Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle

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Convention entre l’UEMOA
et l’AFD
Le président de la commission de l'Union économique et monétaire
ouest-africaine ( UEMOA), Soumaïla Cissé, et le directeur de
l'Agence française de développement (AFD) au Burkina-Faso,
Patrice Tranchant, ont procédé vendredi à Ouagadougou à la
signature d'une convention d'aide budgétaire d'un montant total
de 35,4 milliards de FCFA. Troisième du genre, après celles de
décembre 2005 et 2006, la présente convention d'une durée de
3 ans vise la réalisation des projets relevant du Programme économique
régional (PER) de l'UEMOA.
La Banque mondiale chiffre
le coût des agitations
politiques au Kenya
L'agitation politique au Kenya pourrait affecter la croissance
économique et la réduction de la pauvreté, a déclaré jeudi la
Banque mondiale (BM) dans un communiqué. Les émeutes
pourraient détruire les accomplissements économiques préélections,
incluant une croissance du PIB de 7%, un tourisme
en développement, des progrès sur la productivité, et la
réduction de pauvreté concernant 2 millions de Kenyans,
indique le communiqué. La conjoncture pourrait avoir des
résultats négatifs, avec une perte évaluée à 2 milliards de KSH
(29 millions de dollars) par jour, selon la banque. A la Bourse
de Nairobi, 40 milliards de KSH, soit 5% des capitaux totaux
du marché, se sont évaporés à la réouverture du marché
après les élections.
Sénégal: début de construction
de l’aéroport de Dakar
Les travaux de terrassement pour la construction du nouvel
aéroport international Blase Diagne, à 45 km à l'est de Dakar,
ont démarré mercredi en présence des autorités administratives,
rapporte jeudi le quotidien national Le Soleil. Après la pose
de la première pierre le 4 avril 2007 par le président de la
République, les travaux de terrassement ont démarré ce mercredi
à Diass où un bulldozer, au coeur de la forêt classée, est en
train de déraciner les arbres, précise le journal. Cette importante
infrastructure est d'un coût estimatif de 235 milliards de
francs CFA pour une durée de travaux de 30 mois. Elle doit
accueillir 1,5 million de passagers par an, selon le projet de
construction.
Le Burundi mise sur les taxes
pour boucler son budget
Pour combler le déficit estimé à 82,5 millions de dollars, le projet
du budget 2008 du Burundi (483 millions de dollars) prévoit
une hausse des taxes de divers produits de large consommation.
Ainsi, certains produits, comme le tabac, seront taxés à
100%, les vins et les liqueurs importés (50% de leur valeur en
douane), alors que les prix des produits pétroliers vont augmenter
de 10 à 12%.
Mozambique : feu vert pour
la signature d’un accord
de pêche avec l’UE
Le gouvernement mozambicain a autorisé la signature d'un
troisième accord sur la pêche avec l'Union européenne (UE),
lequel accordera un quota annuel de 10 000 tonnes de thons
dans les eaux mozambices, pour une période de cinq ans.
L'UE versera en contrepartie 900 000 euros par an au
Mozambique, a affirmé mercredi le porte-parole du gouvernement
mozambicain et le vice-ministre de l'Education
Louis Covane.
L’Angola franchit le cap
de 1,4 million de barils
par jour
L'Angola exporte plus de 90% des 1,7 million de barils de
pétrole par jour, soit environ 1,53 million de barils, a affirmé
jeudi le ministre angolais du Pétrole Desiderio Costa, à Luanda.
Le ministre angolais a déclaré que son pays se concentre sur
son activité de production en gérant de façon responsable ses
ressources pétrolières. En 2007, la production de pétrole était
estimée à 625,7 millions de barils et sa production quotidienne
a atteint 1,8 million de barils à la fin de l'année.
POLITIQUE AFRICAINE
Les Afriques - N° 11 - 10 au 16 janvier 2008
Etats-Unis d’Afrique : un audit
sur l’UA pour départager
« modérés » et « idéalistes »
A quand un gouvernement africain ? Un audit sur l’état de l’Union africaine pourrait relancer les discussions
lors du prochain sommet, le 31 janvier à Addis-Abeba.
Par Nadia Hachelef, Alger
La question avait divisé, lors du dernier
sommet africain tenu à Accra en juillet
2007, les Etats entre les partisans d’un passage
rapide, voire immédiat, vers une
structuration supranationale et les gradualistes
qui estiment que cela n’est pas
raisonnable. Le débat n’est toujours pas
épuisé sur le projet d’Etats-Unis d’Afrique,
fortement défendu par le leader libyen
Mouammar Kadhafi ou le président sénégalais
Abdoulaye Wade. A l’opposé, le Sud-
Africain Thabo Mbeki, sans être hostile à
l’idée d’un gouvernement africain, défendrait
plutôt une option gradualiste.
Idéalistes contre modérés, maximalistes
contre gradualistes ? Les oppositions ne
sont pas aussi nettes, les deux tendances se
rejoignant dans une évidente insatisfaction
à l’égard du fonctionnement actuel de
l’Union africaine. Mais face à des regroupements
régionaux défaillants, le cas de
l’Union du Maghreb arabe étant l’antiexemple
par excellence, la question de la
faisabilité d’un gouvernement africain ou
des Etats-Unis d’Afrique ne manque pas
de pertinence. Le sommet d’Accra de juillet
dernier a montré que si les Etats membres
de l’Union africaine « acceptaient
Le Sud-Africain Thabo
Mbeki, sans être hostile à
l’idée d’un gouvernement
africain, défendrait plutôt
une option gradualiste.
l’idée des Etats-Unis d’Afrique, comme un
objectif commun et souhaitable », ils défendaient,
en majorité, une approche « prag-
RDC : Nkunda veut parler paix
Ne parvenant pas à vaincre Laurent Nkunda par les armes, le gouvernement de RDC va devoir se
résoudre à négocier la paix.
Par Charles Bambara,
Londres
Alors que Kinshasa annonçait
à qui voulait l’entendre qu’il
n’était plus question de discuter
avec le CNDP, le Congrès
national pour la défense du
peuple de Laurent Nkunda,
l’annonce de la tenue de cette
conférence de paix au Nord
Kivu, le 6 janvier prochain, a
été faite à la surprise générale.
L’armée gouvernementale
avait entamé une offensive
généralisée appuyée par des
hélicoptères de combat, avec
le soutien logistique des forces
de la MONUC, la Mission
des Nations unies au Congo.
Kemal Saïki, le porte-parole
de la MONUC, ne cessait
de dire l’exaspération des
Casques bleus onusiens, et leur
impatience face à la hardiesse
des troupes de Nkunda dans la
région montagneuse du Nord
Kivu, adossée aux frontières
rwandaises. Maîtres du terrain,
les troupes de Nkunda ont une
matique et progressive ».
L’un des arguments des « modérés » est
qu’il est préférable d’évaluer le fonctionnement
de l’Union africaine avant de
songer à aller vers la mise en place d’un
Le sommet d’Addis-Abeba,
devra aussi trancher
la délicate succession
d’Alpha Omar Konaré
à la tête de la Commission
de l’Union africaine.
nouveau type d’organisation. Le sommet
d’Accra a recommandé à cet effet un
audit sur l’état de l’Union africaine et les
domaines où une « amélioration significative
» pouvait être apportée.
L’audit ne s’engage sur aucune date
Cet audit est prêt. Il a été réalisé en un
temps record, quatre mois, par un « panel
indépendant d’audit de l’Union africaine »,
sous la direction de l’ancien secrétaire exécutif
de la CEA, Abdebayo Adededi, et
remis officiellement, le 28 décembre 2007,
au président ghanéen John Kufuor, président
en exercice de l’UA.
Ce rapport a été transmis aux Etats et
devrait être discuté lors du prochain
sommet de l’Union à Addis-Abeba. Le
contenu du rapport d’audit en question
n’a pas été rendu public, mais le président
du panel Abdebayo Adededi a
donné une indication significative en
soulignant qu’il n’avait pas été possible
de « fixer » une date sur la formation
d’un gouvernement continental. Le
panel aurait ainsi proposé des alternatives
pour accélérer la réalisation de ce
facilité de manœuvre et une
connaissance des lieux sans
équivoque.
Forces négatives
La force de feu des troupes
gouvernementales a eu raison
dans un premier temps des
hommes de Nkunda à Saké, et
dans les autres villes de la
région. Mais les troupes du
CNDP de Nkunda reprenaient
quelques jours après
les localités perdues avec une
facilité déconcertante. René
Abandi, le porte-parole des
troupes rebelles, lançait de
nouveau un appel au dialogue,
réitérant les bonnes dispositions
du CNDP à discuter
des problèmes, devenus
récurrents, du Kivu. Ces problèmes
sont entre autres : la
protection des populations
civiles de la région essentiellement
des banyamulengués
(rwandophone d’origine)
contre les forces négatives que
sont les interhamwés et les
anciens soldats rwandais, les
Ex-FAR. Cette revendication
est également reprise par le
Rwanda, pour qui l’insécurité
à sa frontière avec la RDC
due à ces forces négatives est
intolérable. L’Ouganda et le
Burundi reprennent en cœur
cette revendication. Les rebellions
de ces deux pays utilisent
la province du Nord Kivu
comme base de repli afin
d’échapper à toute poursuite
des armées gouvernementales
de la région des Grands Lacs.
Défi de la paix
Face donc au statut quo sur le
front des combats, Vital
Kamerhé, président du parlement
congolais, annoncera
cette initiative de paix pour
la province du Kivu. Les réticences
du gouvernement de
Kinshasa à dialoguer avec la
partie adverse se sont longtemps
appuyées sur le fait
que Nkunda traînait les
pieds à mixer ses troupes au
sein des Forces armées de
RDC, comme cela avait été
projet, et cela devrait concerner aussi les
institutions spécialisées de l’Union africaine.
Mais le sommet d’Addis-Abeba
devra aussi trancher la délicate succession
d’Alpha Omar Konaré à la tête de la
commission de l’Union africaine. Six
candidats sont en lice, Antoinette
Batumubwira (Burundi), Jean Ping
(Gabon), Inonge Mbikusita Lewanika
(Zambie), Barnabas Sibusiso
(Swaziland), Abdulai Osman Conteh
(Sierra Léone) et Cassam Uteem,
ancien président de Maurice. Si le
débat sur le gouvernement africain est
utile, certains regrettent qu’il soit
encore confiné aux Etats, sans participation
effective des sociétés civiles.
Dans une mise à jour allant jusqu’à
novembre 2007 du rapport intitulé
« Pour une Union africaine tirée par ses
citoyens : obstacles actuels et nouvelles
perspectives », élaboré par AfriMap,
AFRODAD et Oxfam GB, et endossé
par une quinzaine d’ONG, le constat
est encore fait que l’objectif d’une
union à forte participation citoyenne
reste « loin d’être atteint ». A plus forte
Si le débat sur le
gouvernement africain est
utile, certains regrettent qu’il
soit encore confiné aux Etats,
sans participation effective
des sociétés civiles.
raison quand cela implique des changements
sensibles en matière d’organisation
et d’institutions et, plus encore,
de cession de souveraineté des Etats au
profit de l’organisation continentale.
convenu. Dès l’annonce de la
tenue de cette conférence de
paix à Goma, le général
Nkunda, sortant de longues
semaines de mutisme, déclarait
que son mouvement était
prêt à relever le défi de la paix
et qu’il attendait une invitation
formelle. Pour le général
dissident, les points inscrits à
l’ordre du jour de la conférence
prennent en compte
l’ensemble des revendications
de son mouvement.
La main tendue
On ne voit pas comment
le gouvernement de Joseph
Kabila pourrait refuser une
telle main tendue. La paix,
dit-on, n’a pas de prix. Les
Nations unies soutiennent
bien entendu cette démarche
de paix qu’elles ont toujours
appelée de leurs vœux.
L’Union africaine sera également
de la partie, même si
on ne l’a pas beaucoup vue
ces dernières années en RDC.