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LG 198

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La parole à l’opposition<br />

Existe-t-il un déni démocratique au Luxembourg?<br />

Le multiple déni démocratique<br />

Certains le pensent.<br />

Nous ne le pensons pas.<br />

Vous avez dit déni démocratique?<br />

déi Lénk revendique aussi bien aux niveaux communal<br />

que national et européen un renouvellement démocratique.<br />

Au Luxembourg en particulier, vu la situation<br />

démographique, le déni démocratique saute aux yeux.<br />

Le «non» écrasant au référendum pour le droit de vote<br />

des étrangers en juin 2015 n’a rien changé au fait que<br />

presque la moitié de la population ne pourra pas participer<br />

aux élections législatives. De même, ceux et celles<br />

qui participent aux élections communales et qui composent<br />

les listes de candidats ne sont pas représentatifs<br />

de la composition de la population. Et cela sous plusieurs<br />

aspects: outre la non-représentation des différentes<br />

nationalités, il faut prendre en compte la sousreprésentation<br />

des femmes et des jeunes ainsi qu’un<br />

manque de diversité en matière de classes sociales.<br />

Néanmoins, le sens d’une démocratie vivante ne se<br />

réduit pas à la participation des citoyens aux élections,<br />

mais comprend aussi la manière dont les institutions<br />

fonctionnent. La participation des citoyens aux débats<br />

publics et à la prise de décision sur les questions qui les<br />

concernent est presque inexistante au Luxembourg. déi<br />

Lénk veut combler ce défaut, parce que c’est seulement<br />

à travers de nouveaux modes de participation<br />

citoyenne que la politique peut être transformée et<br />

peut être réellement mise au service des citoyens. Dans<br />

les institutions au sein desquelles les résidents évoluent<br />

tous les jours, c’est-à-dire dans nos écoles, dans les<br />

entreprises, les services publics, etc., une pratique<br />

démocratique devrait être de mise. Dans les domaines<br />

de l’économie et de l’entreprise, il existe de multiples<br />

exemples d’économie solidaire qui devraient inspirer les<br />

entrepreneurs et le législateur.<br />

Finalement, le fait que le Luxembourg soit une<br />

monarchie constitutionnelle et non pas une république<br />

pose en lui-même déjà la question de la démocratie de<br />

son système politique.<br />

Si déni démocratique au Luxembourg il y avait, il y<br />

aurait déni démocratique quasiment partout dans le<br />

monde. Il existe en effet très peu de pays où le droit de<br />

vote aux élections communales, législatives et européennes<br />

soit aussi ouvert qu’au Luxembourg: la participation<br />

aux élections communales est ouverte à tous<br />

les non-Luxembourgeois, citoyens européens ou d’un<br />

pays tiers après cinq années de résidence au<br />

Luxembourg. En 2011, le droit de vote passif a été<br />

étendu à l’ensemble des étrangers, qui pourront dès<br />

lors activement s’impliquer dans la vie politique locale.<br />

De même, depuis 2013, les ressortissants d’autres Etats<br />

membres de l’Union européenne établis au<br />

Luxembourg peuvent participer comme électeur et<br />

candidat à l’élection des membres «luxembourgeois»<br />

du Parlement européen, et ce, sans aucune condition<br />

quant à la durée de résidence.<br />

Ce qui existe, c’est non un déficit démocratique, mais<br />

un déficit de participation aux communales et aux<br />

européennes.<br />

Quant aux élections nationales: on ne peut pas qualifier<br />

de déni démocratique le fait d’attendre de ceux qui<br />

auront le droit de vote de se sentir assez concernés par<br />

le pays pour en adopter la nationalité. D’ailleurs,<br />

l’accessibilité à la nationalité luxembourgeoise a été,<br />

avec l’introduction du droit du sol, profondément<br />

simplifiée. De plus, depuis 2008, les étrangers voulant<br />

devenir luxembourgeois ne sont plus obligés de<br />

renoncer à leur nationalité d’origine. C’est le principe<br />

de la double, voire multiple, nationalité. Ceux qui font<br />

ce choix ont tous les droits, mais héritent également de<br />

tous les devoirs associés à la possession de la nationalité<br />

luxembourgeoise, dont l’obligation de voter, qui<br />

pour nous constitue un devoir civique.<br />

“Déni démocratique” constitue en quelque sorte l’insulte<br />

suprême en démocratie. Le terme a surgi dans le<br />

camp du oui, en plein désespoir référendaire en 2015,<br />

au moment où le résultat négatif ne faisait plus grand<br />

doute. L’ADR refuse de voir un déni démocratique dans<br />

notre système électoral qui est ouvert au plus grand<br />

nombre au niveau communal et européen. A ce niveau,<br />

le Luxembourg va plus loin que la plupart des autres<br />

pays de l’Union européenne. Quant au droit de vote<br />

aux élections législatives, les résidents étrangers en profitent<br />

dans leur pays d’origine et ne sont donc nullement<br />

victimes d’un déni démocratique.<br />

Mais le Grand-Duché n’est pas la démocratie parfaite<br />

dans le meilleur des mondes. L’ADR a identifié certaines<br />

lacunes, sans vouloir les qualifier de dénis de démocratie.<br />

L’accès direct des citoyens à la Cour constitutionnelle<br />

n’est pas donné. L’ADR souhaiterait cette forme de<br />

contrôle démocratique élargie, notamment pour des<br />

questions que le Conseil d’Etat élude dans ses avis, l’aspect<br />

constitutionnel et démocratique d’un quota pour<br />

femmes sur les listes électorales par exemple.<br />

Autre contrainte démocratique: notre système électoral<br />

comprend des inégalités. Selon les circonscriptions, un<br />

candidat a besoin de plus de voix ou d’une plus grande<br />

part des voix pour obtenir un siège à la Chambre des<br />

députés. Cette injustice, née de la volonté de représenter<br />

équitablement les circonscriptions moins peuplées,<br />

peut être corrigée par une circonscription électorale<br />

unique pour le pays.<br />

Sur un autre plan, notre parti revendique depuis longtemps<br />

le référendum sur initiative populaire.<br />

Enfin, le pluralisme médiatique tel qu’il se présente<br />

dans son orientation centre-gauche, ne donne pas toujours<br />

suffisamment de place aux petits partis dépourvus<br />

de “presse amie”.<br />

Somme toute, à votre formule interrogative provocatrice,<br />

il convient de répondre par un non énergique<br />

mais nuancé.<br />

Réponse de déi Lénk<br />

Réponse du CSV<br />

Réponse du Groupe politique ADR<br />

42<br />

<strong>LG</strong> - Mai 2017

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