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LE TOGO SE MOBILISE AUTOUR DES OMD

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64<br />

VIII<br />

UN DÉFI MAjEUR AU TOgO : CAS <strong>DES</strong> PROBLèMES DE<br />

CAPACITÉ DE gESTION DU DÉVELOPPEMENT<br />

Le DSRP Complet et son Plan d’Action Prioritaire (PAP)<br />

rassemblent des éléments de stratégie tant au niveau<br />

global que sectoriel. Plusieurs partenaires au développement<br />

ont repris la coopération depuis 2008 et sont<br />

conscients de l’urgence à financer les investissements<br />

dans les secteurs contribuant à la réalisation des <strong>OMD</strong>.<br />

Si les grandes orientations stratégiques sont disponibles,<br />

si des éléments de plan d’actions ont été élaborés, si des<br />

financements sont en voie d’être mobilisés, il convient<br />

néanmoins de souligner que de bonnes dispositions ne<br />

peuvent se traduire par l’engagement d’actions que si<br />

l’administration publique Togolaise dispose des capacités<br />

notamment humaines pour piloter la mise en œuvre et<br />

le suivi des plans d’action qui ont été élaborés. Faute de<br />

capacités adaptées, le processus de redémarrage du développement<br />

et de réalisation des <strong>OMD</strong> risque de demeurer<br />

virtuel ou d’être gravement handicapé.<br />

En d’autres termes, le Togo, par ses réformes, a créé les<br />

conditions les plus favorables pour la relance de son<br />

processus de développement, et à un soutien accru de la<br />

communauté internationale. Mais pour capitaliser sur ces<br />

succès et en faire bénéficier la population, encore convientil<br />

de veiller à la mobilisation des capacités qu’implique<br />

l’enclenchement du processus de développement.<br />

Or, la crise profonde que le pays a traversée a eu des<br />

répercussions assez significatives sur le fonctionne-ment<br />

de l’Administration Publique Le système fonctionne<br />

difficilement et est caractérisé par une fonction publique<br />

vieillissante sans beaucoup de moyens de fonctionnement.<br />

Il rencontre ainsi des difficultés importantes pour<br />

rendre des services de qualité aux populations.<br />

Si l’on s’en tient aux ressources humaines, qui ne sont<br />

qu’une des variables à considérer, on constate que les<br />

effectifs de la fonction publique sont passés de 36.000 à<br />

21.500 entre 1984 et 2006. Par ailleurs, la pyramide des<br />

âges, liée notamment au gel des recrutements, aurait dû<br />

conduire à des départs massifs à la retraite d’ici fin 2009.<br />

Fort heureusement, la mesure de relèvement de l’âge<br />

de la retraite en 2008 a un peu atténué ce phénomène.<br />

Cependant, une rapide revue des effectifs de l’administration<br />

publique montre qu’elle est largement dépourvue<br />

des cadres de conception et de pilotage des réformes<br />

qui sont indispensables. Au-delà des sous-effectifs liés<br />

au blocage des recrutements et aux départs à la retraite,<br />

l’administration publique rassemble des personnels peu<br />

motivés, parfois non qualifiés et évoluant dans des environnements<br />

de travail vétustes et peu mobilisateurs. La<br />

situation est en effet caractérisée par l’extrême faiblesse<br />

des budgets de fonctionnement et l’absence d’équipements<br />

performants. En outre, le système administratif<br />

actuel est marqué par une centralisation excessive des<br />

pouvoirs de décision, un cadre organisationnel peu lisible<br />

(organisation administrative instable, conflits de compétences,<br />

absence de procédures et de méthodes de travail normalisées),<br />

la faiblesse de la gestion des ressources humaines<br />

et de la productivité des cadres.<br />

De manière spécifique, la situation des administrations en<br />

charge du développement économique et social demeure<br />

préoccupante et se caractérise par :<br />

• La faiblesse des instruments de pilotage et de gestion<br />

du cadre macro-économique et le manque de capacités<br />

des services en charge de la préparation des réformes<br />

économiques et sociales ;<br />

• L’absence d’un mécanisme opérationnel de coordination<br />

interministérielle pour la mise en œuvre et le suivi des<br />

réformes ;<br />

• Un système de coordination de l’aide devenu inopérant<br />

à la suite d’une longue suspension de la coopération au<br />

développement ;<br />

• La désorganisation du système de planification 30 , de<br />

programmation et de suivi des dépenses publiques dans<br />

les secteurs, y compris les secteurs prioritaires (Éducation,<br />

Santé, Agriculture, Infrastructures, Eau…) ;<br />

• Des outils de préparation, de mise en œuvre et de suivi et<br />

de contrôle (interne et externe) des finances publiques qui<br />

ont besoin d’être rénovés malgré les efforts importants<br />

réalisés depuis 2006 ;<br />

• Un système statistique qui peine à collecter, traiter et<br />

diffuser les informations nécessaires à la prise de décision<br />

et au suivi des stratégies.<br />

Il en a résulté un affaiblissement de la capacité d’absorption<br />

des ressources destinées aux investissements<br />

publics dont le niveau d’exécution n’a été que d’environ<br />

40% entre 2004 et 2007. Les informations provisoires<br />

31> Il s’agit notamment du manque de politiques et/ou de stratégies sectorielles avec des priorités clairement définies et des plans d’actions chiffrés, des faiblesses constatées dans l’identification<br />

et la préparation des projets, et des lenteurs dans l’exécution des projets.

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