Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle
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Les Afriques - N° 11 - 10 au 16 janvier 2008<br />
Par Louis S. Amédé, Abidjan<br />
S’il est vrai que <strong>le</strong> marché régional et singulièrement<br />
ivoirien des auxiliaires de<br />
transport reste encore dominé par <strong>le</strong><br />
groupe Bolloré (SDV/SAGA), certains<br />
acteurs du domaine n’entendent pas<br />
s’accommoder du statu quo sans rien<br />
faire. Pas la Société ivoirienne de manutention<br />
et de transit (Simat) en tout cas !<br />
Cette PME ivoirienne spécialisée dans <strong>le</strong>s<br />
opérations de chargement et de déchargement<br />
en zones portuaires et aéroportuaires<br />
ne cache pas son ambition de « se<br />
positionner désormais comme <strong>un</strong>e alternative<br />
crédib<strong>le</strong> en Afrique de l’Ouest dans<br />
<strong>le</strong> cadre des marchés de concessions portuaires<br />
». Et pour la satisfaire, el<strong>le</strong> a choisi<br />
de se lancer sur la place boursière<br />
Euronext pour <strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s ressources financières<br />
nécessaires. Une première pour<br />
<strong>un</strong>e entreprise, mais plus encore pour<br />
<strong>un</strong>e PME ouest-africaine !<br />
Cession progressive<br />
Prévue initia<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> 15 novembre<br />
2007, c’est fina<strong>le</strong>ment à la veil<strong>le</strong> de la fête<br />
de Noël que s’est <strong>fait</strong>e l’introduction du<br />
titre Simat sur <strong>le</strong> marché libre de la<br />
Bourse de Paris. L’opération, réalisée<br />
sous la conduite de Europe finance et<br />
industrie (EFI), <strong>le</strong>ader européen en la<br />
matière, consiste en la cession progressive<br />
de 20% du capital – qui est de 400<br />
millions de FCFA (609 796 euros) – correspondant<br />
à 200 000 actions de la<br />
société. Le prix fixé à la souscription du<br />
titre est d’environ 3 170 FCFA (4,83<br />
euros). Et Samuel Marchal, secrétaire<br />
général d’EFI, ne doute pas que « ce prix<br />
d’entrée prenne de la va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong>s jours à<br />
venir sous l’effet d’<strong>un</strong>e demande croissante<br />
du titre ». Pour lui, « la bourse est <strong>le</strong> futur<br />
du financement des entreprises et Simat,<br />
par cette opération, ouvre aux entreprises<br />
ivoiriennes <strong>le</strong>s portes de la finance internationa<strong>le</strong><br />
».<br />
Les freins de la BRVM<br />
« Trouver des ressources financières longues<br />
et à <strong>un</strong> coût raisonnab<strong>le</strong> auprès du<br />
système financier traditionnel dans notre<br />
zone économique et monétaire est quasiment<br />
impossib<strong>le</strong>. Essentiel<strong>le</strong>ment constituées<br />
de dépôts à court terme, <strong>le</strong>s ressources<br />
des banques ne peuvent servir à financer<br />
des investissements de long terme », en<br />
convient <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> d’<strong>un</strong>e société de<br />
gestion et d’intermédiation (SGI) intervenant<br />
à la Bourse régiona<strong>le</strong> des va<strong>le</strong>urs<br />
mobilières (BRVM).<br />
Ainsi donc, « l’entrée de la Simat à la<br />
Bourse de Paris est <strong>un</strong>e solution aux difficultés<br />
de financement qu’el<strong>le</strong>, mais plus<br />
généra<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s entreprises rencontrent<br />
en Côte d’Ivoire et dans l’UEMOA »<br />
selon Stéphane Eholié, son président<br />
directeur général.<br />
La piste du financement via la BRVM, s’il<br />
(a été et) est envisagé par la Simat, c’est<br />
dans <strong>un</strong>e seconde perspective seu<strong>le</strong>ment.<br />
En effet <strong>le</strong>s dispositions règ<strong>le</strong>mentaires<br />
régissant l’activité boursière comportent<br />
des « aspérités » qui ne favorisent pas <strong>le</strong><br />
recours des PME à cet instrument de<br />
financement. Exemp<strong>le</strong> type, <strong>le</strong> droit<br />
comm<strong>un</strong> de l’OHADA fixe à 10 000<br />
FCFA (environ 15,24 euros) la va<strong>le</strong>ur<br />
nomina<strong>le</strong> des titres, là où sur la place<br />
financière Euronext <strong>le</strong>s possibilités en la<br />
matière offrent des marges. Si ce frein au<br />
dynamisme du marché régional a pu<br />
peser, comme bien d’autres, dans <strong>le</strong><br />
choix du top managment de Simat pour<br />
BOURSES<br />
Le rebond du pétro<strong>le</strong> profite aux<br />
va<strong>le</strong>urs pétrolières à Lagos<br />
Le spectre du baril de pétro<strong>le</strong> à 100<br />
dollars, désormais en phase de digestion,<br />
a profité à la Bourse du Nigeria<br />
sur la dernière semaine de l’année.<br />
L’indice global de la place de Lagos<br />
s’est apprécié de 4 points sur <strong>le</strong>s cinq<br />
dernières séances, ramenant sa performance<br />
annuel<strong>le</strong> à 71%. Les analystes<br />
de Bloomberg lient ce regain<br />
d’intérêt en fin d’année à la bonne<br />
forme de la compagnie « Africain<br />
Petro<strong>le</strong>um », qui a vu sa va<strong>le</strong>ur bondir<br />
de 16% à 197,5 nairas dès l’annonce<br />
du franchissement du seuil de 96 dollars<br />
<strong>le</strong> baril à New York. L’autre<br />
grande compagnie pétrolière nigériane,<br />
Presco Plc, a aussi progressé de<br />
16% sur la semaine pour atteindre<br />
14,35 nairas. Compte tenu de la progression<br />
continue du pétro<strong>le</strong>, qui a<br />
désormais sauté <strong>le</strong> gué tant à New<br />
York qu’à Londres, 2008 devrait, de<br />
l’avis des analystes, voir <strong>le</strong> passage de<br />
témoin entre <strong>le</strong>s bancaires (qui ont<br />
marqué la renaissance de la Bourse de<br />
Lagos) et <strong>le</strong>s pétrolières qui engageront<br />
d’importants investissements<br />
pour <strong>le</strong>ur mise à niveau.<br />
Sur <strong>le</strong>s autres places de l’Afrique<br />
subsaharienne, la demande a plutôt<br />
misé sur <strong>le</strong>s services et <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />
financières. Ainsi, à Maurice, la<br />
Semdex Index s’est apprécié de 1,9%<br />
grâce à ces secteurs. La MCB<br />
(Mauritius Commercial Bank), la<br />
plus grande institution de l’océan<br />
indien par l’encours crédit, a gagné<br />
3% à 161 roupies. Une progression<br />
identique pour la banque d’Etat<br />
(State Bank Of Mauritius Ltd) qui<br />
cotait à 79 roupies <strong>le</strong> 31 décembre.<br />
L’<strong>un</strong> des représentants de l’industrie<br />
hôtelière, la S<strong>un</strong> Resorts Ltd, gestionnaire<br />
de quatre établissements<br />
dans l’î<strong>le</strong>, a vu sa va<strong>le</strong>ur progresser<br />
de 6% à 127 roupies. Quant à la<br />
Bourse du <strong>Kenya</strong>, perturbée bien<br />
évidemment par <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier politique<br />
que connait <strong>le</strong> <strong>pays</strong>, el<strong>le</strong> n’a<br />
ouvert qu’<strong>un</strong>e seu<strong>le</strong> fois dans la<br />
semaine. La NSE 20, qui regroupe <strong>le</strong>s<br />
20 va<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s plus liquides du <strong>pays</strong>,<br />
s’est appréciée de 2% malgré <strong>le</strong>s perturbations.<br />
Au Botswana aussi, <strong>le</strong><br />
marché n’a traité que trois fois dans<br />
la semaine en raison des fêtes de fin<br />
d’année. L’indice global de la bourse<br />
de ce <strong>pays</strong> a cédé 0,7 points sur <strong>le</strong> sillage<br />
de la Botswana Insurance<br />
Holdings Ltd, <strong>le</strong> plus gros assureur<br />
de l’Afrique austra<strong>le</strong>, en recul de<br />
0,3% sur la semaine.<br />
AW<br />
La Simat opte pour Euronext<br />
et non pour la BRVM<br />
Afin de se développer à l’international, Simat, PME ivoirienne du secteur transport et logistique, a<br />
choisi de se faire connaître à l’international en franchissant la porte de la Bourse de Paris.<br />
« Se positionner désormais<br />
comme <strong>un</strong>e alternative<br />
crédib<strong>le</strong> en Afrique<br />
de l’Ouest dans <strong>le</strong> cadre<br />
des marchés de concessions<br />
portuaires. »<br />
L’indice global de la place<br />
de Lagos s’est apprécié<br />
de 4 points sur <strong>le</strong>s cinq<br />
dernières séances,<br />
ramenant sa performance<br />
annuel<strong>le</strong> à 71%.<br />
la place de Paris, il y a bien d’autres raisons<br />
à cette option. Le plan stratégique<br />
de la PME prévoit qu’el<strong>le</strong> se « développe<br />
significativement à l’international, notamment<br />
en Asie et en Europe, et saisisse <strong>le</strong>s<br />
opport<strong>un</strong>ités de croissance externe liées au<br />
mouvement de concentration de l’équipement<br />
de manutention ». Et d’être cotée<br />
sur la place boursière Euronext lui offre<br />
<strong>un</strong>e visibilité, la possibilité d’accroître sa<br />
notoriété et de renforcer sa crédibilité.<br />
Toutes choses qui servent son ambition<br />
de se poser en « alternative en Afrique de<br />
l’Ouest dans <strong>le</strong> cadre des marchés de<br />
concessions portuaires ».<br />
L’entreprise est sur <strong>un</strong>e bonne dynamique<br />
de croissance. Son chiffre d’affaires<br />
n’a cessé de croître depuis sa création<br />
en 2001, passant d’environ 1 milliard<br />
de FCFA au terme du premier exercice<br />
à plus de 6 milliards de FCFA à fin<br />
2007. Et « <strong>le</strong>s ressources <strong>le</strong>vées (<strong>le</strong>s prévisions<br />
<strong>le</strong>s estiment à 1 milliard de FCFA)<br />
au terme de l’opération serviront à<br />
financer <strong>le</strong> renforcement des équipements,<br />
<strong>le</strong>s besoins en fonds de rou<strong>le</strong>ment<br />
Les dispositions règ<strong>le</strong>mentaires<br />
régissant l’activité de la<br />
BRVM comportent des<br />
« aspérités » qui ne<br />
favorisent pas <strong>le</strong> recours<br />
des PME à cet instrument<br />
de financement.<br />
et l’accroissement de ses fonds propres…<br />
De quoi nous permettre de renforcer nos<br />
capacités productives », assure Stéphane<br />
Eholié. Qui se satis<strong>fait</strong> déjà de « l’accueil<br />
réservé par <strong>le</strong> marché au titre Simat ». Et<br />
ne boude pas <strong>le</strong> plaisir de voir sa PME<br />
apparaître comme <strong>un</strong> symbo<strong>le</strong> sousrégional<br />
de l’audace et de l’action.<br />
9<br />
Orascom ouvre <strong>un</strong>e banque<br />
en Algérie<br />
D’après des déclarations du PDG d’Orascom, Naguib Sawiris,<br />
<strong>le</strong> groupe égyptien s’alliera avec la Commercial International<br />
Bank (CIB) pour ouvrir <strong>un</strong>e banque en Algérie courant 2008.<br />
L’information, qui a alimenté <strong>le</strong>s spéculations à la Bourse du<br />
Caire, a été confirmée par la banque égyptienne qui a précisé,<br />
par ail<strong>le</strong>urs, qu’<strong>un</strong>e demande d’agrément a été déposée auprès<br />
du conseil de la monnaie et du crédit.<br />
T<strong>un</strong>is : <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs bancaires<br />
en forme<br />
Lors de la séance du vendredi 4 janvier 2008, la Bourse de T<strong>un</strong>is<br />
a été animée par <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs bancaires. Ainsi, La BIAT, la BT, la<br />
BNA et BH ont accaparé à el<strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s près de 47% du chiffre<br />
d’affaires journalier (1,27 MD) pour 52 482 actions transigées,<br />
rapporte l’analyse d’Amen Bank. En tète des plus fortes hausses,<br />
la SIPHAT prend <strong>un</strong>e généreuse progression de 6,04%, soit <strong>le</strong><br />
plus haut de sa fourchette de cotation à 17,900 DT pour seu<strong>le</strong>ment<br />
725 titres négociés. En bas du tab<strong>le</strong>au, GL continue sa<br />
régression entamée depuis plusieurs séances et perd 2,97% à<br />
1,970 DT pour 134 titres. La STAR, quant à el<strong>le</strong>, maintient son<br />
comportement spéculatif jusqu’à la veil<strong>le</strong> de la tenue de son AGE<br />
et perd ainsi 0,88% à 35,980 DT pour 86 actions échangées.<br />
La BRVM clôture la semaine<br />
en baisse<br />
La BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 4 janvier<br />
2008 en légère baisse par rapport à la séance précédente. L’indice<br />
BRVM Composite est passé de 199,92 à 199,88 points ; soit <strong>un</strong><br />
repli de 0,02%. L’indice BRVM 10, pour sa part, a cédé 0,02% à<br />
225,43 points contre 225,48 précédemment. La va<strong>le</strong>ur des transactions<br />
s’établit à 145,66 millions de FCFA contre 314,79 millions<br />
de FCFA réalisés <strong>le</strong> jeudi précédent. La négociation a porté sur 15<br />
sociétés pour <strong>un</strong> total de 38 inscrites sur <strong>le</strong> marché des actions. Le<br />
nombre de titres échangés s’est é<strong>le</strong>vé à 43 593.<br />
Fin d’année diffici<strong>le</strong> pour<br />
<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs moyennes<br />
européennes<br />
En clôture l<strong>un</strong>di 31 décembre 2007, l'indice EuroMid Eurobloc<br />
affiche <strong>un</strong>e contre-performance de 4,32% sur<br />
l'année. L'indice paneuropéen des va<strong>le</strong>urs de référence<br />
FTSEurofirst 300 parvient, de son côté, à maintenir<br />
la tête hors de l’eau avec <strong>un</strong> modeste taux de 1,52% sur l’an. La<br />
vigueur du premier semestre, marqué par la vigueur des indicateurs<br />
économiques a été rattrapée par l’atonie du second.<br />
Les va<strong>le</strong>urs américaines<br />
s’en sortent fina<strong>le</strong>ment bien<br />
Sur l'ensemb<strong>le</strong> de 2007, <strong>le</strong> Nasdaq aura gagné 9,8%, <strong>le</strong> S&P 500<br />
3,5% et <strong>le</strong> Dow Jones 6,4%. Sur <strong>le</strong> quatrième trimestre, <strong>le</strong>s trois<br />
grands indices américains affichent <strong>un</strong>e baisse, de 4,5% pour <strong>le</strong><br />
Dow, de 3,9% pour <strong>le</strong> S&P et de 1,8% pour <strong>le</strong> Nasdaq. Pour <strong>le</strong><br />
S&P comme pour <strong>le</strong> Dow, il s'agit de la plus mauvaise performance<br />
trimestriel<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong> troisième trimestre 2002.<br />
France Te<strong>le</strong>com<br />
finalise l’acquisition<br />
de Telkom <strong>Kenya</strong><br />
France Te<strong>le</strong>com annonce qu'il a finalisé l'acquisition de 51% du<br />
capital de l'opérateur historique Telkom <strong>Kenya</strong> auprès de l'Etat<br />
kenyan, pour <strong>un</strong> montant de 390 millions de dollars, soit environ<br />
270 millions d'euros. Cette opération avait été annoncée <strong>le</strong><br />
16 novembre dernier. « Telkom <strong>Kenya</strong> couvre 280 000 lignes fixes<br />
et bénéficiera d'<strong>un</strong>e nouvel<strong>le</strong> licence mobi<strong>le</strong> », avait alors souligné<br />
France Te<strong>le</strong>com avant d'ajouter qu'il souhaitait développer avec<br />
Telkom <strong>Kenya</strong> des services de télécomm<strong>un</strong>ications convergents,<br />
à la fois mobi<strong>le</strong>s, fixes et Internet. L'opérateur français<br />
historique précise qu'il s'est associé pour cette opération à<br />
Alcazar Capital Limited, dont <strong>le</strong>s fonds ont décidé d'augmenter<br />
<strong>le</strong>ur participation dans <strong>le</strong> consortium de 15% à 21,5%.