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Dernière édition en pdf - La Terrasse

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4 théâtre octobre 2013 / N°213 la terrasse la terrasse octobre 2013 / N°213 théâtre 5<strong>Terrasse</strong>_oct13b_Mise <strong>en</strong> page 1 20/09/13 11:33 Page1<strong>La</strong> Colline-Théâtre nationald’après Thomas Bernhard / mes Krystian LupaPerturbationCritique© Elisabeth CarecchioPerturbation, de Thomas Bernhard, mis <strong>en</strong> scènepar Krystian Lupa.de démesure, de profusion qui bouleverse nosrepères, nous parle au-delà des mots, au-delàdes scènes. Krystian Lupa fait jaillir sur le plateaula matière et le mystère même de la vie. Ilnous happe et nous subjugue. Du grand art.Manuel Piolat Soleymat(1) Salle d’att<strong>en</strong>te, janvier 2012(2) Entreti<strong>en</strong>s avec Michel Archimbaud, C<strong>en</strong>tre nationaldu Théâtre (1999), Riv<strong>en</strong>euve éditions (2012)(3) Perturbation, Gallimard (1989)Japon bunrakuSONEZAKISHINJÛBUNRAKUSUGIMOTODU 10 AU 19 OCTOBREweek-<strong>en</strong>d Afrique du Sudtraditions vocales du CapCAPE TRADITIONALSINGERSFEZEKAYOUTHCHOIRSAM.5 OCT.17H & 20H30 IDIM. 6 OCT. 17HD A N S E<strong>Terrasse</strong>_bourgeon:Mise <strong>en</strong> page 1 09/09/2013 15:55 Page 101 42 74 22 77 • www.theatredelaville-paris.comT H É ÂT R E D E L’O U E S T PA R I S I E NB O U L O G N E - B I L L A N C O U R T4 13 OCTLEBOURGEONDE GEORGES FEYDEAUMISE EN SCÈNE NATHALIE GRAUWINCRÉATIONAVEC NADINE BERLAND, MARC BERMAN, OLIVIER BROCHESYLVIE DEBRUN, JEANYVES DUPARC, ROMAIN DUTHEILMARIE FORTUIT, ANNE GIROUARD, NATHALIE LACROIXYOUNA NOIRET, STÉPHANE VALENSITHÉÂTRE DE L’OUEST PARISIEN - 1 PLACE BERNARD PALISSY92100 BOULOGNE-BILLANCOURT - MÉTRO LIGNE 10 – BOULOGNE PONT DE SAINT-CLOUD01 46 03 60 44 / w w w. t o p - b b . f rRejoignez-nous sur facebook !Après une première création française <strong>en</strong> demi-teinte (1) , Krystian Luparevi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> force au Théâtre de la Colline avec une nouvelle troupe decomédi<strong>en</strong>s hexagonaux. Il signe une mise <strong>en</strong> scène passionnante dePerturbation, roman initiatique de Thomas Bernhard.On sort de ces presque 5 heures de spectaclecomme lessivés. Non écrasés ou vidés, certainem<strong>en</strong>tpas abattus, dans un état t<strong>en</strong>ant àla fois de l’éveil et de l’étourdissem<strong>en</strong>t : nourriset retournés, comme déséquilibrés par lamatière théâtrale imposante à laquelle ontdonné corps, sous la direction de Krystian Lupa(qui signe la scénographie et les lumières), lescomédi<strong>en</strong>s John Arnold, Thierry Bosc, ValérieDréville, Jean-Charles Dumay, Pierre-FrançoisGarel, Lola Riccaboni, Mélodie Richard, MatthieuSampeur, Anne Sée et Grégoire Tachnakian.Cette matière – protéiforme, organiqueThéâtre de l’œuvreDe Jon Fosse / mes Marc Paqui<strong>en</strong>– suit les courbes et les élans du « processusimpétueux » (2) qui a am<strong>en</strong>é, une fois de plus, legrand metteur <strong>en</strong> scène polonais à faire naîtreune œuvre théâtrale à partir d’une œuvrelittéraire. Impétueuse, la représ<strong>en</strong>tation qui<strong>en</strong> résulte l’est égalem<strong>en</strong>t. Ample et complexe.Débordante. Profondém<strong>en</strong>t vivante. Toutcomme le roman (3) de l’écrivain autrichi<strong>en</strong> ThomasBernhard à partir duquel elle a surgi.Du grand artJuxtaposant et <strong>en</strong>chevêtrant plusieurs réalitésscéniques – jeu, vidéo, voix off narrative, misesEt jamais nousne serons séparésCritique<strong>La</strong> comédi<strong>en</strong>ne Ludmila Mikaël porte avec int<strong>en</strong>sité et subtilité lapartition de l’auteur norvégi<strong>en</strong> Jon Fosse.Un rire s’<strong>en</strong>vole, virevolte par éclats, soudain sebrise. <strong>La</strong> femme laisse échapper l’ombre d’un cri.Son regard se déchire. Elle sourit. « Il va v<strong>en</strong>ir »dit-elle. « Il va sûrem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir. » Et puis non. « Ilne revi<strong>en</strong>dra plus jamais…. Il a disparu commedans la mort ». Elle est seule, <strong>en</strong>fermée dansl’att<strong>en</strong>te, cernée par le sil<strong>en</strong>ce des objets. Alorselle emplit le vide imm<strong>en</strong>se de l’abs<strong>en</strong>ce avecdes mots, qui se cherch<strong>en</strong>t, s’<strong>en</strong>fui<strong>en</strong>t, s’oppos<strong>en</strong>t,qui tournoi<strong>en</strong>t au revers du consci<strong>en</strong>t, n’<strong>en</strong>finiss<strong>en</strong>t pas de tourner, n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t jamais.Tantôt elle semble s’égarer dans les méandresd’un monologue intérieur ou le scintillem<strong>en</strong>td’un souv<strong>en</strong>ir, tantôt se repr<strong>en</strong>dre et se raisonner,rev<strong>en</strong>ir à la surface de l’instant. Et puisl’homme tant aimé surgit. Il est là… il att<strong>en</strong>dune autre femme, jeune. Ou bi<strong>en</strong> n’est-ce qu’unrêve ? Car le théâtre de Jon Fosse toujours sedérobe à l’étreinte du prés<strong>en</strong>t, laisse sourdrele trouble d’une insondable béance. Il s’écrit àl’orée du réel, dans une fêlure du temps, ou dansl’<strong>en</strong>tre-deux du langage.L’att<strong>en</strong>te comme horizonLe dramaturge, poète et romancier norvégi<strong>en</strong>floute les lisières du tangible, fait affleurer l’invisibledans le susp<strong>en</strong>s de la parole et tisse sesmotifs dans la trame même de l’écriture, simpleet pourtant complexe, tant elle s’<strong>en</strong>roule <strong>en</strong>spirales et variations. Dans cette pièce écrite<strong>en</strong> 1994, sa première, il trace l’esquisse de sonLudmila Mikaël, subtile interprète du théâtre de Jon Fosse.art. Résonn<strong>en</strong>t déjà la quête de l’amour, la finitudeet le néant exist<strong>en</strong>tiel, le retour des morts,l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t du songe et du passé. L’increvableatt<strong>en</strong>te et le recomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t. « Mais lavie n’est qu’une att<strong>en</strong>te n’est-ce pas / Les g<strong>en</strong>ssont assis dans leurs chambres / ils sont assisdans leurs maisons / dans leurs chambres /ils sont assis là et ils att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t / au milieu deleurs objets / dans la confiance que donn<strong>en</strong>t lesobjets » dit la femme. Ludmila Mikaël <strong>en</strong> révèle,avec int<strong>en</strong>sité et subtilité, les tumultes intérieurset la détresse éperdue. Elle a des élans,cassés de langueurs soudaines, qui laiss<strong>en</strong>t<strong>en</strong>trevoir le gouffre et qui boulevers<strong>en</strong>t. Face àelle, Patrick Catalifo et Agathe Dronne jou<strong>en</strong>t<strong>en</strong> contrepoint. Sans doute la mise <strong>en</strong> scène deMarc Paqui<strong>en</strong>, discrète, aurait-elle pu donnerplus de nuances rythmiques à cette partitiontoute musicale, plus d’épaisseur à l’énigme,plus de finesse dans l’esthétique. On se laissecep<strong>en</strong>dant happer par la mélodie qui continue,longtemps, de murmurer son <strong>en</strong>têtant refrainau creux du cœur.Gwénola DavidThéâtre de L’œuvre, 55 rue de Clichy,75009 Paris. A 20h30, sauf dimanche 15h,relâche lundi. Tél. 01 44 53 88 88. Durée : 1h20.Le texte est publié par L’Arche éditeur.Réagissez sur www.journal-laterrasse.fr© Pascal Victor© D. R.<strong>en</strong> abyme… – Krystian Lupa construit une mosaïquedramatique à travers laquelle nous suivonsla tournée d’un médecin de campagne autrichi<strong>en</strong>accompagné de son fils. De maison <strong>en</strong> maison,de chambre <strong>en</strong> chambre, c’est l’humanité tellequ’elle est qui s’ouvre à nous : avec ses troubles,ses maux, ses plaies à l’âme, ses désordres physiqueset psychiques. Investie par une distributionéclatante, Perturbation fait vibrer les désordresde ces perspectives exist<strong>en</strong>tielles. On retrouveici, la noirceur, la lucidité, l’humour grinçant deThomas Bernhard. On retrouve aussi cette formeThéâtre de <strong>La</strong> Tempêtede Molière / mes Philippe Adri<strong>en</strong><strong>La</strong> Colline – Théâtre national, 15 rue Malte-Brun,75020 Paris. Du 27 septembre au 25 octobre2013. Du mardi au samedi à 19h30, le dimancheà 15h30. Durée de la représ<strong>en</strong>tation : 4h55(avec 2 <strong>en</strong>tractes). Dans le cadre duFestival d’Automne à Paris.Tél. 01 44 62 52 52. www.colline.frÉgalem<strong>en</strong>t les 13 et 14 novembre 2013 à laComédie de Clermont-Ferrand, les 18 et19 novembre à la Scène nationale de Petit-Quevilly dans le cadre du festival Automne <strong>en</strong>Normandie, du 3 au 7 décembre au Théâtredes Célestins à Lyon, les 18 et 19 décembre auC<strong>en</strong>tre dramatique national d’Orléans.Rejoignez-nous sur FacebookL’école des femmesCritiqueInv<strong>en</strong>tive, rythmée, impeccablem<strong>en</strong>t maîtrisée, la mise <strong>en</strong> scène dePhilippe Adri<strong>en</strong> réussit à mettre <strong>en</strong> lumière toutes les facettes de lacomédie de Molière, de la plus drôle à la plus terrifiante.Arnolphe (Patrick Paroux) <strong>en</strong>rage,et les valets trembl<strong>en</strong>t (Joanna Jianouxet Gilles Comode).Exit le mari, le chef, le seigneur et le maîtreArnolphe… Contraint à la fuite et au sil<strong>en</strong>ce. L’innoc<strong>en</strong>teAgnès, qui est loin d’être bête, a pris son<strong>en</strong>vol et choisit son futur. Les choux du potagerne serviront pas à mitonner une bonne vieillesoupe <strong>en</strong> compagnie du barbon, mais peut-êtreque des petits <strong>en</strong>fants s’y amuseront bi<strong>en</strong>tôt.Une jolie branche d’arbre <strong>en</strong> fleurs sert de métaphoreau désir de l’amour, au printemps de lajeunesse. Contraste saisissant avec le désird’amour d’Arnolphe, qui, s’il est bi<strong>en</strong> réel, n’<strong>en</strong>demeure pas moins un désir d’asservissem<strong>en</strong>tet de possession. Arnolphe a <strong>en</strong> effet élevé sapupille Agnès dans une ignorance extrême, dansun isolem<strong>en</strong>t complet, afin de faire d’elle uneépouse obéissante et fidèle, et d’éviter de subirl’affront si répandu du cocuage. Elle va cep<strong>en</strong>dants’émanciper de son destin tracé d’avance.Sout<strong>en</strong>u par une remarquable distribution,Philippe Adri<strong>en</strong> mène la comédie de Molière demain de maître, et réussit à mettre <strong>en</strong> lumièretoutes ses facettes, de la plus drôle à la plusterrifiante. De la farce burlesque et clownesqueà la tragédie de la viol<strong>en</strong>ce d’un homme <strong>en</strong>versune jeune fille qui lui oppose sa volonté.Entre rage et désespoirPar le jeu excell<strong>en</strong>t des comédi<strong>en</strong>s, par surgissem<strong>en</strong>ts,par résonances, par des images frappantesau cœur du décor bucolique et sobre deJean Haas, il exerce son art de la mise <strong>en</strong> scène,situant l’action à l’époque charnière de la fin duxix e siècle, n’hésitant pas à y inclure des élém<strong>en</strong>tsd’étrangeté insolites. Surtout pas d’actualisation,c’est inutile ! Philippe Adri<strong>en</strong> conjugue la dim<strong>en</strong>sioncomique et farcesque de la pièce et l’<strong>en</strong>jeuhumain ess<strong>en</strong>tiel de la conquête émancipatricede la jeune fille. Le rire et la connaissance : Molièreparvi<strong>en</strong>t à les imbriquer, et le metteur <strong>en</strong> scèneaussi, d’autant que l’<strong>en</strong>vie de liberté d’Agnès rested’une éternelle actualité. Faut-il rappeler quecertaines jeunes filles sont aujourd’hui <strong>en</strong>coremariées de force ou totalem<strong>en</strong>t soumises à unmâle dominant qui régit leur vie de A à Z ? PatrickParoux est un Arnolphe impeccable, <strong>en</strong>tre rage etdésespoir, qui jusqu’au bout se croit stratège del’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t – sur tous les modes –, alors quela graine de la liberté a été semée… Val<strong>en</strong>tineGaley est une Agnès très fine, que l’ignorancer<strong>en</strong>d totalem<strong>en</strong>t spontanée, et qui découvre lemonde et de nouveaux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> la personned’Horace. Virevoltant, gracieux, toujoursremarquablem<strong>en</strong>t juste, Pierre Lefebvre donneau jeune homme amoureux beaucoup de charme.Dans cette implacable comédie, l’amour est lemaître, et libère la parole. A voir à tout âge !Agnès SantiThéâtre de <strong>La</strong> Tempête, Cartoucherie,75012 Paris. Du 13 septembre au 27 octobre,du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h.Tél. 01 43 28 36 36.Réagissez sur www.journal-laterrasse.frdirection Didier BezaceSaison 2013 / 2014 Passage10 › 31 OCTOBRERésumons-nous,la semaine a été désastreused’après Chroniques de la Montagne de Alexandre Vialattemise <strong>en</strong> scène Charles Tordjmanavec Christine Murillo, Julie Pilod et Dominique PinonABONNEMENT 4 spectacles 40 €ADHÉSION Carte adhésion 24 € / 12 € tarif réduitpuis 8 € par spectacle27 septembre > 5 octobreR<strong>en</strong>contres Ici et LàLOCATIONS 01 48 33 16 16theatredelacommune.comC’EST LA FAUTE À RABELAIS Cie l’<strong>en</strong>versdu décor TOUT SEUL Théâtre du Rugissant,LA LIGNE JAUNE Les Grandes Personnes,TRIPLETTE Les P’tits Bras, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec laVille d’Aubervilliers, DÉRAILLE et OPTICIRQUEAcadémie Fratellini, Le POP PETITORCHESTRE DE POCHEet aussi des ateliers-spectaclesANCÊTRES, UN GOÛTER PEU ORDINAIRE,OUTREMÈRESRestaurant P Parking Vinci gratuit M Ligne 7 Navette retour gratuiteVOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.frEcrire à la rédaction-administration : la.terrasse@wanadoo.fr

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