Les femmes ont toujours besoin du Régime de rentes du Québec.

des scénarios qui donnent les résultats souhaités. Nous croyons que l’évaluation de2008, tout comme les précédentes, a été élaborée pour appuyer une décision politiquevisant à justifier les coupures proposées. Est-ce possible que l’opposition des milieuxd’affaires et du grand public à une hausse du taux de cotisation, surtout dans unesituation où il n’y aura pas de hausse correspondante du taux de cotisation du RPC,empêche le gouvernement d’aller de l’avant avec une telle hausse?Par contre, il y a déjà des différences notables entre le RPC et le RRQ au niveau desrentes de conjoint survivant et des rentes d’invalidité, ce qui rend plus faciles ouvraisemblables des coupures à ce niveau, au détriment des femmes et des personnesinvalides, deux groupes vulnérables de notre société. Au niveau des rentes de retraite,le ministre des Finances du Québec, avec les ministres des autres provinces, a déjàendossé les coupures proposées pour le RPC. Ces mêmes coupures, si elles sontadoptées au Québec, donneraient des économies équivalentes à celles résultant descoupures proposées dans le document de consultation de la Régie, présentement enconsultation à la Commission des Affaires sociales. Est-ce le chemin qu’entend suivrele gouvernement du Québec?De notre point de vue, nous contestons la validité des prévisions actuarielles de 2003,de 2006 et de 2008 à plusieurs égards. Nous constatons qu’en 2007 et 2008, le tauxd’activité, la fécondité et l’immigration ont tous été supérieurs aux niveaux prévus dansl’évaluation de 2006 et à plusieurs égards à ceux prévue en 2003. C’est principalementune hausse plus rapide que prévue de l’espérance de vie, ainsi que les mauvaisrendements de la caisse depuis deux ans, qui expliquent les difficultés financièresprévues par la Régie.Par ailleurs, il y a plusieurs raisons de croire que les travailleuses et travailleursretarderont progressivement leur décision de prendre leur retraite et, donc, dedemander une rente de retraite au RRQ. D’abord, beaucoup d’entre eux ont perduune partie importante de leur épargne-retraite lors de la crise financière. Ilsenvisageront de travailler quelques années de plus pour le reconstituer.Deuxièmement, la baisse du taux de chômage et l’émergence de pénuries de maind’œuvreont déjà eu pour effet d’accroître les taux d’activité des personnes âgées de 55ans et plus, mais aussi des jeunes et des femmes de tout âge. Nous croyons que cestendances vont reprendre plus fortement avec la reprise économique.Finalement, toutes les propositions discutées ici – la proposition de la Régie des rentesdu Québec, la proposition pour le RPC et notre formule «15/42» - ont pour objectifd’inciter les gens à travailler quelques années de plus. Si cette prévision se réalise, lapression sur le Régime de rentes du Québec reculera de quelques années, voirediminuera carrément.Mémoire de quatorze groupes de femmes 2009 / Régime de rentes du Québec - 59