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Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle

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Les Afriques - N° 11 - 10 au 16 janvier 2008 BANQUES ET ASSURANCES<br />

7<br />

Les Anglais à la<br />

conquête du private<br />

equity en Afrique<br />

francophone<br />

Selon Jean-Marc Savi de Tové, directeur des investissements du groupe britannique CDC pour<br />

l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du centra<strong>le</strong>, Londres a <strong>un</strong> intérêt grandissant pour investir en<br />

Afrique francophone où <strong>le</strong>s opport<strong>un</strong>ités sont nombreuses.<br />

Les Afriques : Comment se présente <strong>le</strong><br />

CDC aujourd'hui, soixante ans après sa<br />

création ?<br />

Jean-Marc Savi de Tové : C’est vrai<br />

que CDC Group plc (anciennement<br />

appelé Commonwealth Development<br />

Corporation) a été créé en 1948 pour<br />

investir dans <strong>le</strong>s anciennes colonies. La<br />

structure et la mission ont changé avec <strong>le</strong><br />

temps. Le grand tournant du CDC intervient<br />

en 1997 quand l’ancien Premier<br />

ministre britannique Tony Blair décide<br />

d’en faire <strong>un</strong> instrument de la politique<br />

du public private partenership (PPP).<br />

L’objectif était d’attirer <strong>le</strong> capital privé<br />

vers <strong>le</strong>s <strong>pays</strong> en développement. C’est<br />

ainsi que <strong>le</strong> spin off du fonds Aureos,<br />

fonds destiné aux PME-PMI, a été réalisé<br />

en 2001 et celui d’Actis (structure dédiée<br />

aux grandes entreprises) en 2004. Le<br />

CDC opère aujourd’hui comme <strong>un</strong><br />

fonds des fonds, et va de plus en plus audelà<br />

ses frontières de départ. Notre présence<br />

ne concerne plus seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s excolonies<br />

britanniques ou <strong>le</strong>s <strong>pays</strong> non<br />

anglophones. Bref, nous avons gardé <strong>le</strong><br />

nom, mais <strong>le</strong> mandat a changé. Nous<br />

nous intéressons à tous <strong>le</strong>s <strong>pays</strong> en développement.<br />

La philosophie d’investissement d’Actis<br />

et d’Aureos est-el<strong>le</strong> la même que cel<strong>le</strong><br />

du CDC ?<br />

JMST : Tout à <strong>fait</strong>, car nous avons des<br />

gènes comm<strong>un</strong>s. Actis et Aureos investissent<br />

directement dans des entreprises,<br />

nous investissons dans <strong>le</strong>s fonds qu’ils<br />

lèvent, mais aussi dans d’autres fonds de<br />

private equity. En termes d’éthique et de<br />

principe de business, c’est <strong>le</strong> même esprit<br />

que <strong>le</strong> CDC. L’idée de base est de faire du<br />

business durab<strong>le</strong>. Nous pensons qu’en<br />

investissant dans <strong>le</strong> privé, on favorise<br />

l’essor économique des <strong>pays</strong>-cib<strong>le</strong>s, d’autant<br />

que nos profits sont systématiquement<br />

réinvestis.<br />

Quel<strong>le</strong> est la structure du tour de tab<strong>le</strong><br />

de CDC ?<br />

JMST : Notre actionnaire est <strong>le</strong> gouvernement<br />

britannique.<br />

Quels sont <strong>le</strong>s fonds africains investis<br />

par <strong>le</strong> CDC ?<br />

JMST : En Afrique, nous soutenons <strong>un</strong>e<br />

quinzaine d’équipes de private equity,<br />

et avons investi environ <strong>un</strong> milliard de<br />

dollars dans plusieurs de <strong>le</strong>urs fonds :<br />

Actis, Aureos, ECP (ex EMP), Helios,<br />

Africa Lion, Grofin (Afrique de l’Est),<br />

Business Partners (<strong>Kenya</strong>), Capital<br />

Alliance (Nigeria) et bien d’autres. Nos<br />

résultats 2007 qui seront publiés prochainement<br />

donneront <strong>un</strong>e meil<strong>le</strong>ure<br />

idée de l’importance du continent africain<br />

dans notre portefeuil<strong>le</strong> d’investissements.<br />

Les fonds que vous avez cités opèrent<br />

plutôt en Afrique anglophone ?<br />

JMST : Certes, mais nous avons <strong>un</strong>e<br />

exposition importante en Afrique francophone.<br />

L’ancienne CDC avait ouvert<br />

des bureaux au Maroc et à Abidjan. Dans<br />

<strong>le</strong> nouvel esprit du fonds, nous n’avons<br />

qu’<strong>un</strong> bureau <strong>un</strong>ique à Londres. Au travers<br />

des fonds cités plus haut, nous avons<br />

des expositions importantes en Côte<br />

d’Ivoire, au Burkina-Faso, au Sénégal, ou<br />

encore au Maroc. Nous travaillons à<br />

conclure des investissements dans des<br />

fonds de private equity en Afrique francophone.<br />

Cela devrait se concrétiser dès<br />

<strong>le</strong> premier trimestre 2008 au Maghreb. Je<br />

« En <strong>fait</strong>, la situation<br />

en Afrique francophone<br />

me rappel<strong>le</strong> <strong>un</strong> peu cel<strong>le</strong><br />

de la France à la fin des<br />

années 90. Les Anglais sont<br />

arrivés avec des méga-fonds<br />

et ont rapidement conquis<br />

<strong>le</strong> marché français. »<br />

rappel<strong>le</strong> que nous avons investi cette<br />

année 5 millions d’euros dans <strong>le</strong> Central<br />

Africa Gro<strong>un</strong>d F<strong>un</strong>d, géré par ECP. En<br />

Afrique centra<strong>le</strong> et de l’Ouest en général,<br />

il y a d’énormes potentialités même si<br />

l’environnement est diffici<strong>le</strong>. L’évolution<br />

récente et l’amélioration de l’intermédiation<br />

financière nous <strong>fait</strong> penser que nous<br />

arriverons à y investir de façon plus marquée<br />

dans <strong>le</strong> futur.<br />

Justement quels sont vos critères d’investissement<br />

dans <strong>un</strong> fonds ?<br />

JMST : Nous respectons <strong>le</strong>s standards<br />

internationaux en termes de due dilligence.<br />

Nous prenons en compte l’équipe,<br />

la stratégie d’investissement et <strong>le</strong> marché.<br />

Sur <strong>le</strong> premier point, <strong>le</strong> track record col<strong>le</strong>ctif<br />

et individuel nous permet d’arriver<br />

à <strong>un</strong>e évaluation réel<strong>le</strong> de la capacité<br />

d’organisation, d’exécution et de suivi<br />

des participations. La stratégie d’investissement<br />

doit correspondre à la zone d’intervention.<br />

Différents critères permettent<br />

de répondre à cette question. Le<br />

marché reste à la fois l’élément <strong>le</strong> plus<br />

diffici<strong>le</strong> et <strong>le</strong> plus faci<strong>le</strong> à évaluer. En<br />

Afrique de l’Ouest, il y a toujours quelques<br />

difficultés inhérentes au marché,<br />

mais qui sont en passe d’être surmontées,<br />

à l’exemp<strong>le</strong> du Nigeria devenu très<br />

dynamique en l’espace de quelques<br />

années.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s difficultés que vous<br />

rencontrez en Afrique de l’Ouest ?<br />

JMST : Aux problèmes inhérents au marché,<br />

il faudrait ajouter la faib<strong>le</strong> promo-<br />

tion que connaît la private equity.Pouy y<br />

pallier, nous avons divisé nos fonds en<br />

deux catégories. Il y a <strong>le</strong>s « Best of breed »<br />

(de haute qualité) et <strong>le</strong>s « pionnering<br />

f<strong>un</strong>ds ». Nous soutenons aussi ces derniers<br />

pour créer ou développer la capacité<br />

et donc contribuer à former ou à<br />

attirer <strong>le</strong>s ressources humaines nécessaires<br />

pour ces nouveaux véhicu<strong>le</strong>s d’investissement.<br />

En <strong>fait</strong>, la situation en Afrique<br />

francophone me rappel<strong>le</strong> <strong>un</strong> peu cel<strong>le</strong> de<br />

la France à la fin des années 90. Les<br />

Anglais sont arrivés avec des méga fonds<br />

et ont rapidement conquis <strong>le</strong> marché<br />

français et européen en général. C’est ce<br />

qui va se passer en Afrique francophone.<br />

On voit de plus en plus d’acteurs nigérians<br />

et anglophones recruter des cadres<br />

francophones pour al<strong>le</strong>r à la conquête de<br />

l’Afrique de l’Ouest.<br />

Y-a-t-il des secteurs stratégiques que<br />

vous cib<strong>le</strong>z ? Je pense aux matières premières<br />

et au pétro<strong>le</strong> qui présentent <strong>un</strong><br />

niveau de valorisation é<strong>le</strong>vé ?<br />

JMST : Nous sommes plutôt diversifiés. Il y<br />

a, en effet, <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s matières premières,<br />

mais encore faut-il se positionner sur<br />

<strong>le</strong>ur chaîne de va<strong>le</strong>ur. Quelques <strong>un</strong>s des<br />

fonds où nous intervenons, comme Actis<br />

ou Africa Lion, savent bien <strong>le</strong> faire. Il y a<br />

d’autres secteurs d’avenir en Afrique : sec-<br />

« En Afrique centra<strong>le</strong> et<br />

de l’Ouest en général, il y a<br />

d’énormes potentialités<br />

même si l’environnement<br />

est diffici<strong>le</strong>.»<br />

teur financier, microfinance, é<strong>le</strong>ctricité,<br />

routes, télécoms et biens de consommation.<br />

Qu’on <strong>le</strong> veuil<strong>le</strong> ou non, la gouvernance<br />

politique et économique s’améliore, <strong>le</strong> coût<br />

du capital baisse, et cela crée des opport<strong>un</strong>ités<br />

partout en Afrique.<br />

Voir www.cdcgroup.com<br />

Jean-Marc<br />

Savi de Tové.<br />

Propos recueillis<br />

par Adama Wade<br />

La SCR acquiert 20%<br />

du capital de SEN Ré<br />

La Société centra<strong>le</strong> de réassurance (SCR), filia<strong>le</strong> du groupe CDG,<br />

aurait acquis 20% du capital de la Société sénégalaise de réassurance<br />

(SEN Ré). A cet effet, <strong>le</strong>s futurs partenaires devraient incessamment<br />

signer <strong>un</strong>e convention de coopération portant sur l’apport technique<br />

de la SCR à SEN Ré et aux compagnies d’assurances installées en<br />

Afrique de l’Ouest et en Afrique centra<strong>le</strong>. Cette prise de participation<br />

semb<strong>le</strong> être <strong>un</strong> premier pas vers <strong>un</strong>e expansion à l’international,<br />

notamment en Afrique subsaharienne.<br />

Les banques zimbabwéennes<br />

durcissent <strong>le</strong>s conditions<br />

de transfert é<strong>le</strong>ctronique<br />

Les banques zimbabwéennes ont durci <strong>le</strong>s conditions de transfert<br />

é<strong>le</strong>ctronique d’argent en réponse à <strong>un</strong>e pénurie de bil<strong>le</strong>ts de banques<br />

constatée depuis trois mois dans ce <strong>pays</strong> d’Afrique austra<strong>le</strong> en proie à<br />

des difficultés économiques. Le système de règ<strong>le</strong>ment brut en temps<br />

réel permet aux épargnants de transférer des fonds d’<strong>un</strong> compte à <strong>un</strong><br />

autre de tel<strong>le</strong> sorte que ce dernier compte est crédité immédiatement.<br />

Cependant, depuis <strong>le</strong> 31 décembre 2007, <strong>le</strong>s banques demandent des<br />

pièces justificatives pour l’opération effectuée.<br />

La Société Généra<strong>le</strong> a ouvert<br />

<strong>un</strong>e agence « doub<strong>le</strong> »<br />

à Marseil<strong>le</strong><br />

La banque française Société Généra<strong>le</strong> (SG) a ouvert à Marseil<strong>le</strong> sa<br />

première agence doub<strong>le</strong>-enseigne Société Généra<strong>le</strong>/Société<br />

Généra<strong>le</strong> Algérie, destinée spécia<strong>le</strong>ment aux Algériens vivant en<br />

France. En l’absence de banques algériennes en France, SG vise<br />

l’argent des émigrés dont <strong>le</strong>s transferts parallè<strong>le</strong>s dépassent de<br />

loin <strong>le</strong>s virements officiels.<br />

Nouvel<strong>le</strong> plateforme<br />

interactive pour<br />

Attijari T<strong>un</strong>isie<br />

Attijari Bank crée T<strong>un</strong>isieComex, <strong>un</strong>e nouvel<strong>le</strong> plateforme interactive<br />

(www.t<strong>un</strong>isiecomex.com) qui met à la disposition des opérateurs<br />

économiques t<strong>un</strong>isiens <strong>un</strong>e série d’outils pour explorer<br />

<strong>le</strong>s débouchés, approfondir des marchés et nouer <strong>le</strong>s premiers<br />

contacts à l’international.<br />

IDB obtient <strong>un</strong> crédit o fshore<br />

La banque zimbabwéenne « Infrastructural Development Bank » a<br />

obtenu, auprès d’<strong>un</strong>e banque asiatique, <strong>un</strong> crédit offshore d'<strong>un</strong> montant<br />

de 30 millions de dollars pour financer <strong>le</strong>s exportations, et 1,2<br />

million de dollars destiné aux petits exploitants maraîchers de la part<br />

du Fonds comm<strong>un</strong> pour <strong>le</strong>s produits de base (CFC).<br />

Fortis Bank finance<br />

l’énergie solaire en Angola<br />

Fortis Bank investira 5,9 millions de dollars cette année dans<br />

l’équipement en système solaire de 23 localités angolaises. Le<br />

projet s’inscrit dans <strong>le</strong> cadre d’<strong>un</strong> vaste programme de développement<br />

social initié par Luanda et visant à réduire <strong>le</strong>s coûts de<br />

l’é<strong>le</strong>ctricité, à améliorer <strong>le</strong>s conditions sanitaires et à renforcer <strong>le</strong><br />

cadre de vie des populations concernées.<br />

La BIDC injecte 1,2<br />

milliard dans la CEDEAO<br />

La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO<br />

(BIDC), basée à Lomé envisage d’augmenter pour <strong>le</strong>s cinq prochaines<br />

années de 1,2 milliard de dollars (plus de 600 milliards de FCFA) ses<br />

engagements au profit des <strong>pays</strong> membres de la Comm<strong>un</strong>auté économique<br />

des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).<br />

Les gouverneurs de la BAD se<br />

ré<strong>un</strong>iront à Maputo<br />

Urbanisation, croissance et pauvreté en Afrique constituent <strong>le</strong><br />

thème de la 43e assemblée annuel<strong>le</strong> du conseil des gouverneurs<br />

de la Banque africaine de développement (BAD) et de la 34e assemblée annuel<strong>le</strong> du conseil des gouverneurs du Fonds africain<br />

de développement (FAD), prévues <strong>le</strong>s 14 et 15 mai 2008 à<br />

Maputo (Mozambique).

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