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Du foyer de travailleurs migrants à la résidence sociale

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Note <strong>de</strong> SynthèseLe Haut Comité a choisi <strong>de</strong> consacrer son 16 e rapport <strong>à</strong> unethématique dont on parle peu mais qui occupe une p<strong>la</strong>ceimportante dans le logement <strong>de</strong>s personnes défavorisées :pour partie, les FTM sont <strong>de</strong>s structures offrant <strong>de</strong>sconditions d’accueil inadaptées, parfois même indignes,qui les p<strong>la</strong>cent du côté du mal-logement ; pour une autrepartie, restructurés et <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces <strong>sociale</strong>s, ilsconstituent au contraire <strong>de</strong>s outils indispensables <strong>de</strong> <strong>la</strong> miseen œuvre du droit au logement.La nécessaire mutation <strong>de</strong>s FTM est au carrefour <strong>de</strong> plusieursproblématiques <strong>sociale</strong>s et urbaines. Pour l’éc<strong>la</strong>irer, le HautComité a choisi <strong>de</strong> l’abor<strong>de</strong>r <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s troisentrées qui en fixent le cadre : une popu<strong>la</strong>tion, un habitat,un territoire.1- Une popu<strong>la</strong>tion qui se diversifie et dont lesbesoins évoluent.Avec une capacité totale <strong>de</strong> 130 000 p<strong>la</strong>ces, les FTM ontété construits au cours <strong>de</strong>s « trente glorieuses » pouraccueillir une partie <strong>de</strong>s <strong>travailleurs</strong> <strong>migrants</strong> sollicitéspar nos industries. Il convient <strong>de</strong> distinguer entremaghrébins et subsahariens, qui ont occupé <strong>de</strong>s <strong>foyer</strong>sdistincts et dont les besoins ont évolué différemment.A côté <strong>de</strong> ces publics « historiques » <strong>de</strong>s FTM, unnouveau public apparaît <strong>à</strong> mesure <strong>de</strong>s vacances et <strong>de</strong><strong>la</strong> transformation.Les « chibanis » : une popu<strong>la</strong>tion qui vieillit entre <strong>de</strong>uxpays.Les <strong>travailleurs</strong> maghrébins ont constitué <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>srésidants <strong>de</strong>s <strong>foyer</strong>s. Alors que <strong>la</strong> plupart d’entre eux ontatteint l’âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite, ils y sont toujours présents. Sileur projet initial était <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong> l’argent puis <strong>de</strong> rentrerau pays, le déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie en a décidé autrement :ils poursuivent les allers-retours qui ont ponctué leur vieprofessionnelle. Le <strong>foyer</strong> possè<strong>de</strong> une vie collective dontils sont <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs et son prix permet <strong>de</strong> vivre avec <strong>de</strong>petites retraites en continuant <strong>à</strong> envoyer un peu d’argent<strong>à</strong> <strong>la</strong> famille. Cependant <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> « navette » n’estpas sans poser <strong>de</strong>s problèmes pour l’accès <strong>à</strong> certainesprestations, et <strong>la</strong> structure du FTM n’est pas adaptée auvieillissement. Une ignorance réciproque fait que les vieux<strong>travailleurs</strong> maghrébins, ou « chibanis », bénéficient peu <strong>de</strong>sservices d’ai<strong>de</strong> au maintien <strong>à</strong> domicile. Lorsqu’ils <strong>de</strong>viennentdépendants, leur entrée dans un Ehpad se heurte <strong>à</strong> uncumul d’obstacles culturels et financiers.Les subsahariens : <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s besoins génère <strong>la</strong>suroccupation.Les <strong>travailleurs</strong> africains subsahariens venus du Mali, duSénégal ou <strong>de</strong> Mauritanie, ont été principalement accueillisdans <strong>de</strong>s <strong>foyer</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisienne. A <strong>la</strong> différence<strong>de</strong>s maghrébins, leur popu<strong>la</strong>tion s’est renouvelée et <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> n’est pas tarie. Au contraire, ces <strong>foyer</strong>s sontconfrontés <strong>à</strong> une suroccupation qui atteint parfois <strong>de</strong>sproportions considérables : il n’est pas rare <strong>de</strong> compterautant <strong>de</strong> suroccupants que <strong>de</strong> résidants. La solidaritécommunautaire conduit les résidants <strong>à</strong> financer <strong>de</strong>s projets<strong>de</strong> développement dans les vil<strong>la</strong>ges d’origine. Mais elleprend également <strong>de</strong>s formes qui posent problème auxgestionnaires : c’est le cas <strong>de</strong> l’hébergement <strong>de</strong> proches oud’activités artisanales ou commerciales diverses <strong>à</strong> l’intérieur<strong>de</strong>s <strong>foyer</strong>s. Parmi ces activités « informelles », il convient <strong>de</strong>mentionner <strong>la</strong> restauration collective, qui répond <strong>à</strong> une forte<strong>de</strong>man<strong>de</strong> : on sert jusqu’<strong>à</strong> 1000 repas par jour dans certains<strong>foyer</strong>s. Dans le cadre <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> restructuration, <strong>la</strong>légalisation <strong>de</strong> certaines cuisines collectives a été réalisée.Si <strong>la</strong> pression communautaire est très présente dans ces<strong>foyer</strong>s, elle traduit aussi les difficultés <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion<strong>à</strong> accé<strong>de</strong>r <strong>à</strong> <strong>de</strong>s parcours rési<strong>de</strong>ntiels.5

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