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Mai-Juin 2011 - Journal Des Aixois

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16LuberonAgriculture700 personnes investissentun bout de terre du LuberonLaurentThérondest l’heureuxlocataire de 700propriétaires.En effet, descentainesde personnesont répondupositivement àson appel lancéle 24 décembredernier. L’objetde son appel ?La vente d’uneparcellede vigneà Ménerbesdont il aurala charge et laresponsabilité.Explications.Par Anne-Sophie SourdIls peuvent très biens’appeler Florence,Michel, Géraldine,Christian, Mireille,Bruno ou Yves. Il peuttrès bien s’agir d’un dentiste,d’un maçon, d’une coiffeuseou d’un avocat. Ils viennentd’ici et d’ailleurs sont Françaisou Belges et mêmeSuisses. Tous ont en commundésormais une terre, baignéepar le soleil à flanc de Luberon.Rappel des faits. Le 24décembre dernier, LaurentThérond, agriculteur passionnéoriginaire d’Oppède, lanceun appel. “Je propose à la venteune parcelle de vigne Bio. Enéchange de 50 euros vous devenezpropriétaires de 10 piedsde vigne à Ménerbes, que j’auraiensuite en fermage”. Voici l’appellancé la veille de Noël. Il n’enfallut pas plus pour que descurieux, des passionnés, desamateurs répondent positivement.“Nous avons eu jusqu’à200 appels par jour, certainespériodes un appeltoutes les deux minutes et enmoins d’un mois tout était vendu”,reprend l’agriculteur. Car au15 janvier plus un seul piedde vigne ne cherchait acquéreur.“J’ai même dû “re-diviser”les parcelles pour pouvoirsatisfaire toutes lesdemandes”. Ainsi une part équivautdésormais à 5 pieds devignes pour un investissementde 25 euros. Laurent est le premiersurpris de ce succès. “Quandnous nous sommes lancéssur ce projet de vigne en partage,avec l’associationFoll’Avoine (qui soutient le maintiendes terres fertiles), je nepensais pas qu’il intéresseraitautant de monde !”. Et pourcause, la France entière et mêmeau-delà est représentée dans cesvignes ménerbiennes.LA PASSIONDE LA TERRELaurent Thérond est agriculteur,il a apprit auprès de Thérèsesa grand-mère maternellepuis avec Claude son pèreà travailler la terre. Cet agriculteurde 47 ans, est un “toucheà tout”, il s’intéresse à la biodynamique,au Bio, cultive desvignes, des cerisiers, fait del’élevage. Quand il y a troisans Louis Col, lui propose àla vente ses terres sur le villagede Ménerbes, Laurent estséduit. <strong>Mai</strong>s l’achat représenteun très gros investissement, quel’agriculteur ne peut assumer.Il prend cependant en fermageces vignes pour un bail detrois ans, arrivé au bout en find’année dernière, il fallaitpour Laurent trouver uneidée. “Elle a commencé à germerdébut décembre. Le livre“Cep à tout”, m’a inspiré eta conduit ma réflexion vers unpartage équitable de vignes,en échange de quoi les propriétairesrecevraient unebouteille par an de la récolte.Et ce à vie”. Petit investissementéconomique mais égalementpetit investissement physique.“Je demande juste queles sociétaires viennent participers’ils en ont l’occasiontrois jours de vendanges, unefois par an”. L’idée inspire lesjournalistes qui interrogent Laurent.Le bouche-à-oreille a faitle reste et aujourd’hui près de700 personnes très motivéessont les heureux propriétaires,d’un bout de terre àMénerbes, sous la forme d’ungroupement foncier agricole.UNE ORGANISATIONQUI SE METEN PLACELe quotidien de Laurent a étéquelque peu chamboulé durantce début d’année. “J’ai régulièrementdes sociétaires quiviennent me voir pour me demanderoù sont leurs vignes”. Pèrede 5 enfants, de 16 ans à 1 anet demi, Laurent est habituéà l’agitation. “Et puis j’ai faitde l’humanitaire pendant 12ans, j’aime partager avec lesgens et je suis impatient de fairedécouvrir aux sociétaires mesvignes et mon travail”, expliquet-il.Locataire de ce GroupementFoncier Agricole, qui fonctionnecomme une coopérative,Laurent n’entend pass’arrêter à cet essai plus quetransformé. “Pourquoi ne pasdévelopper cette forme de groupementet pouvoir par lasuite lancer des jeunes qui n’ontpas les moyens d’acheter desterres, mais qui ont la motivationet la passion”.Agriculteur, sociétaires, c’estune belle aventure qui commencesur les terres du Luberon.ASS

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