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Dernière édition en pdf - La Terrasse

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24 théâtre octobre 2013 / N°213 la terrassela terrasse octobre 2013 / N°213 théâtre 25C2—CDB-PUB TER 122x367 le tigre et l'euphrate_Annonce <strong>Terrasse</strong> OK 12/09/13 15:55 Page1Le Lucernaire / Yes, peut-êtrede Marguerite Duras / mes <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce FévrierUn pessimismequi a le fou rireEntreti<strong>en</strong> e <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce FévrierAvec tal<strong>en</strong>t, <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Février souv<strong>en</strong>t nous bouscule dans noshabitudes de spectateurs et dans nos réflexions de citoy<strong>en</strong>s. Elle nousfait aujourd’hui découvrir une tragi-comédie méconnue de MargueriteDuras, Yes, peut-être, qui confronte deux femmes, survivantes d’unecatastrophe, flanquées d’un guerrier sur le point de mourir. Un humournoir à la Beckett, et une langue unique libérée de toute influ<strong>en</strong>ce.Pourquoi avez-vous décidé de monter cettepièce de Marguerite Duras ?<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Février : J’ai été épatée et étonnéepar ce texte, totalem<strong>en</strong>t à part dans la productionde Marguerite Duras. J’ai des souv<strong>en</strong>irs trèsforts de certaines mises <strong>en</strong> scène, réalisées deson vivant, et je trouve aujourd’hui très intéressantd’aborder son œuvre par un texte méconnuet inatt<strong>en</strong>du. Sur un sujet effarant – la guerre etle nucléaire –, plus que jamais d’actualité, elleécrit un conte philosophique, une fable caractériséepar un humour décapant. Deux femmesirradiées, A et B, flanquées d’un homme exténué<strong>en</strong> train de mourir, sorti du dernier « désert àguerre », sont parquées dans un bout de désert.Sorte de double féminin des personnages d’Enatt<strong>en</strong>dant Godot de Beckett, elles se parl<strong>en</strong>tdans une langue détachée de toute influ<strong>en</strong>ce,et s’interrog<strong>en</strong>t sur la nature de ce dernier guerrier,sur la nature de la guerre. C’est très fort detraiter d’un tel sujet par le biais d’une fable tragi-comique,et cela nous permet de réfléchird’une autre manière.Avec quel regard sur ces deux femmes ?L. F. : Il y a un côté expérim<strong>en</strong>tal dans cette© D. R.pièce, un côté chercheur sci<strong>en</strong>tifique. Oninstalle les irradiés dans le désert et on voitcomm<strong>en</strong>t ils surviv<strong>en</strong>t. Ces femmes observ<strong>en</strong>tle guerrier moribond comme des médecinsobserverai<strong>en</strong>t un malade, ou comme degrandes lectrices observerai<strong>en</strong>t une littératureanci<strong>en</strong>ne. A la fin de la pièce se dessinequand même l’espoir d’un monde qu’il fautreconstruire autrem<strong>en</strong>t, autrem<strong>en</strong>t qu’avecla guerre. C’est un conte…Comm<strong>en</strong>t se confronter à une telle langue ?L. F. : Le monde, le langage et la mémoire ontété attaqués, et cette perte de mémoire peutévoquer aussi aujourd’hui la maladie d’Alzheimer.Dans cet univers de sci<strong>en</strong>ce-fiction, lalangue permet de r<strong>en</strong>aître au monde. Le Yes,peut-être agit comme leitmotiv et comique de“Comme Marivauxou Beckett,Marguerite Durascrée une langue et unhumour spécifiques.”<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>ce Févrierrépétition. Face à cette langue, qui jaillit <strong>en</strong>transformant l’horreur <strong>en</strong> tragi-comédie, c’estun défi de trouver le bon <strong>en</strong>droit, le ton juste,d’autant plus que contrairem<strong>en</strong>t à Beckett,il n’existe pas de tradition ou de traces auxquellesse référer. Je voudrais vraim<strong>en</strong>t que cesoit limpide et accessible. Je travaille sur lalangue, sans créer d’images, c’est à partir dela langue que l’imaginaire du spectateur bâtitce qu’il veut, construit ses images et son proprescénario. Duras explique qu’elle « a <strong>en</strong>viede jouer avec les mots, de les massacrer, de lestuer, de les faire servir à autre chose ». CommeMarivaux ou Beckett, elle crée une langue etun humour spécifiques. Cet humour est « unpessimisme qui a le fou rire », dit-elle.Propos recueillis par Agnès SantiLe Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs,75006 Paris. Du 9 octobre au 8 décembre,du mardi au samedi à 20h, dimanche à 15h.Tél. 01 45 44 57 34.Rejoignez-nous sur FacebookLA COMÉDIE DE BÉTHUNE/ LE STUDIO-THÉÂTREDU 12 AU 23 NOVEMBRETOUS LES SOIRS À 20H SAUF VEN 15 À 15H (RELÂCHE DIM 17)À PARTIR DE 15 ANSCe qui est difficile quand on chevauche un tigre,c’est d’<strong>en</strong> desc<strong>en</strong>dre. *CritiqueCritiqueC<strong>en</strong>tre Pompidou / Encyclopédie de la Parolemes Joris <strong>La</strong>costeThéâtre de la BastilleDe Fassbinder / mes Gw<strong>en</strong>aël MorinPhotographie : Dominique Chauvin | Les Justes - mise <strong>en</strong> scène Hubert Jappelle (2012)Albert Camusle Discours de Suèdelecture par hubert jappelle suiviede la prés<strong>en</strong>tation de la saison - v<strong>en</strong>. 13 sept.Festival baroque de PontoiseNos peines d’amour perduesC ie Tutti Quanti - v<strong>en</strong>. 4 oct.Albert CamusLe mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>duC ie Hubert Jappelle - du 22 nov. au 15 déc.Brice CoupeyPetites histoires sans parolesC ie l’Alinéa - sam. 18 jan.Dario Fo / Franca RameUne femme seuleC ie l’Empreinte Première - du 31 jan. au 2 fév.C.M CipollaLes lois fondam<strong>en</strong>talesde la stupidité humaineC ie Hubert Jappelle - du 7 au 9 fév.BarbaraBarbara du bout des lèvresCamille Simeray & Sam Burguière - les 15 & 16 fév.Jean G<strong>en</strong>etLes bonnesC ie Théâtre du Tricorne - du 11 au 16 mar.Orphée aux <strong>en</strong>fersThéâtre Sans Toit - du 21 au 22 mar.Fedor DostoïesvskiLes nuits blanchesC ie Hubert Jappelle - du 4 au 6 avr.Rudyard KiplingLe nez d’éléphantC ie Didier Delcroix - du 9 au 19 avr.Albert CamusLes justesC ie Hubert Jappelle - du 16 au 25 mai.Retrouvez toute la saison du Théâtre de l’Usine sur :www.theatredelusine.netInformations et réservations : 01 30 37 01 11 ou billetterie@theatredelusine.netDepuis 2012, le Théâtre de l’Usine est reconnu comme lieu de fabrique par la DRAC Île-de-France, Ministère de la Culture. <strong>La</strong> Cie Hubert Jappelle estsout<strong>en</strong>ue par la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise, le Conseil Général du Val-d’Oise et la commune d’Eragny. Le Théâtre de l’Usine a étésout<strong>en</strong>u par la région Île-de-France au titre de l’aide à la manifestation <strong>en</strong> 2013. Depuis 2013, le Théâtre de l’Usine est membre du Réseau Actes If et de RAVIVLic<strong>en</strong>ces d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur de spectacles : n°1 : 1036083, n°2 : 1036081, n°3 : 1036082Suite#1 ABCSuite des av<strong>en</strong>tures de l’Encyclopédie de la parole, collectif d’artistescollectant, triant, indexant et portant au plateau les formes multiples del’oralité. Discours, pubs, conversations… travers<strong>en</strong>t donc Suite #1 ABC,où la parole, cette fois-ci, se fait chorale.Au TnBA, à l’occasion du festival Chahutsqui se consacre chaque année aux arts de laparole, la dernière création de l’Encyclopédiede la Parole trouvait naturellem<strong>en</strong>t sa placepour ses premières dates françaises. En effet,l’<strong>en</strong>treprise de ce collectif d’artistes - dontla figure la plus visible reste celle de Joris<strong>La</strong>coste, le metteur <strong>en</strong> scène – cache derrièreune dénomination quelque peu universitaireun véritable travail artistique consistant àr<strong>en</strong>dre intelligible, audible, visible et spectaculaireles processus à l’œuvre dans cetteactivité qui nous paraît le plus souv<strong>en</strong>t presqueaussi spontanée et naturelle que celle derespirer : parler. Intonation, cad<strong>en</strong>ce, adresse,mélodies… tout ce qui constitue donc lamatière cachée de la parole est donné à saisirdans toutes ses nuances à travers des confér<strong>en</strong>ces,installations, performances et autresactivités chorales que le groupe a créées.Plein de sons et vide de s<strong>en</strong>sAprès un Parlem<strong>en</strong>t fort remarqué, dans lequelEmmanuelle <strong>La</strong>ffon, seule <strong>en</strong> scène, faisaitscintiller ses qualités de comédi<strong>en</strong>ne, sautantd’une voix à l’autre dans un montage d’unec<strong>en</strong>taine d’extraits télescopés, L’Encyclopédiepasse donc à un format choral pour cette piècequi réunit sur scène onze comédi<strong>en</strong>s et onzeinvités, amateurs à Bordeaux. L’effet initial estfort réussi pour ce concert d’hommes-instrum<strong>en</strong>tsm<strong>en</strong>é comme il se doit par un chef d’orchestre,où chacun déroule sa partition avecune précision remarquable, dévidant de plus <strong>en</strong>plus la parole de son s<strong>en</strong>s, pour la transformer<strong>en</strong> un matériau musical qui paraît malléable àl’infini. Le projet de l’Encyclopédie s’annonced’ailleurs, ainsi que le titre l’indique, comme uncycle pouvant être déroulé presque sans limites,dans une sorte de reproduction oulipi<strong>en</strong>nequi fait repr<strong>en</strong>dre de la distance au langage,rejoignez-nous sur facebookLe chœur de l’Encyclopédie de la parolereconsidérer ce dernier avant tout comme unmatériau ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t plein de sons etvide de s<strong>en</strong>s. Dans ce spectacle, l’abondancede fragm<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> langues étrangères souligned’autant cette étrangeté fondam<strong>en</strong>tale de laparole que son usage au quotidi<strong>en</strong> aurait t<strong>en</strong>danceà lisser. Cep<strong>en</strong>dant, à travers quatremouvem<strong>en</strong>ts, alternances de parties choraleset de soli, <strong>en</strong>trecroisem<strong>en</strong>t de registres et deg<strong>en</strong>res si différ<strong>en</strong>ts que leur télescopage estsouv<strong>en</strong>t amusant, le « délire jubilatoire » quela compagnie s’assigne comme objectif peineà poindre, faute d’une dramaturgie du s<strong>en</strong>s oudes s<strong>en</strong>s qui structurerait davantage l’intérêt.Éric DemeyC<strong>en</strong>tre Pompidou, 19 rue Beaubourg,75004 Paris. Du 16 au 20 octobre à 20h30.Tél. 01 44 78 12 33. Dans le cadre du Festivald’Automne. Nouveau Théâtre de Montreuil,10 place Jean-Jaurès, 93100 Montreuil.Du 19 au 23 novembre. Tél. 01 48 70 48 90.Réagissez sur www.journal-laterrasse.fr© Patricia Almeida© Marc DomageAntiteatreGw<strong>en</strong>aël Morin et sa troupes’empar<strong>en</strong>t à mains nues du théâtrede Fassbinder et font résonner saparole rebelle aujourd’hui.Un théâtre porté par l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des acteurs.<strong>La</strong> troupe débarque <strong>en</strong> commando, s’alignedroite <strong>en</strong> scène et croque illico dans le texteà belles d<strong>en</strong>ts. Sans chichi, ni parure. L’unannonce les didascalies, les autres <strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>tles saynètes, bricol<strong>en</strong>t un décor avecquelques chaises, gobelets et bouts de plastique.En une heure, ils aval<strong>en</strong>t Anarchie <strong>en</strong>Bavière, revue d’une révolution avortée queFassbinder rédigea <strong>en</strong> 1969, dans la fièvred’<strong>en</strong> découdre avec les jets de pierre contestatairesqui ne font qu’érafler les muraillesdes structures sociales et des m<strong>en</strong>talitésdressées à la force des siècles. SuivrontLiberté à Brême, Gouttes dans l’océan et Village<strong>en</strong> flammes, traversées à même allure,c’est-à-dire dans l’urg<strong>en</strong>ce du dire et du faire.Le metteur <strong>en</strong> scène Gw<strong>en</strong>aël Morin <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dbi<strong>en</strong> vivre et partager le théâtre dans sonimpérieuse nécessité et son exig<strong>en</strong>ce absolue,pour éviter que les routines <strong>en</strong>crass<strong>en</strong>tle jeu ou que l’apprêt esthétique empâte lapuissance de feu de la parole. Il rev<strong>en</strong>diquemême d’expérim<strong>en</strong>ter cette écriture dans lapanique pour éprouver la brûlante hâte quiporta le geste créatif de Fassbinder. En quelquesannées <strong>en</strong> effet, l’auteur et cinéasteallemand traça les lignes d’une œuvre profuse,acérée au fil d’une critique radicale de lasociété ouest-allemande. Avec l’« Antiteater »,troupe expérim<strong>en</strong>tale qu’il fonde <strong>en</strong> 1968, ilécorche le vernis de l’émancipation et dénudeles schèmes politiques, psychologiques oumoraux qui continu<strong>en</strong>t de structurer les rapportsde classe, les relations humaines ou laplace des femmes.Quarante jours de répétitionpour quatre piècesQu’il s’introduise dans l’intimité amoureuse,la cellule familiale ou la communautéd’un village, il met à jour la viol<strong>en</strong>ce sousjac<strong>en</strong>tedes rapports de force et leur acceptationtacite par les victimes. De la guerredomestique à la brutalité économique oul’asservissem<strong>en</strong>t social, se reproduis<strong>en</strong>t lesmêmes comportem<strong>en</strong>ts de dominants et dedominés. Au passage, on sacrifie souv<strong>en</strong>tles <strong>en</strong>fants. Fassbinder taille ses histoiresà grands traits, pioche ses modèles dans lalittérature, découpe ses personnages dansles stéréotypes et les précipit<strong>en</strong>t <strong>en</strong> situation.Débarrassant le plateau des faux-nezscénographiques, Gw<strong>en</strong>aël Morin monte lestextes à cru. Aguerris aux grandes traverséesthéâtrales, les comédi<strong>en</strong>s s’empar<strong>en</strong>t avecappétit de la partition, jou<strong>en</strong>t à jouer, effleur<strong>en</strong>tla parodie, confond<strong>en</strong>t parfois énergie etprécipitation, désamorc<strong>en</strong>t par le rire, maistoujours ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>jeu à fleur de nerf. Certes,le “système” de mise <strong>en</strong> scène ne s’appliquepas avec la même pertin<strong>en</strong>ce à toutesles pièces, mais il apporte la distance indisp<strong>en</strong>sablepour faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre aujourd’hui lap<strong>en</strong>sée séditieuse de Fassbinder.Gw<strong>en</strong>ola DavidThéâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette,75011 Paris. Jusqu’au 13 octobre 2013.Diptyque et intégrale <strong>en</strong> alternance.Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.Tél. 01 43 57 42 14. Durée : 5h30 <strong>en</strong> intégrale.Les textes sont publiés par L’Arche éditeur.Rejoignez-nous sur FacebookRéagissez sur www.journal-laterrasse.frlaur<strong>en</strong>t gaudé / thierry roisinTEXTE DElaur<strong>en</strong>t gaudéMISE EN SCÈNEthierry roisinFrance 3 part<strong>en</strong>airede toutes les culturesAVECfrédéric leidg<strong>en</strong>sSCÉNOGRAPHIE ET COSTUMESolga karpinskyCRÉATION LUMIÈREchristian dubetCRÉATION SONOREfrançois marillierRÉGISSEUR GÉNÉRA<strong>La</strong>rnaud seghiri<strong>La</strong> Comédie de Béthune – C<strong>en</strong>tre Dramatique National Nord – Pas-de-Calais est financée par le Ministère de la cultureet de la communication, le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, le Conseil général du Pas-de-Calais et Artois Comm.AVEC LA PARTICIPATION DEremy warasCRÉATIONconception graphique, photos : françois saint remy * PROVERBE CHINOIS

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