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Dernière édition en pdf - La Terrasse

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8 théâtre octobre 2013 / N°213 la terrasse la terrasse octobre 2013 / N°213 théâtre 9Critique© D. R.CritiqueThéâtre 71d’après William Shakespeare / mes Omar PorrasRoméo et JulietteOmar Porras transpose Roméo et Juliette au Pays du soleil levant. Le metteur<strong>en</strong> scène d’origine chili<strong>en</strong>ne (installé à G<strong>en</strong>ève) croise langues et influ<strong>en</strong>cesartistiques dans un spectacle d’une grande vivacité. Une réussite.Forum du Blanc-Mesnil / Théâtre Firmin Gémiertexte et mes Ahmed MadaniIllumination(s)Une pièce manifeste d’Ahmed Madani, qui illumine le plateau de toute saforce symbolique, avec neufs jeunes acteurs de la Cité du Val-Fourré.SAISON 2013-2014UNE SAISON ANNIVERSAIRE :10 ans de l’Académie,40 ans de l’École du cirqueCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36Rejoignez-nous sur Facebooket soyez informés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>tTHÉÂTRE / MUSIQUE / DANSEDU 12 NOVEMBREAU 7 DÉCEMBRE 2013masculin/féminin02 32 10 87 07automne-<strong>en</strong>-normandie.comde <strong>La</strong>rs Noréntexte françaisAmélie Bergmise <strong>en</strong> scènePhilippe Baronnet9 - 27 octobre© PIERRE ET GILLES : LA SIRÈNE ET LE MARIN, 1997Miyuki Yamamoto et Micari dans Roméo et Juliette, au Théâtre 71.Il y a quelque chose de très corporel dans lethéâtre d’Omar Porras. Quelque chose quipuise dans les mouvem<strong>en</strong>ts, la gestuelle, lerythme des comédi<strong>en</strong>s pour nourrir la représ<strong>en</strong>tationet <strong>en</strong> faire une façon de ballet. Unballet des plus personnels – onirique, ludique– qui n’hésite jamais à donner dans la cocasserieet assume une théâtralité de chaqueinstant. Tout est musiques, images, chorégraphiesdans la version de Roméo et Juliette queprés<strong>en</strong>te aujourd’hui le directeur de la comreused’un Roméo Montaigu (incarné par lacomédi<strong>en</strong>ne Miyuki Yamamoto), amour qui lesmènera tous deux, nous le savons, à la mort.Resserrée autour de ses repères ess<strong>en</strong>tiels, latragédie de William Shakespeare pr<strong>en</strong>d ici desairs de fantaisie burlesque, avant de se dirigervers une noirceur pleine de délicatesse. Toutcela est très libre. Inv<strong>en</strong>tif. Enjoué. Précis.Un grand spectacle populaire,<strong>en</strong> japonais et <strong>en</strong> françaisD’une grande fluidité. Au gré des belles imagesque déploie la scénographie d’Omar Porras(le metteur <strong>en</strong> scène signe égalem<strong>en</strong>t l’adaptationdu texte), Micari et Miyuki Yamamotoimpos<strong>en</strong>t la pureté et l’évid<strong>en</strong>ce du couple delég<strong>en</strong>de qu’elles interprèt<strong>en</strong>t. Au c<strong>en</strong>tre de lareprés<strong>en</strong>tation, les deux jeunes comédi<strong>en</strong>nesapparaiss<strong>en</strong>t comme deux êtres gémellaires,l’un féminin, l’autre masculin – r<strong>en</strong>voyant auxdeux faces complém<strong>en</strong>taires d’une mêmevérité humaine. Leur grâce est saisissante.Et le reste de la distribution se révèle à leurmesure. Chacun à sa place, dans son rôle,Nouveau Théâtre de Montreuilmes Yan Duyv<strong>en</strong>dak et Roger BernatPlease continue(Hamlet)pagnie g<strong>en</strong>evoise Teatro Malandro au Théâtre71, à Malakoff. Créée <strong>en</strong> collaboration avec lacompagnie nippone SPAC (Shizuoka PerformingArts C<strong>en</strong>ter ; huit des onze acteurs sontjaponais, trois sont francophones), cette propositionà la croisée des influ<strong>en</strong>ces occid<strong>en</strong>taleset extrême-ori<strong>en</strong>tales mêle les languesdes deux collectifs (le spectacle est surtitré<strong>en</strong> français) pour nous faire voyager jusqu’àun Japon ancestral. Un Japon dans lequelune Juliette Capulet (Micari) tombe amoudonnecorps avec beaucoup d’efficacité au« melting-pot artistique insolite » qu’a souhaitéélaborer Omar Porras. Entre fantasmagorieet acuité scénique, c’est un grand spectaclepopulaire qui s’offre à nos yeux. A nos oreilles.A notre imaginaire.Manuel Piolat SoleymatThéâtre 71-Scène nationale de Malakoff,3 place du 11 novembre, 92240 Malakoff,du 8 au 19 octobre 2013. Les mardis etv<strong>en</strong>dredis à 20h30 ; les mercredis, jeudiset samedis à 19h30, les dimanches à 16h.Durée de la représ<strong>en</strong>tation : 2h. Tél. 01 55 48 9100. www.theatre71.comSpectacle vu le 23 septembre 2013, auThéâtre de la Cité Bleue, à G<strong>en</strong>ève.Égalem<strong>en</strong>t du 2 au 4 octobre 2013 à la Maisonde la Culture de Bourges, les 8 et 9 novembreau Théâtre de Corbeil-Essonnes, le 15 novembreau CNCDC de Châteauvallon, du 20 au22 novembre à la Scène nationale d’Annecy,les 19 et 20 décembre à la Comédie de Ca<strong>en</strong>.CritiqueQuand le théâtre se transforme <strong>en</strong> véritable tribunal : mêlant acteurs etprofessionnels du barreau, Please continue (Hamlet) déploie un dispositif uniqueoù se confond<strong>en</strong>t les spectacles de la justice et du théâtre. Immanquable.Qui de l’avocat ou de l’acteur joue la comédie ?Ne vous laissez pas tromper par le titre duspectacle : Please continue (Hamlet) ne proposepas une nouvelle version du classiqueshakespeari<strong>en</strong>, mais toute ressemblanceavec l’original n’est pourtant pas fortuite. Eneffet, le prince d’Els<strong>en</strong>eur se transforme ici <strong>en</strong>jeune garçon, rejeton d’une famille de milieusocial défavorisé, qui comparaît au tribunalpour le meurtre d’un homme caché derrièreles rideaux de la chambre de sa mère… Vêtud’un t-shirt jaune siglé à son nom, commeOphélie qui s’est portée partie civile, et commeGertrude citée <strong>en</strong> tant que témoin, Hamletdoit répondre aux questions d’un vrai juge,issu du barreau où se produit le spectacle,et assister aux plaidoiries des mêmes avocatsdu cru. En fait, c’est tout son procès quise déroule comme <strong>en</strong> vrai. Avec jurés, expertpsychiatre et autre huissier issus des rangsde la justice, tout le spectacle du tribunal seréinv<strong>en</strong>te à chaque nouvelle représ<strong>en</strong>tationpour délivrer un verdict choisi <strong>en</strong>semble parle juge et des jurés pris dans le public, verdictqui, bi<strong>en</strong> sûr, diffère à chaque fois.Réagissez sur www.journal-laterrasse.fr© Pierre Ab<strong>en</strong>sur© D. R.Ahmed Madani a frappé fort. Il crée une écritureet un théâtre qui <strong>en</strong>trelac<strong>en</strong>t réel et fictionavec une habilité confondante, qui <strong>en</strong>trelac<strong>en</strong>taussi passé et prés<strong>en</strong>t afin de mieux <strong>en</strong>visagerle futur, et qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause les modes etles codes de représ<strong>en</strong>tation du réel. Bas lesmasques ! C’est l’être au monde avec toute laforce de son humanité et de sa jeunesse quidéjoue ici les pièges des idées toutes faites,des peurs diffuses et des raccourcis absurdes.Avec neuf jeunes issus de la cité du Val-FourréDes jeunes g<strong>en</strong>s du Val-Fourré remarquablem<strong>en</strong>t dirigés par Ahmed Madani.Un théâtre singulier<strong>La</strong> justice n’est pas une sci<strong>en</strong>ce exacte et, avecPlease continue (Hamlet), le pari de Bernat etDuyv<strong>en</strong>dak n’est pas analogue aux concoursd’éloqu<strong>en</strong>ce où les appr<strong>en</strong>tis avocats rivalis<strong>en</strong>tde virtuosité orale. Non, il s’agit bi<strong>en</strong> icide donner à voir un vrai-faux procès, de chercherà faire ress<strong>en</strong>tir la complexité de la justice,l’aléatoire qui la gouverne, les dilemmesqu’il faut sans cesse trancher, et le doute quicolle de très près à la vérité, dans l’esprit dujuge et des jurés, comme il le faisait dans celuid’Hamlet. A travers le spectacle du procès seforge donc une intime conviction dont, <strong>en</strong> tantque spectateur, on ress<strong>en</strong>t combi<strong>en</strong> elle estpersonnelle et arbitraire. Et de ce contexte particulier,naît parallèlem<strong>en</strong>t un théâtre singulier,où les clés de la mise <strong>en</strong> scène ont été <strong>en</strong> quelquesorte remises au juge qui mène les débats.Une pièce sur le fil du rasoir donc, où les temporalitésdu théâtre et de la justice t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dese rapprocher, dans une dramaturgie flottantecomme la vie, cadrée par les seuls rituels dutribunal pour un procès où le mélange <strong>en</strong>trele jeu improvisé des acteurs et le non jeu deshommes de loi rappelle sans cesse combi<strong>en</strong>,comme le soulignait Shakespeare, ce mondeest bel et bi<strong>en</strong> un vaste théâtre.Éric DemeyNouveau Théâtre de Montreuil, 10 place Jean-Jaurès, 93100 Montreuil. Du 3 au 19 octobre,relâche les 6,9 et 14. Tél. 01 48 70 48 90.Réagissez sur www.journal-laterrasse.frrecruteétudiants / étudiantesPour distribuer devant les salles de concert etde théâtre le soir à 18 h 30 et 19 h 30.Disponibilité quelques heures par mois.Tarif horaire : 9,43 €/brut + 2 € net d’indemnitéde déplacem<strong>en</strong>tEnvoyer photocopies carte d’étudiant+ carte d’id<strong>en</strong>tité+ carte de sécu et coordonnées àemail : la.terrasse@wanadoo.frObjet : recrutem<strong>en</strong>t étudiantà Mantes-la-Jolie, Ahmed Madani traversel’Histoire et regarde <strong>en</strong> face le prés<strong>en</strong>t, profitantde toute la puissance symbolique que permetun plateau de théâtre. C’est un voyage dans leszones s<strong>en</strong>sibles de l’imaginaire et du ress<strong>en</strong>ti :mieux qu’un périple médiatique dans les zonesdites s<strong>en</strong>sibles des banlieues. Ahmed Madanin’a pas fait une incursion de circonstance àMantes-la-Jolie, v<strong>en</strong>ue d’Algérie, sa famille yest arrivée <strong>en</strong> 1959, et il dit de ces jeunes g<strong>en</strong>squ’ils sont « ses petits frères et ses <strong>en</strong>fants ».De 1955 à aujourd’hui, la pièce braque sonprojecteur sur divers mom<strong>en</strong>ts de l’Histoire etdiverses générations : la Guerre d’Algérie et latorture – Ahmed Madani lui-même se souvi<strong>en</strong>tqu’à cinq ans, la vision d’un homme criblé deballes l’a bouleversé –, la v<strong>en</strong>ue des travailleursimmigrés, invisibles, appelés à participer àl’essor économique de la France, et les jeunesd’aujourd’hui, bi<strong>en</strong> visibles, tandis que l’économiese traîne, et que des émeutes éclat<strong>en</strong>t,comme à Clichy <strong>en</strong> 2005.Travail choral rigoureuxLes trois hommes s’appell<strong>en</strong>t <strong>La</strong>khdar, hérosdémultiplié. Guidés par une direction d’acteurau cordeau, les neuf comédi<strong>en</strong>s amateurs mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> œuvre un travail choral rigoureux etprécis, quasim<strong>en</strong>t chorégraphié. Les questionsd’appart<strong>en</strong>ance ou d’exclusion sont à la foisposées et mises <strong>en</strong> perspective, par surgissem<strong>en</strong>t,par réminisc<strong>en</strong>ces, par échos, par métaphores,par l’émotion aussi, sans didactisme nipathos. Tous les effets du théâtre se conjugu<strong>en</strong>tet marqu<strong>en</strong>t les esprits, ces dormeurs du Val-Fourré sont bi<strong>en</strong> vivants et n’ont pas que la viol<strong>en</strong>ceà proposer. C’est un appel à repousser loinles peurs, un appel à savoir ce qui lie les uns etles autres à la République. Au-delà, on se plaîtà croire aussi <strong>en</strong> la vertu pédagogique d’unetelle av<strong>en</strong>ture artistique, pleinem<strong>en</strong>t réussie :s’écarter du racisme haineux comme de l’Islamqui appelle au meurtre, deux plaies dont il fautparler aux jeunes… Le vidéaste Nicolas Claussa accompli un remarquable travail qui étaye lapièce. Et bonne nouvelle, l’auteur et metteur <strong>en</strong>scène prépare un second volet avec des filles,avant un troisième avec filles et garçons.Agnès SantiForum Culturel, 5 place de la Libération,93150 Le Blanc-Mesnil, le 3 octobre à 19h et le4 à 20h30. Tél. 01 48 14 22 00. Théâtre FirminGémier à Chat<strong>en</strong>ay-Malabry, le 8 octobre.Tél. 01 41 87 20 84. Maison des Métallos à Paris,du 15 au 20 octobre. Tél. 01 47 00 25 20. Puistournée. Spectacle vu au Théâtre des Halles –Avignon Off 2013. Voir aussi notre <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>avec Ahmed Madani dans notre numéroAvignon <strong>en</strong> Scène(s) 2013.Rejoignez-nous sur Facebook© Julie Carretier-Coh<strong>en</strong> Atelier PASCAL COLRAT> 24 - 27 OCTOBRELES 10 ANS DU GRAND CHAPITEAU• Visite architecturale• Le vide essai #6Création cirque in situ Fragan Gehlker- Alexis Auffray> 1er - 21 DÉCEMBREBATIFOOLCirque de Noël - Hervé Sika - Muriel Bloch> 4 - 16 FÉVRIERLES PONTSTarjei Vesaas - Stéphanie Loïk> 13 - 16 MARSLE CABARET CALAMITEUXCamille Boitel - compagnie L’Immédiat> 3 - 11 AVRILLENTOCompagnie Nuua> 3 - 15 JUINFESTIVAL DES ARTS DU CIRQUELes Impromptus 6 e éditionSpécial 40 ans de l’École Nationale de Cirque A. Fratellini.> D’OCTOBRE À JUILLET / UN JEUDI PAR MOISApéro cirque avec les appr<strong>en</strong>tis de l’AcadémieLES 10 ANS DU GRAND CHAPITEAU> 24 - 27 OCTOBRE(Re)découvrez l’Académie Fratellini lors d’une soirée inédite !• Visite architecturale par Patrick Bouchain et Loïc Juli<strong>en</strong>ne• Le vide essai #6Création cirque in situ Fragan Gehlker-Alexis Auffrayr<strong>en</strong>s /res 01 72 59 40 30 - www.academie-fratellini.comAcces RER D stade de France-Saint-D<strong>en</strong>is

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