You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
LÉGENDE<br />
GABRIELA SABATINI<br />
Gaby oh Gaby<br />
Tu es arrivée quand Borg venait de partir. On glissait doucement<br />
d’une icône aux cheveux blonds à une chouchoute à<br />
la crinière d’ébène. On t’adopta comme « Gaby ».<br />
Gaby oh Gaby. Tu fus la touche glam qu’un tennis féminin à<br />
jupettes volantes pouvait encore incarner. On découvrit ton joli<br />
minois en 1985, alors qu’à quinze ans à peine tu affrontais Chris<br />
Evert en demies de Roland-Garros. On te vit grandir, mûrir sous<br />
l’œil avide des caméras couvant la nymphette. Érigée en égérie,<br />
tu acquis vite une réputation qui te dépassa : les sponsors accouraient,<br />
on donnait ton nom à une rose, créait une poupée à ton<br />
effigie. Une marque de parfum voulut s’appeler Gabriela Sabatini<br />
: elle te donnera l’occasion d’une sereine reconversion quand<br />
viendra le moment des adieux.<br />
À 20 ans tu atteignais ton graal : une victoire en Grand Chelem,<br />
à l’US Open, en 1990. Ton unique sacre. Contre Steffi Graf,<br />
celle qui t’aura privée de victoire dans tes deux autres finales, déjà<br />
à l’US Open, en 1988, et surtout à Wimbledon, en 1991, où<br />
tu passas si près. Ce jour-là, pourtant, sur le central de Flushing<br />
96 TENNIS MAGAZINE