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Dernière édition en pdf - La Terrasse

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42 Focus / théâtre d’arras et hippodrome de douai / saison 2013-2014 octobre 2013 / N°213 la terrasse la terrasse octobre 2013 / N°213 Focus 43Théâtre d’Arraset Hippodrome de Douai<strong>en</strong> tandem : la traverséedes frontièresDepuis une saison, le Théâtre d’Arras et l’Hippodrome de Douai fonctionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tandem.Sous la houlette de Gilbert <strong>La</strong>nglois, les deux équipes s’attach<strong>en</strong>t à la traversée desfrontières qui, trop souv<strong>en</strong>t, empêch<strong>en</strong>t l’accès au spectacle vivant, ou <strong>en</strong>ferm<strong>en</strong>t ladiversité de ses propositions dans des cadres étanches. Cette ouverture se manifestepar la complém<strong>en</strong>tarité des lieux et des plateaux, par la diversité des g<strong>en</strong>res, maisaussi par une manière nouvelle de p<strong>en</strong>ser la production et la diffusion des spectacles,sur des durées plus longues, offrant aux artistes et aux spectateurs l’occasion devraies r<strong>en</strong>contres. Cet effectif travail de déc<strong>en</strong>tralisation active s’accompagne d’uneouverture internationale : <strong>en</strong>tre la collaboration régionale et la découverte du monde,le tandem Arras-Douai trace une route originale et prospère.Ensemble !Entreti<strong>en</strong> e Gilbert <strong>La</strong>ngloisGilbert <strong>La</strong>nglois est aux commandes de l’Hippodrome de Douai depuis2006. Appelé <strong>en</strong> 2011 pour redresser la situation du Théâtre d’Arras, ildirige ces deux structures « <strong>en</strong> tandem », depuis 2012.Quelle est l’histoire de ce tandem théâtralque vous dirigez ?Gilbert <strong>La</strong>nglois : Après une première annéed’étude lors de la mission qui m’avait étéconfiée pour le théâtre d’Arras, dont le directeurétait parti, j’ai travaillé à la constructionde la saison 2012-2013. <strong>La</strong> troisième étape,<strong>en</strong> 2013-2014, est une saison où on élaboreun seul projet pour les deux lieux, sur un territoireélargi, à cheval sur le Nord et le Pasde-Calais.Le questionnem<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>ouvelerest celui du rapport au public. Celui-ci va deDouai à Arras, un peu moins d’Arras à Douai.Les temps d’expérim<strong>en</strong>tation, avec la mise <strong>en</strong>place de navettes, ont permis de voir comm<strong>en</strong>tle public répondait à nos propositions. Cettepériode d’observation, intéressante et importante,nous a permis de travailler autrem<strong>en</strong>tsur l’accompagnem<strong>en</strong>t et l’accueil, afin d’êtreà même de développer des séries de repré-Théâtre d’Arras / Belgraded’Angélica Liddell / mes Juli<strong>en</strong> FišeraHippodrome de Douai / Petit Eyolfd’H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong> / mes Jonathan ChâtelBelgradeet Petit EyolfDeux jeunes metteurs <strong>en</strong> scène, Juli<strong>en</strong> Fišeraet Jonathan Châtel, s’empar<strong>en</strong>t de deux textesqui interrog<strong>en</strong>t la question de la reconstructionde soi après la crise, et le thème de lafiliation.Écrite <strong>en</strong> 2008 par Angélica Liddell, Belgradeest une pièce inédite de la dramaturge etperformeuse espagnole. Juli<strong>en</strong> Fišera la met<strong>en</strong> scène, éclairant cette matière textuelleà la lumière de ses propres <strong>en</strong>jeux de créateur.« <strong>La</strong> première partie, qui pourrait paraîtredocum<strong>en</strong>taire, conduit à l’universel d’uneinterrogation sur l’amour filial, la figure du pèreet la question de la transmission. C’est cettequestion du rapport <strong>en</strong>tre l’ancrage docum<strong>en</strong>-s<strong>en</strong>tations. Lorsqu’un spectacle se joue <strong>en</strong>trecinq et dix fois, cela impose une autre façond’<strong>en</strong>visager l’information et la relation avec lepublic. Cela permet aussi de travailler autrem<strong>en</strong>tavec les compagnies. Des représ<strong>en</strong>tationsplus nombreuses r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t plus facile lar<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les artistes et le public. Nousmettons cela <strong>en</strong> place cette saison et le développeronsdavantage <strong>en</strong>core <strong>en</strong> 2014-2015. Letravail <strong>en</strong> commun permet aussi de mutualisercertaines tâches administratives, sans diminuerles effectifs tout <strong>en</strong> permettant l’échanged’expéri<strong>en</strong>ces. L’idée fondam<strong>en</strong>tale de ce projet<strong>en</strong> tandem était non pas de diminuer leséquipes, mais de les réorganiser. L’Hippodromeest une scène nationale, le Théâtre d’Arras estune scène missionnée, conv<strong>en</strong>tionnée musiqueet théâtre, et il est question que le projet<strong>en</strong> tandem acquiert le label scène nationale.L’<strong>en</strong>jeu à v<strong>en</strong>ir est là.Petit Eyolf, drame d’Ibs<strong>en</strong> autour de la mortde l’<strong>en</strong>fant de la maison.taire et l’intimité qui m’intéresse », dit Juli<strong>en</strong>Fišera. Autre époque, autre lieu, mais mêmequestion lancinante de la quête de soi parmiles ruines : Jonathan Châtel met <strong>en</strong> scène PetitEyolf, d’Ibs<strong>en</strong>, où, autour de la mort de l’<strong>en</strong>fantde la maison, se déchir<strong>en</strong>t trois adultes prisdans les rets de la responsabilité. Créée auThéâtre d’Arras, la pièce a reçu cette annéele prix du public au festival Impati<strong>en</strong>ce. C.RobertBelgrade, les 16 et 17 décembre.Petit Eyolf, le 13 février.© Bernard CoutantComm<strong>en</strong>t concevez-vous la complém<strong>en</strong>tarité<strong>en</strong>tre Arras et Douai ?G. L. : Il est important de garder une mêmeexig<strong>en</strong>ce et de prés<strong>en</strong>ter le meilleur dans unlieu comme dans l’autre. L’ess<strong>en</strong>tiel ti<strong>en</strong>t àla complém<strong>en</strong>tarité des plateaux. Le grandplateau de l’Hippodrome permet d’accueillirles grandes formes de la danse ou du cirque.A Arras, le théâtre à l’itali<strong>en</strong>ne et la salle demusique peuv<strong>en</strong>t accueillir d’autres formes. Ilest à la fois très intéressant de travailler avecles contraintes des plateaux, et d’<strong>en</strong> avoir suffisamm<strong>en</strong>tà disposition pour permettre auxartistes de s’y poser et d’y travailler. Les deuxlieux prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t toujours un plateau libreMaqoma, Onikeku,Bidiefono :une Afrique quiveille ses mortsCes trois chorégraphes (Afrique du Sud,Niger, Congo-Brazzaville) sont les représ<strong>en</strong>tantsd’une génération de créateurs <strong>en</strong> priseavec les vibrations de leur contin<strong>en</strong>t.Gregory Maqoma, Qudus Onikeku et De<strong>La</strong>ValletBidiefono ponctu<strong>en</strong>t la saison avec chacun unepièce. Leur point commun ? Des spectacles profondém<strong>en</strong>ttournés vers l’av<strong>en</strong>ir, mais où la mortrevi<strong>en</strong>t hanter le plateau. Maqoma et Onikekuconvoqu<strong>en</strong>t sur scène l’ombre de leurs ancêtres,croisant, pour l’un l’histoire de la rébellion de sonpays, et pour l’autre, une mystique plus personnelle.De<strong>La</strong>Vallet Bidiefono, avec Au-delà, a faitvibrer le Cloître des Célestins au dernier Festivald’Avignon : ses danseurs et musici<strong>en</strong>s se sont© D. R.permettant l’accueil d’une compagnie <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce. Nous continuerons de développercette possibilité dans le cadre du pôle europé<strong>en</strong>de production, de diffusion et d’accueil<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce. Nous voulons inv<strong>en</strong>ter un tempsde prés<strong>en</strong>tation de la création europé<strong>en</strong>ne,<strong>en</strong> offrant, à partir de 2014-2015, des cartesblanches aux grands artistes europé<strong>en</strong>s :ces focus seront des outils de diffusion et decréation et marqueront chaque saison.Dans quelle mesure le tandem <strong>en</strong>tre Arras etDouai modifie-t-il le rapport au territoire ?G. L. : Dans cette région, le développem<strong>en</strong>t dela métropole lilloise a absorbé un certain nombred’institutions. L’idée de ce tandem, dansl’esprit de la dynamique à laquelle participele Louvre à L<strong>en</strong>s, c’est que des villes commeBéthune, Arras, Douai, Cambrai, redévelopp<strong>en</strong>tleur activité <strong>en</strong> repositionnant leurs territoirespour équilibrer le très fort pouvoir d’attractionde la métropole lilloise. Notons qu’il y a unedynamique assez particulière dans le Nord-Pas-de-Calais, puisque les lieux y travaill<strong>en</strong>tfacilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. <strong>La</strong> concertation, la circulationet la coproduction sont vraim<strong>en</strong>t possibles,les publics se déplac<strong>en</strong>t, et le partagedes frais permet par exemple de faire v<strong>en</strong>ir descompagnies qui ne vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t pas sinon.Quelle est la couleur de votre prochaine saison?G. L. : On peut évidemm<strong>en</strong>t faire ressortirdes thématiques, puisque nous accueillonsdes propositions qui port<strong>en</strong>t un regard sur laliberté, l’amour, la mémoire, la guerre. Mais“Prés<strong>en</strong>ter lemeilleur dans un lieucomme dans l’autre.”Gilbert <strong>La</strong>ngloisnous accueillons surtout des artistes <strong>en</strong>gagésau plateau, et nos différ<strong>en</strong>ts plateaux nouspermett<strong>en</strong>t d’être à des <strong>en</strong>droits très s<strong>en</strong>siblesde transdisciplinarité, à l’écoute des nouveauxlangages, au cœur de formes très nouvellesqui peuv<strong>en</strong>t ouvrir à des nouveaux publics.Il est important que les publics se crois<strong>en</strong>t,et la programmation doit le permettre, dansl’équilibre <strong>en</strong>tre des formes plus facilem<strong>en</strong>trepérables et d’autres plus contemporaines.<strong>La</strong> dim<strong>en</strong>sion internationale est égalem<strong>en</strong>ttrès importante, puisqu’elle permet des r<strong>en</strong>contres,des coups de cœur, la découvertede nouvelles manières d’aborder les textes.Cette ouverture donne un souffle nouveau,à tous et même au directeur, puisque celapermet de se confronter à d’autres manièresde travailler, de construire, de produire. Lesartistes peuv<strong>en</strong>t aussi, par ce biais, se croiseret confronter leurs esthétiques : voilà l’intérêtde construire les choses <strong>en</strong> réseau et avecl’international.Propos recueillis par Catherine Robertjetés dans une danse à réveiller les âmes. Entrecélébration et rituel, le purgatoire n’était pasloin, mais la force des corps a fait loi. N. YokelExit / Exist, de Gregory Maqoma, le 20 novembre(Arras) ; Quadish, de Qudus Onikeku, le 7 janvier(Arras) ; Au-delà de De<strong>La</strong>Vallet Bidiefono,le 11 février (Douai).Théâtre d’Arrasd’après Anton Tchekhov / mes Tina SatterSeagull(Thinking of you)© Ilan BachrachHippodrome de Douai / Une année sans étéde Catherine Anne / mes Joël PommeratL’appr<strong>en</strong>tissagepar la pratique« J’ai lu voici quelques années la pièce de CatherineAnne, sa première, écrite <strong>en</strong> 1987, alors que jeme lançais moi-même dans l’écriture. Elle met <strong>en</strong>scène de jeunes g<strong>en</strong>s confrontés aux questionsess<strong>en</strong>tielles de l’exist<strong>en</strong>ce, dans cette périodeoù la vie elle-même est une œuvre à accomplir.Première française, ce projet s’inscrit dans unedémarche de transmission. Il s’agit pour moi d’accompagnerla formation de comédi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> les plaçantdans les conditions réelles d’un processusde création et de tournée. Il me semble que lesécoles néglig<strong>en</strong>t l’apport de cette expéri<strong>en</strong>ce etperpétu<strong>en</strong>t un rapport maître-élève qui t<strong>en</strong>d àdéresponsabiliser l’acteur. L’appr<strong>en</strong>tissage déconnectéde la pratique lui donne un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’importance,voire peut flatter son narcissisme. Orc’est l’<strong>en</strong>semble et le projet artistique qui trans-Propos recueillis e Joël PommeratCatherine Anne saisit à fines touches les doutes de jeunes g<strong>en</strong>s quicherch<strong>en</strong>t leur chemin. Dans cette première française, Joël Pommeratporte pour la première fois au plateau un texte qu’il n’a pas écrit.Multicolores, multiformes, multilingues, multipolaires,multirisques… Multipistes ! A la césure dela saison, ce temps fort décline tout <strong>en</strong> variété lesarts de la piste et du cabaret. Ce sont les plantureusescréatures du Cabaret New burlesque quiouvr<strong>en</strong>t cette édition. Elles réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scènel’érotique de l’effeuillage, et compos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compagniede Pierrick Sorin, facétieux plastici<strong>en</strong>, unshow musical tonique, truffé d’humour et de surprises.Avec Castor et Pollux, Cécilia B<strong>en</strong>golea etFrançois Chaignaud pouss<strong>en</strong>t l’extravagance fantaisistejusque dans les sphères célestes : les deuxdanseurs-chorégraphes incarn<strong>en</strong>t les jumeauxmythiques, condamnés à errer d’asc<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>chutes, sans jamais pouvoir se rejoindre.Multiplicité des esthétiquesGémellité et altérité dessin<strong>en</strong>t aussi les lignesde forces de Qui<strong>en</strong> Soy ? (Qui suis-je ?), de lajeune compagnie El Nucleo. Acrobates dan-© Cici Olsson© Marta Ankiersztejnc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les actions individuelles. Trop souv<strong>en</strong>t,l’acteur « fait l’acteur ». Mon travail consiste àessayer d’effacer ces tics professionnels, à chercherla justesse dans la simplicité du jeu. »Propos recueillis par Gwénola DavidLes 8 et 9 janvier 2014.Les MultipistesUn temps fort dédié aux arts de la piste et au cabaret.<strong>La</strong> metteure <strong>en</strong> scène new-yorkaise TinaSatter s’empare de <strong>La</strong> Mouette. Un spectacle<strong>en</strong> anglais surtitré qui porte un nouvel éclairagesur la pièce de Tchekhov.Elle est considérée comme la figure montante duthéâtre expérim<strong>en</strong>tal new-yorkais. <strong>La</strong> directriceartistique de la compagnie Half Straddle s’inspirede la correspondance de Tchekhov, de diversestraductions et de l’histoire de la création de<strong>La</strong> Mouette pour revisiter l’obscurité et la beautéde ce chef-d’œuvre du théâtre. Déconstructiondes textes, univers musical populaire russe auxinflu<strong>en</strong>ces métal : Tina Satter a souhaité s’interroger« sur ce qui fait battre le cœur humain et cequi nous pousse, à tort, à essayer de nous exprimerà haute voix ». En portant un regard singulier« sur la performance, sur l’échec et les t<strong>en</strong>tativesd’amour », la metteure <strong>en</strong> scène veut ainsi traiterl’œuvre de Tchekhov « d’une manière à la foisprofonde et iconoclaste ». M. Piolat SoleymatLes 15 et 16 novembre.Seagull (Thinking of you).© Daniel MichelonQui<strong>en</strong> Soy ?Gros planseurs colombi<strong>en</strong>s, Edward Aleman et WilmerMarquez exprim<strong>en</strong>t au main-à-main l’impactde la r<strong>en</strong>contre et la quête d’id<strong>en</strong>tité au traversde la relation à l’autre. Dans Clockwork de Sisterscompany, trois acrobates au mât chinoisjou<strong>en</strong>t de leurs différ<strong>en</strong>ces pour composer lesélém<strong>en</strong>ts mécaniques d’une minutieuse horlogerieet se fondre <strong>en</strong> une nouvelle <strong>en</strong>tité.Gwénola DavidDu 3 au 20 décembre 2013.Théâtreet politique<strong>La</strong> metteure <strong>en</strong> scène polonaise MartaGórnicka, le comédi<strong>en</strong> belge David Murgiaet les membres de la compagnie itali<strong>en</strong>neMotus mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perspective les normes d<strong>en</strong>otre époque et de nos sociétés.Requiemachine, réquisitoire contre les excès dusystème capitaliste.© Flora Loyau© Paula GarciaHippodrome de Douai / Aimer si fort pour mourir si seuldirection artistique et mes Guy Alloucherie« Depuis plusieurs années, je crée in situdes Veillées <strong>en</strong> compagnie d’artistes qui,à partir de r<strong>en</strong>contres avec les habitantsd’un territoire, propos<strong>en</strong>t une soirée composéede vidéos et de performances. EnPropos recueillis e Guy AlloucherieLe corps mis à l’épreuveGuy Alloucherie croise théâtre, cirque et danse dans une pièce créée àDouai où résonne le monde, <strong>en</strong>tre fureur et mélancolie.voyant <strong>La</strong> Maison de la force d’AngelicaLiddell, j’ai été profondém<strong>en</strong>t touché, troublé,par la puissance de son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsur scène. Elle transc<strong>en</strong>de sa colère, sonmal-être, par la mise à l’épreuve du corps,comme si elle cherchait une vérité absolueAu fil de la saison 2013/2014, sur les scènesd’Arras et de Douai, trois créations sillonnerontles chemins du théâtre politique.Remise <strong>en</strong> cause du libre-échange dansRequiemachine (d’après des textes de WladyslawBroniewski, mis <strong>en</strong> scène par MartaGórnicka) ; adaptation libre de <strong>La</strong> Tempêtede Shakespeare (Nella Tempesta) à traverslaquelle la compagnie Motus repose la questiondu vivre-<strong>en</strong>semble ; état des lieux d<strong>en</strong>os Etats <strong>en</strong> crise dans Discours à la nation(d’Ascanio Celestini, interprété par DavidMurgia) : trois façons de mêler art dramatiqueet interrogations citoy<strong>en</strong>nes par le biaisde propositions <strong>en</strong>tre humour et insoumission.M. Piolat SoleymatRequiemachine, le 24 octobre (Arras).Nella Tempesta, le 25 mars (Douai).Discours à la nation, les 26 et 27 mai (Arras).Théâtre chili<strong>en</strong>Trois compagnies chili<strong>en</strong>nes nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>tdans les sinuosités du réel et de la vie.Sur la corde raide, de la compagnie Teatro Milagrosaborde la mort avec simplicité et t<strong>en</strong>dresse.Spectacle d’inspiration docum<strong>en</strong>taire, El año<strong>en</strong> que naci, de Lola Arias, réinterroge l’héritagefamilial et historique de onze individusnés sous la dictature de Pinochet. Spectaclede marionnettes, Sur la corde raide, créé parla compagnie Teatro Milagros, jette un regardnouveau sur notre quotidi<strong>en</strong> <strong>en</strong> cherchantla façon de parler de la mort aux <strong>en</strong>fants.Théâtre visuel mêlant bande dessinée etcinéma, Histoire d’amour, par la compagnieTeatrocinema, aborde les thèmes de lapossessivité, des rapports de domination etd’emprisonnem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tal. Trois occasionsde découvrir les couleurs et les acc<strong>en</strong>ts duthéâtre chili<strong>en</strong>.M. Piolat SoleymatEl año <strong>en</strong> que naci, les 21 et 22 novembre(Douai). Sur la corde raide, le 1 er février (Arras)et le 4 (Douai). Histoire d’amour,les 12 et 13 mars (Douai).par l’épuisem<strong>en</strong>t physique et psychique. J’aialors compris qu’il me fallait rev<strong>en</strong>ir au plateauet donner une forme spectaculaire àla fêlure, à cet indicible, à ce vertige, que jeress<strong>en</strong>s face au monde d’aujourd’hui, face àune certaine confusion politique et morale.J’ai donc rassemblé une dizaine d’acteurs,d’acrobates et de danseurs. Nous allonstravailler avec le texte d’Angelica Liddell,avec des briques et du charbon, matériau« sacré » dans mon <strong>en</strong>fance, passée au cœurdu bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.Nous créerons avec tout ce qui fait que noussommes qui nous sommes, <strong>en</strong> cherchant àfaire naître le mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nous-mêmes,<strong>en</strong> mobilisant le corps tout <strong>en</strong>tier dans unequête d’auth<strong>en</strong>ticité. »Propos recueillis par Gwénola DavidDu 6 au 8 novembre 2013.Le restede la saisonImpossible de reproduire la liste de toutesles propositions faites <strong>en</strong> tandem parles théâtres d’Arras et de Douai. Quelquespépites remarquables, néanmoins, dansce vaste flot aurifère !Une demi-heure <strong>en</strong> navette, et on passed’Arras à Douai et de Douai à Arras.Les adeptes de la déc<strong>en</strong>tralisation etdu déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>t, les allergiques auxfrontières artistiques et géographiques,les butineurs curieux et les amateursavides de nouveautés sauront selaisser guider par une programmationbicéphale, qui tuile les g<strong>en</strong>res etalterne les formes. A noter cep<strong>en</strong>dant,parmi les propositions de cette saison,quelques spectacles à ne pas manquer.A Arras, les 11 et 12 octobre, UneFlûte <strong>en</strong>chantée, librem<strong>en</strong>t adaptée deMozart : Franck Krawczyk, au piano,et l’imm<strong>en</strong>se Peter Brook, à la mise<strong>en</strong> scène, offr<strong>en</strong>t une version épurée,drôle et t<strong>en</strong>dre de l’opéra de Mozart.Les 17 et 18 avril, à Arras, le concert <strong>en</strong>un acte imaginé par D<strong>en</strong>is Podalydès,autour des Méfaits du tabac, d’AntonTchekhov. Les 6 et 7 mai, à Douai, OncleVania, du même auteur, dans la mise<strong>en</strong> scène d’Eric <strong>La</strong>cascade, qui mêleau texte de la pièce celui de L’Hommedes bois, sa première version, et lesréunit sur un plateau bouillonnant depassions. Enfin, du 13 au 15 juin, untemps fort aux allures de marathon :Les 24 heures. Théâtre, musique, cirque,danse, magie et cinéma compos<strong>en</strong>tun parcours festif dans et hors lesmurs de l’Hippodrome de Douai et duThéâtre d’Arras.Catherine RobertThéâtre d’Arras,7, place du Théâtre, 62000 Arras.Tél. 03 21 71 66 16.Hippodrome de Douai,place du Barlet, 59500 Douai.Tél. 03 27 99 66 66.Site : www.tandem-arrasdouai.eu

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