13.07.2015 Views

Dernière édition en pdf - La Terrasse

Dernière édition en pdf - La Terrasse

Dernière édition en pdf - La Terrasse

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

22 théâtre octobre 2013 / N°213 la terrassela terrasse octobre 2013 / N°213 théâtre 23Critiquecritique© keantian/123rf.comEnferméesde Rona Munrotraduction de Blandine Pélissiermise <strong>en</strong> scène Magali Lérisavec Priscilla Bescond, Stéphane Comby,Nanou Garcia, Marion-Harlez CittiDU 6 AU 16 NOV 2013THÉÂTRE JEAN ARPCLAMART SCÈNE CONVENTIONNÉERÉSERVATIONS 01 41 90 17 02www.theatrejeanarp.com0892 68 36 22 (0,34€/min) www.fnac.comproductionCompagnie Aux Arts etc…avec le souti<strong>en</strong> duThéâtre Jean Arp de Clamart,le Théâtre Jacques Carat de Cachanet la Société Econocom France SAS.vallee-culture.hauts-de-seine.netreprise / Théâtre de la Tempêtede <strong>La</strong>rs Norén / mes Philippe BaronnetBOBBY FISCHERVIT À PASADENALe comédi<strong>en</strong> Philippe Baronnet signe sa deuxième mise <strong>en</strong> scène. BobbyFischer vit à Pasad<strong>en</strong>a, de <strong>La</strong>rs Norén est une réussite.Une mise <strong>en</strong> scène qui, s’appuie sur une remarquabledirection d’acteurs – Philippe Baronneta étudié l’art dramatique au sein de la 68 e promotionde l’ENSATT, de 2006 à 2009. Au sortir deces études, il fonde le collectif <strong>La</strong> Nouvelle Fabriqueavec ses camarades d’école, collectif dont ila mis <strong>en</strong> scène le premier spectacle <strong>en</strong> janvier2010, au Théâtre de L’Opprimé (Phénomène #3,à partir des Ecrits de Daniil Harms). C’est à lamême période qu’il est <strong>en</strong>gagé comme comédi<strong>en</strong>perman<strong>en</strong>t au Théâtre de Sartrouville, aux côtésd’Elya Birman et de Nine de Montal. Voilà pour ledébut de parcours de cet artiste qui confirme sontal<strong>en</strong>t avec Bobby Fischer vit à Pasad<strong>en</strong>a. Car lamise <strong>en</strong> scène de la pièce de <strong>La</strong>rs Norén que signePhilippe Baronnet évite non seulem<strong>en</strong>t le piègedes complaisances de jeunesse, mais égalem<strong>en</strong>tcelui d’une vision trop platem<strong>en</strong>t réaliste et psychologiquedu théâtre de <strong>La</strong>rs Norén. Les quatreinterprètes (Elya Birman, Samuel Churin, Nine deMontal et Camille de Sablet), réunis au sein del’espace quadrifrontal conçu par Estelle Gautier,r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet compte avec force et viol<strong>en</strong>ce decette œuvre profondém<strong>en</strong>t désespérée.Le risque incessant du chaosIl est question ici d’une famille <strong>en</strong> péril. D’unefamille au bord du précipice, <strong>en</strong> équilibre, toujoursà deux doigts du chaos. Le père et la mère se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tvieillir, ils se sont un jour éloignés et pein<strong>en</strong>tà r<strong>en</strong>ouer les li<strong>en</strong>s du corps. Le fils, atteint d’uneUne remarquable direction d’acteurs.pathologie m<strong>en</strong>tale, est de retour à la maisonaprès avoir séjourné dans un établissem<strong>en</strong>t psychiatrique.<strong>La</strong> fille est alcoolique et ne s’est jamaisremise de la mort de son petit <strong>en</strong>fant. Énoncéainsi, on peut trouver le tableau un peu lourd. Maisc’est sans compter le tal<strong>en</strong>t de <strong>La</strong>rs Norén qui, àtravers un savant dosage de dits et de non-dits,de mises <strong>en</strong> lumière et d’ellipses, nous bousculeet nous projette dans un climat de t<strong>en</strong>sion quasiperman<strong>en</strong>te. Tout cela est d’une justesse percutante.Et puis, il y a la mise <strong>en</strong> scène aux acc<strong>en</strong>tscinématographiques de Philippe Baronnet. Ell<strong>en</strong>ous place au plus près de ces lames de fond, jouede gros plans, d’effets de perspectives, s’appuiesur une remarquable direction d’acteur. Quelquechose d’organique se dégage du spectacle.Quelque chose de terri<strong>en</strong>, d’<strong>en</strong>tier, qui ne cherchejamais à s’<strong>en</strong> sortir à bon compte, qui nous obligeà regarder, les yeux dans les yeux, les répétitionsinexorables de ces ébranlem<strong>en</strong>ts.Manuel Piolat SoleymatThéâtre de <strong>La</strong> Tempête, route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris. Du 9 au 27 octobre dumardi au samedi à 20h30, dimanche à 16h30,relâche les 18 et 23 octobre, représ<strong>en</strong>tationsupplém<strong>en</strong>taire le 19 octobre à 15h30.Tél. 01 43 28 36 36. Spectacle vu lors de sacréation au théâtre de Sartrouville.Réagissez sur www.journal-laterrasse.fr© D. R.© E. LizambardThéâtre 14de Eduardo De Filippo / traduit par Huguette Hatem / mes Patrick PelloquetHommeet Galant HommeLe metteur <strong>en</strong> scène Patrick Pelloquet restitue toute la saveur tragi-comiquede cette comédie de mœurs à l’itali<strong>en</strong>ne (aussi profonde que légère).Une galerie de figures liées par l’esprit de troupe.« L’acteur est bi<strong>en</strong> pour moi au c<strong>en</strong>tre de cetteav<strong>en</strong>ture. » Se référant au credo de l’auteur, qui,avant d’être dramaturge, grand admirateur etami de Luigi Pirandello, fut un comédi<strong>en</strong> extraordinaire,Patrick Pelloquet fonde sa mise <strong>en</strong>scène sur le jeu des comédi<strong>en</strong>s qu’il a choisis :« Je me suis <strong>en</strong>touré d’interprètes qui ont pourla plupart participé à mes dernières créations. »Cet esprit de troupe est la clé de la réussite dece spectacle, dont le thème même requiert,pour ne pas verser dans l’artificiel, de réunirsur le plateau des comédi<strong>en</strong>s qui s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tpar-delà les répliques, pour exister dans lamimique. L’art consommé d’Eduardo de Filippo,petit-fils spirituel de Goldoni, réinv<strong>en</strong>tant unecommedia dell’arte moderne, s’exprime ici danstoutes ses dim<strong>en</strong>sions. <strong>La</strong> comédie complexerepose sur un chassé-croisé de situationspropres au vaudeville, doublé d’une mise <strong>en</strong>abyme du théâtre où des comédi<strong>en</strong>s jou<strong>en</strong>t desacteurs qui interprèt<strong>en</strong>t des personnages. Unetroupe misérable, <strong>en</strong> tournée, s’installe dansun hôtel borgne sur la côte, dans une stationbalnéaire réputée, pour jouer sa dernière création<strong>en</strong> date baptisée Funeste nouvelle.Des figures hautes <strong>en</strong> couleurA cette fiction théâtrale fait écho le vécu desprotagonistes d’Homme et Galant Homme etil y a de la folie dans l’air. Le jeu de dupes estporté à son comble suivant la réflexion éclairantede l’auteur : « l’acteur porte un masquepour dire la vérité et l’homme pour m<strong>en</strong>tir ». Undécor tournant évoque trois lieux dans l’espritdu milieu du siècle dernier – le hall de l’hôtel, lesalon du Comte et le commissariat de police –,et sert l’énergie propre à la tragi-comédie <strong>en</strong>s’attachant la complicité du spectateur. Ainsise conjugu<strong>en</strong>t l’att<strong>en</strong>tion portée à la clartédu déroulem<strong>en</strong>t de l’intrigue et la volonté demettre l’acc<strong>en</strong>t sur le jeu de figures hautes <strong>en</strong>couleur. On atteint des sommets comiques aumom<strong>en</strong>t où, répétant la pièce dans le hall del’hôtel qui abrite leur troupe, les comédi<strong>en</strong>sse jou<strong>en</strong>t d’eux-mêmes, comme les y invite letexte avec une merveilleuse malice. Chacundans leur rôle – et pour certain leur double rôle–, les acteurs vifs et pétillants s’empar<strong>en</strong>t de cemorceau de choix dramatique avec ce brio queseul provoque le plaisir réel de jouer. Un plaisircommunicatif.Marie-Emmanuelle GalfréThéâtre14, 20 av. Marc-Sangnier, 75014 Paris.Du 10 septembre 2013 au 26 octobre 2013.Le mardi, v<strong>en</strong>dredi et samedi à 20h30,le mercredi et le jeudi à 19h, matinée le samedià 16h. Tél. 01 45 45 49 77. www.theatre14.frRéagissez sur www.journal-laterrasse.frde William SHAKESPEAREtraduction Daniel LOAYZAmise <strong>en</strong> scène Patrick PINEAUPhoto © Nicolas Daussy — Lic<strong>en</strong>ces n° 1-1043569 | 1-1043567 | 2-1043106 | 3-1043107Théâtre du Rond-Pointde Sébasti<strong>en</strong> Thiéry / mes Jean-Michel RibesL’Origine du mondeCritiqueJean-Michel Ribes met <strong>en</strong> scène L’Origine du monde, de Sébasti<strong>en</strong> Thiéry,pochade pseudo-transgressive, dont l’insol<strong>en</strong>ce rev<strong>en</strong>diquée confondgrossièreté et provocation subversive.<strong>La</strong> scène primitive du coït par<strong>en</strong>tal, fantasméeou réellem<strong>en</strong>t vue, est une fécondematrice à folie : Freud et ses suivants ont largem<strong>en</strong>tanalysé la chose, et la littérature s’estabondamm<strong>en</strong>t repue de cette fascination première.Comm<strong>en</strong>t papa a-t-il sauté maman,comm<strong>en</strong>t est-on sorti d’un sexe où l’on nepeut plus pénétrer depuis, qui est papa, etpourquoi peut-on tout voir de maman, saufce qui fait qu’elle est maman… Sempiternelleanti<strong>en</strong>ne de la névrose et éternelle question,d’Œdipe jusqu’aux Damnés. Sur ce thème,vieux comme l’humanité (il s’agit même dece qui la définit), Sébasti<strong>en</strong> Thiéry ajoute unevariation lourdaude. Jean-Louis ne s<strong>en</strong>t plusson cœur. Il consulte son meilleur ami, vétérinaire(occasion subtile de suggérer qu’onn’est pas des bêtes, <strong>en</strong>core que…), sa femme(hystérique de Grand-Guignol qui aurait faitr<strong>en</strong>dre son tablier à Charcot, et que CamilleRutherford interprète avec une crispation quifinit par être contagieuse), et un marabout quin’a ri<strong>en</strong> à <strong>en</strong>vier aux pires caricatures racistesde l’ethnoc<strong>en</strong>trisme bêta. Pour ne pas mourir,Jean-Louis va devoir photographier le sexe desa mère. Isabelle Sadoyan interprète la mère.© Giovanni Cittadini CesiIsabelle Sadoyan dans L’Origine du monde.Excell<strong>en</strong>te, comme d’habitude, la comédi<strong>en</strong>neincarne une petite vieille tout <strong>en</strong> malice et <strong>en</strong>cruauté, qui n’hésite pas à asséner à Jean-Louis, qui a att<strong>en</strong>du quarante ans pour vérifierque sa mère ne l’aime pas, la vérité de sanaissance et sa bâtardise.Isabelle Sadoyan, rescapée lumineused’un spectacle bi<strong>en</strong> terneJean-Louis sait donc <strong>en</strong>fin d’où il vi<strong>en</strong>t et pourquoiil ne sait pas où il va. L’agitation continueavec laquelle Sébasti<strong>en</strong> Thiéry l’incarneaurait peut-être constitué un indice suffisantpour un bon analyste, et le divan lui auraitalors épargné la catalepsie sur canapé. Lescomédi<strong>en</strong>s font ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t (et souv<strong>en</strong>tbeaucoup) pour servir ce texte, qui se réclamede l’absurde, alors qu’il n’est que platem<strong>en</strong>textravagant, et drôle seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> de raresrépliques. Reste que ce spectacle, à la mise <strong>en</strong>scène uniquem<strong>en</strong>t rythmée par les <strong>en</strong>trées etles sorties, demeure faussem<strong>en</strong>t provocateuret lourdem<strong>en</strong>t vulgaire. Le Théâtre du Rond-Point a choisi de déf<strong>en</strong>dre toutes les manièresde rire : force est d’admettre que celle-là n’estpas la plus subtile.Catherine RobertThéâtre du Rond-Point, 2 bis av. Franklin-D.-Roosevelt, 75008 Paris. Du 11 septembre au2 novembre 2013, à 20h30 ; le dimanche à15h30 ; relâche le 1 er novembre ;supplém<strong>en</strong>taire le 2 novembre à 17h30.Tél. 01 44 95 98 21. Durée : 1h10.Rejoignez-nous sur Facebookdu 5 au 9 novembreScène nationale de Sénartpuis <strong>en</strong> tournée <strong>en</strong> France jusqu’<strong>en</strong> avril <strong>La</strong> Coursive, Scène nationalede <strong>La</strong> RochelleMC2: Gr<strong>en</strong>obleEspace Malraux, Scène nationalede Chambéry et de la SavoieThéâtre Dijon-Bourgogne, C<strong>en</strong>tredramatique nationalThéâtre <strong>La</strong> Piscine, Chât<strong>en</strong>ay-MalabryScèn<strong>en</strong>ationale 61CNCDC ChâteauvallonComédie de BéthuneScèn<strong>en</strong>ationale Evreux LouviersThéâtre de l’agora, Scène nationale d’Évryet de l’EssonneThéâtre du Nord, LilleLe Volcan, Scène nationaledu HavreThéâtre de Cornouaille, Scène nationale de QuimperThéâtre sortieOuest, BéziersMa Scène nationale, Pays deMontbéliardLe Salmanazar, Scène de création et de diffusiond’ÉpernayTÉL 01 60 34 53 60SCENENATIONALE-SENART.COMrejoignez-nous sur facebookRéagissez sur www.journal-laterrasse.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!