plutôt<br />
<strong>un</strong> homme d’affaires. Il est notamment<br />
<strong>le</strong> principal actionnaire camero<strong>un</strong>ais du<br />
groupe de téléphonie mobi<strong>le</strong> MTN dont il<br />
détient 30% et qui nous permet de vivre.<br />
Sur <strong>le</strong> plan du contenu, nous sommes la<br />
seu<strong>le</strong> chaîne de télévision terrestre africaine<br />
à diffuser <strong>le</strong> Oprah Winfrey Show, <strong>le</strong>s<br />
championnats de football anglais, espagnol,<br />
italien ainsi que <strong>le</strong>s US Col<strong>le</strong>ge Basket-ball<br />
et <strong>le</strong>s combats de boxe lors des Friday et des<br />
Wednesday Night Fights. Il s’y ajoute des sitcoms<br />
nigérians et des te<strong>le</strong>novelas.<br />
Et la production nationa<strong>le</strong> ?<br />
M.S. : Nous sommes à plus de 50% de<br />
production propre alors que la législa-<br />
Le marché pourrait<br />
absorber de 6 à 10 millions<br />
de cartes dans <strong>le</strong>s cinq<br />
prochaines années.<br />
tion camero<strong>un</strong>aise en la matière nous<br />
<strong>fait</strong> obligation d’avoir 30%. En termes de<br />
promotion de la culture camero<strong>un</strong>aise,<br />
nous avons aidé beaucoup d’artistes à<br />
émerger, dans <strong>un</strong> <strong>pays</strong> où il fallait payer<br />
pour faire passer ses « clips ».<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, nous avons banalisé <strong>le</strong><br />
direct. Nous pensions que c’était <strong>un</strong>e<br />
opération extrêmement compliquée et<br />
coûteuse. Par exemp<strong>le</strong>, lors du crash de<br />
l’avion de la « <strong>Kenya</strong>n Airways », <strong>le</strong>s premières<br />
images qui ont été diffusées dans<br />
<strong>le</strong> monde sont venues de nous. Nous<br />
avons <strong>fait</strong> des directs avec nos équipes de<br />
journalistes qui sont revenus avec <strong>le</strong>urs<br />
jeans complètement déchiquetés et des<br />
b<strong>le</strong>ssures. Mais nous l’avons <strong>fait</strong> !