Débuter dans les jeux de société

GA, le jeu est libre, gratuit et fictif. Qu’est-ce
que cela sous-entend ?
Le jeu libre, c’est celui que l’on est pas obligé de
faire, que l’on a choisi, et que l’on fait sur la durée
de notre choix, avec la possibilité d’arrêter
quand bon nous semble.
Le jeu gratuit, c’est celui qui ne produit rien, qui
ne cherche pas à produire et qui n’a pas d’objectifs
autres que celui du joueur (ce qui ne l’empêche
pas de découvrir des choses en jouant).
Le jeu fictif, c’est celui qui est ressenti comme
« hors de la réalité », celui où l’on s’évade.
Et c’est à ces conditions-là qu’il y a jeu. Alors si
on part de là, le jeu à l’école dans des temps de
récréation, d’ateliers de loisirs ou dans de petits
moments entre deux choses en classe, je pense
que tout le monde conviendra de sa pertinence
et de son utilité.
Le jeu en tant que support pédagogique, le jeu
exercice, que l’on est obligé de faire, est-ce toujours
un jeu ? N’est-ce pas plutôt ce que Descartes
appelait une « ruse pédagogique » ou ce
que l’on pourrait aujourd’hui qualifier de support
ludique d’apprentissage ?
Dès que l’obligation et l’attente de résultat sont
là, le jeu, tel que nous le définissons, commence
à s’effacer.
y Bien que le système de classement E.S.A.R.
soit très utilisé, n’est-il pas inadapté aux jeux
de société qui n’entrent souvent que partiellement
dans ce classement ? Est-ce qu’il ne serait
pas pertinent de créer un nouveau système de
classement plus adapté à cette catégorie de
jeux ?
L’ESAR est un système qui comporte 6 facettes
pour chaque jeu et qui permet une analyse tant
des habiletés cognitives, fonctionnelles et sociales
que du type de relation entre les joueurs.
Sur ces aspects, le système reste pertinent.
Il est vrai par contre qu’avec la complexité et les
combinaisons sans cesse plus importantes de
mécanismes de jeu, la première facette qu’on
pourrait qualifier de « mécanique » trouve certaines
limites.
Pour autant, cela reste une base incontournable
de classification, d’analyse et d’organisation
de nos collections de jeux et jouets et une référence
commune à un grand nombre de ludothèques
à travers le monde (à l’image de le
classification de Dewey en médiathèque), ainsi
qu’un outil très important de communication
sur les équipements de ludothèque.
Ce guide, édité en 1985, a déjà connu une forte
évolution dans sa version de 2002. Mais le jeu
évolue lui aussi beaucoup et les systèmes de
classification s’y adaptent au fur et à mesure
avec une 3ème version qui est en cours de travail.
Quant à la pertinence de créer un nouveau système,
elle est peu évidente. Trouver un nouveau
système qui puisse convenir aux besoins
professionnels des ludothécaires, aux usagers,
accessible au monde du jeu dans son ensemble,
c’est une tâche qui paraît aujourd’hui extrêmement
compliquée.