en mesure <strong>de</strong> remplir sa mission, l’accueil <strong>de</strong> personnesen difficulté et l’objectif <strong>de</strong> leur permettre d’envisager unparcours vers le logement ordinaire, doivent impérativementêtre pris en compte dans le travail du gestionnaire.C’est <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> ce constat qu’a été mise en p<strong>la</strong>ce, 5 ansaprès <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s premières rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s, uneai<strong>de</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> (AGLS). La circu<strong>la</strong>ire du31 août 2000 distingue bien cette mission <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>l’accompagnement social, qui, lorsqu’elle est nécessaire,doit être assurée par les services sociaux ou <strong>de</strong>s associationsspécialisées, et dont <strong>la</strong> prise en charge financière relève dudroit commun. Elle peut notamment être assurée par lesFonds <strong>de</strong> solidarité logement. La gestion locative <strong>sociale</strong>permet « d’assurer sur le site, l’accueil, <strong>la</strong> médiation, <strong>la</strong>liaison avec le comité <strong>de</strong> résidant, et <strong>de</strong> garantir l’accès <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nts <strong>à</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s services et dispositifs sociauxauxquels ils ont droit et <strong>de</strong> favoriser les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nts avec les bailleurs publics ou privés ».Plus précisément, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire indique que l’ai<strong>de</strong> doitpermettre <strong>de</strong> financer du personnel formé pour les tachessuivantes : « favoriser <strong>la</strong> bonne intégration <strong>de</strong>s nouveaux rési<strong>de</strong>nts,notamment lorsqu’ils sortent <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> vieparticulièrement difficiles ou qu’ils présentent un profilhétérogène par rapport <strong>à</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion habituelle <strong>de</strong> <strong>la</strong>rési<strong>de</strong>nce, faire face aux inci<strong>de</strong>nts qui peuvent se produire dans <strong>la</strong>vie quotidienne d’un site collectif <strong>de</strong> cette nature, soutenir les rési<strong>de</strong>nts dans les démarches qu’ilseffectuent pour accé<strong>de</strong>r au logement ordinaire, grâceaux contacts noués avec les bailleurs publics et privés, assurer les liaisons nécessaires avec les services sociauxpour que les rési<strong>de</strong>nts bénéficient <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> droitcommun. Ce<strong>la</strong> s’applique en particulier aux personnesimmigrées vieillissantes, qui doivent pouvoir accé<strong>de</strong>r <strong>à</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s prestations que leur état requiert. »Les interventions <strong>de</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> vontsouvent au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s textes.Une étu<strong>de</strong> sur l’ai<strong>de</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> gestion locative a été menée <strong>à</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’UNAFO par le cabinet FORS en 2009. Nousnous référons ci-après <strong>à</strong> ses constats.Si, au p<strong>la</strong>n théorique, les gestionnaires ont bien intégré <strong>la</strong>distinction entre <strong>la</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> et, d’une part,les tâches <strong>de</strong> gestion locative ordinaire et, d’autre partl’accompagnement social, dans <strong>la</strong> réalité les frontières sontdifficilement étanches. Dans certaines rési<strong>de</strong>nces, c’est leresponsable qui est <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion locativeet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>sociale</strong>. La conception est que : « comptetenu<strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong> leur public, c’est l’ensemble <strong>de</strong><strong>la</strong> gestion locative qui est <strong>sociale</strong> ». Dans d’autres aucontraire, les fonctions sont bien distinctes et, parfois,une équipe AGLS intervient sur plusieurs rési<strong>de</strong>nces, avec<strong>de</strong>s intervenants <strong>de</strong> formation complémentaire.A <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> l’accompagnement social qui partd’une démarche individualisée <strong>à</strong> l’égard <strong>de</strong>s personnesconcernées, <strong>la</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> est a prioridavantage tournée vers une approche collective. Pourautant le rapport <strong>de</strong> Fors indique : « on pourrait aussibien parler d’une approche mixte, au sens où <strong>la</strong> démarchecollective ne peut être isolée <strong>de</strong> l’attention portée auxsituations individuelles, incontournable pour remplir lesobjectifs <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> médiation ».Certains gestionnaires disposent <strong>de</strong> services sociauxinternes, dont les moyens sont négociés généralementavec le Conseil général. Dans ce cas il est plus aisé <strong>de</strong>passer le re<strong>la</strong>is et donc, <strong>de</strong> fixer les limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> GLS.A l’opposé, certains interviennent dans le contexte <strong>de</strong>secteurs sociaux qui manquent <strong>de</strong> moyens, et il leur estdifficile <strong>de</strong> ne pas aller au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> leur mission. Il fautaussi noter que certaines associations obtiennent <strong>de</strong>scrédits, souvent ponctuels, pour mener <strong>de</strong>s actions dansle domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention sanitaire, ou encore pourfaciliter le maintien <strong>à</strong> domicile <strong>de</strong>s personnes âgées, ce quileur permet, <strong>de</strong> fait d’é<strong>la</strong>rgir les interventions <strong>de</strong> gestionlocative <strong>sociale</strong>.Certains gestionnaires comme Adoma préférent ne pasrecruter <strong>de</strong>s <strong>travailleurs</strong> sociaux sur les postes <strong>de</strong> GLSafin d’éviter les confusions, préférant positionner cespersonnels dans <strong>de</strong>s rôles <strong>de</strong> « passeurs » ou médiateursavec les <strong>travailleurs</strong> sociaux du secteur ou les servicesspécialisés que sont pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi,les missions locales pour l’emploi, les services <strong>de</strong> Pôleemploi ou les services <strong>de</strong>s caisses d’assurance ma<strong>la</strong>die, en58
matière <strong>de</strong> santé. Ainsi <strong>à</strong> l’échelle <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>sAdoma du Bas-Rhin, un intervenant social <strong>de</strong> l’associationARSEA (Association Régionale Spécialisée d’Action Sociale,d’Education et d’Animation) assure <strong>de</strong>s permanencesadaptées aux problématiques <strong>de</strong>s retraités âgés entermes d’accès aux soins et <strong>de</strong> repérage <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong>dégradation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé.Le cabinet Fors regroupe <strong>la</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> autour<strong>de</strong> quatre gran<strong>de</strong>s fonctions, qui découlent <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> 2000 : <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion, qui renvoie notamment <strong>à</strong> l’accueil et <strong>à</strong>l’intégration <strong>de</strong>s résidants, <strong>à</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s conflits etle cas échéant <strong>à</strong> leur gestion, <strong>la</strong> prévention et <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s impayés, <strong>la</strong> lutte contre l’isolement, qui passe <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois par ledéveloppement du lien social dans <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce et soninscription dans <strong>la</strong> vie <strong>sociale</strong> locale, <strong>la</strong> médiation vers les services extérieurs, qui comprendl’ai<strong>de</strong> administrative et l’ai<strong>de</strong> pour l’accès au logement.Ces fonctions continuent <strong>à</strong> rendre compte <strong>de</strong>s interventionsconcrètes menées dans les rési<strong>de</strong>nces, mais le cabinet Forsnote que leur contenu se complexifie et s’étoffe sous <strong>la</strong>pression <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong> public plus en difficulté.L’AGLS représente une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 0,44€ par jour et parrésidant.Les actions en matière <strong>de</strong> gestion locative <strong>sociale</strong> sontdonc financées grâce <strong>à</strong> l’AGLS, mise en p<strong>la</strong>ce par voie <strong>de</strong>simple circu<strong>la</strong>ire au bénéfice « <strong>de</strong> toute rési<strong>de</strong>nce <strong>sociale</strong>,mais délivrée au cas par cas, en fonction du projet social,donc <strong>de</strong>s publics accueillis et <strong>de</strong>s moyens mis en œuvre ».La référence est celle <strong>de</strong>s montants qui figurent dans <strong>la</strong>circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> 2000 : 75 000 F [11 434€] par structure <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>50 logements ; 125 000 F [19 056€] par structure comportant <strong>de</strong> 50 <strong>à</strong>100 logements ; 150 000 F [22 867€] par structure <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>100 logements.Alors que les rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s ex nihilo se trouventprincipalement dans <strong>la</strong> première catégorie, les anciensFTM se trouvent par contre dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière, qui estproportionnellement <strong>la</strong> moins aidée. Pour eux, lemontant <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> rapporté au nombre <strong>de</strong> logements esten moyenne <strong>de</strong> 161 euros par logement et par an, soit0,44€ par jour. Les rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s issues du traitement<strong>de</strong>s <strong>foyer</strong>s sont moins bien servies que les rési<strong>de</strong>nces<strong>sociale</strong>s créées ex nihilo, et le cabinet Fors enregistre <strong>de</strong>sdifférences importantes dans les ai<strong>de</strong>s accordées d’undépartement <strong>à</strong> l’autre.Auparavant accordée « <strong>à</strong> <strong>la</strong> structure dans une perspectivetriennale sur <strong>la</strong> base d’une convention d’objectifs »,déclinée par une convention financière annuelle, l’ai<strong>de</strong> estdésormais attribuée chaque année ce qui pose problèmetant pour les personnels affectés <strong>à</strong> ces missions qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong>cohérence <strong>de</strong>s actions. Le gestionnaire doit justifier <strong>de</strong>l’utilisation <strong>de</strong> cette subvention <strong>à</strong> travers le rapport annueld’activité remis aux DDASS.Les enveloppes disponibles ne prennent pas en comptel’ampleur <strong>de</strong>s besoins et se révèlent aléatoires.Le nombre <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s augmente régulièrementdu fait <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s transformations <strong>de</strong> FTM et FJT et<strong>de</strong>s créations ex nihilo. Or les services déconcentréséprouvent <strong>de</strong>s difficultés <strong>à</strong> dégager les fonds nécessairespour agréer les nouvelles rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s <strong>à</strong> l’AGLS.Ainsi, une rési<strong>de</strong>nce <strong>sociale</strong> que le Haut Comité a puvisiter dans le Val-<strong>de</strong>-Marne ne bénéficie d’aucun créditAGLS, après quatre années <strong>de</strong> fonctionnement. Seuleune médiatrice <strong>sociale</strong> y intervient <strong>à</strong> raison d’une <strong>de</strong>mijournéepar semaine, poste financé sur <strong>de</strong>s crédits duPRAPS (Programme Régional d’accès <strong>à</strong> <strong>la</strong> Prévention etaux Soins). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fors confirme que près d’un quart<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’échantillon observé ne bénéficie pas<strong>de</strong> l’AGLS (23%). Dans le département du Rhône, seules41% <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces en bénéficient.Certaines DDASS ont néanmoins pu, temporairement,faire profiter les nouvelles structures <strong>de</strong> <strong>la</strong> fongibilité<strong>de</strong>s crédits au sein du « BOP 177 72 »: l’AGLS étant72. Budget opération programme pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> l’exclusion et l’insertion <strong>de</strong>s personnes vulnérables.59
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