Dynamique de la colonisation des tubercules dans le sol et incidence sur le développementdes pourritures durant la conservationLe métabolisme des tubercules dans le sol et après la récolte peut être perturbé par l’activité de lamycoflore pathogène. L’analyse des tubercules de D. rotundata récoltés à différents dates aprèsplantation révèle qu’ils sont colonisés tout au long de leur développement par une mycoflore d’unevingtaine de genres ou espèces. Pour les espèces les plus fréquentes dans les pourritures, lacolonisation par F. solani est faible sur les tubercules jeunes et augmente significativement par lasuite. Les Penicillium apparaissent plus tard dans le cycle de production.En conservation en salle climatisée, les tubercules récoltés 4 mois après plantation, malgré deuxébourgeonnages, ne présentent aucune pourriture plus de 10 mois après leur récolte et germent à100 %. Dans les mêmes conditions de conservation, les tubercules récoltés 7 mois après plantationprésentent des pourritures sèches dues au complexe F. solani - Penicillium et ont très peu desurface corticale saine.Conclusions - PerspectivesLa mycoflore hébergée par les racines de D. alata n’exerce pas une influence particulière dans ladégradation des tubercules pendant leur stockage. Cependant, le champignon F. solani occasionnela pourriture des semenceaux dans le sol, ce qui constitue un handicap pour la germination du plantet l’établissement de la culture.Chez D. rotundata, les pourritures de tubercules surviennent à la fois en plein champ, notammentdans les parcelles mal drainées, et surtout pendant leur conservation. Nos résultats suggèrent lapossibilité d’une production de tubercules semences différenciée, par rapport à celle de tuberculesde conservation. La récolte de tubercules semences interviendrait après 4 à 5 mois de culture,tandis que celle des ignames de consommation pourrait être plus tardive.Du fait que la colonisation des racines ou des tubercules s’opère dans le sol, la lutte contre lamycoflore pathogène concernée doit être dirigée en grande partie dans l’environnement tellurique.En l’absence de pesticides autorisés en culture d’igname, les méthodes de contrôle deschampignons néfastes doivent privilégier l’instauration dans le sol d’un environnement biologiquesuppressif. Cela pourrait être accompli :- Par l’amendement du sol avec des composts suppressifs, du fait de leur richesse en microorganismesantagonistes. Dans cette optique, l’évaluation du potentiel infectieux naturel decomposts dirigés obtenus à partir de mélanges particuliers (légumineuse : Stizolobiumdeeringianum) et graminée : Pennisetum purpureum) est entreprise.- Par un apport de micro-organismes bénéfiques colonisant le système racinaire, le rendantainsi moins facilement affecté par les agents pathogènes. Dans cette optique, la prospectionde champignons mycorhiziens a commencé en milieu cultivé, chez l’igname, et en milieunon anthropisé, chez des espèces végétales particulièrement adaptées à des situations destress hydrique ou salin (ACL59, ACL60, ACL61), en amorçant une collaboration avecl’Université Antilles-Guyane.- Par la culture de plantes de service (en association ou rotation vis-à-vis de l’Igname),ayant, par exemple, des propriétés anti F. solani et/ou anti Penicillium.En ce qui concerne la protection spécifique des tubercules pendant le stockage, l’étude del’antagonisme de Trichurus spiralis (qui, par ailleurs, protège les semenceaux de l’invasion de F.solani) est en cours (prospection de souches, pathogènes cibles, survie dans différents substrats,conditions d’application…).INRA URPV, évaluation 2008 (bilan), Page 32 sur 79
Rapport scientifique – Résultats – Projet IgnamesComprendre les mécanismes de la tubérisationAdaptation des ignames au milieu abiotiqueV. Vaillant (IE)L’objectif est d’aborder les mécanismes de régulation de l’accumulation des glucides dans lesorganes de réserve (tubercules aériens et/ou souterrains) et rechercher les facteurs limitants aveccomme but la maîtrise de la production des tubercules semences ou de consommation.L’effet de la photopériode sur le développement de D. alata cv Belep a été étudié, en suivantl’induction de tubercules aériens et souterrains en milieu contrôlé. Des phénomènes de compétitionentre puits en relation avec le stade végétatif des plants ont été mis en évidence (ACL38).Le développement de plantes issues de culture in vitro ou de bulbilles (D. alata) ont été comparés.L’induction de la tubérisation est similaire quelle que soit la nature du tubercule mère.L’effet de phytohormones (ANA et BA) sur la production in vitro de bulbilles chez D. alata et D.trifida a été étudié, ainsi que celui de la concentration en sucres et en azote du milieu de culture.La formation de bulbilles chez D. alata (phénomène terminal du cycle), n’est pas en compétitionavec la production des tubercules. Dans nos conditions, nous avons obtenu entre 20 et 30 bulbillesutilisables comme semences, par plante. Au champ, nous avons comparé les rendements après uncycle de production à partir de bulbilles, de tubercules entiers et de vitroplantsComprendre les mécanismes de toxicité et de tolérance à l’aluminiumLa toxicité aluminique est un facteur limitant pour la production agricole. Dans les sols tropicaux,généralement acides, la forme soluble de l’aluminium retarde le développement des racines.L’objectif des travaux était dans une première approche, d’évaluer différents clones d’igname pourleur tolérance à l’aluminium. Les effets toxiques sur la croissance (inhibition des cellulesd’élongation et de division des racines) ont été attribués à la perturbation de plusieurs voiesphysiologiques et biochimiques.L’effet de l’aluminium sur la croissance de plantules in vitro a été étudié en testant différentsparamètres. Nous avons mis en évidence un effet du pH sur D. cayenensis et un effet del’aluminium sur D. alata cv Oriental. Par ailleurs, nous avons montré un comportement différentielà la présence d’aluminium dans le milieu de diverses variétés de D. alata. En absence d’aluminiumet à pH acide, plusieurs acides organiques sont détectés dans le milieu pour les variétés Grandesavane et Belep. Le principal est l’acide oxalique. Les autres acides détectés sont en quantitéenviron dix fois moindre. En présence d’aluminium, la quantité d’acide oxalique présent dans lemilieu est multipliée par 15 (variétés Grande savane et Belep). Pour les variétés Tahiti et Pyramide,les quantités sont équivalentes à celle détectées en absence d’aluminium.Un mécanisme de tolérance, jamais décrit sur igname, a été mis en évidence. L'existence de degrévariable de tolérance entre différentes variétés d'une même espèce peut faciliter l'étude des basesgénétiques et moléculaires de la tolérance.Comprendre le rôle de la fertilisation azotée sur les teneurs en ammonium, nitrate et surl’activité de la Nitrate Réductase de feuilles d’ignameLes ignames utilisent préférentiellement la forme nitrique. En effet, nous avons montré que l’azotetotal absorbé par les plants, est 3 à 15 fois plus important en présence de NO 3 par rapport au NH 4 .De plus, les quantités des différentes formes d’azote retrouvées dans la plante sont corrélées à leurconcentration dans le milieu de culture.Nos résultats montrent que l’Activité Nitrate Réductase (NR) est essentiellement localisée dans lesfeuilles. De plus, l’activité NR ainsi que la teneur foliaire en NO 3 - sont corrélées à la concentrationde l’ion dans le milieu. Selon l’espèce d’igname, la capacité à réduire et à assimiler les ions NO 3-diffère. Pour une concentration externe identique en nitrate, D. alata a une activité NR moinsélevée que celle de D. cayenensis. Ces activités vont augmenter avec les teneurs externes ennitrates. Cela est également le cas des teneurs foliaires en nitrate. Pour les deux espèces les teneursfoliaires en ammonium, NH4 + restent faibles ; elles sont donc utilisées très rapidement dans lemétabolisme de l’igname.INRA URPV, évaluation 2008 (bilan), Page 33 sur 79
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