SPECTRUM #4 2017

DOSSIER
Études et littérature
Spectrum s’est rendu à la rencontre de Bastien Roubaty, auteur fribourgeois du roman « Les
caractères » et qui travaille en ce moment sur son deuxième livre. Et si ce n’est pas déjà fait,
cette interview vous convaincra de suivre de près le travail de ce jeune romancier. JODIE NSEN-
GIMANA
En termes d’études et de qualité de vie,
que penses-tu que Fribourg a à offrir ?
Le fait qu’il ait beaucoup d’étudiants à Fribourg
donne une ambiance dynamique
à la ville et du coup il y a de nombreuses
offres pour les jeunes. Je trouve, contrairement
à certains, qu’on a beaucoup de possibilités
en ce qui concerne la vie nocturne.
On y trouve aussi facilement une coloc’. Je
m’y plais bien.
Que penses-tu de l’offre d’études dans
la Faculté des Lettres ? Est-elle assez
variée ?
Je souhaite devenir enseignant donc je
prends les cours qui me permettront d’enseigner
plus tard. J’étudie deux branches,
le Français et l’Histoire. Je trouve qu’en
Français, l’offre de cours est super complète.
Je fais autant de la littérature du
Moyen Âge que de la linguistique contemporaine
sur des bandes dessinées. En Histoire,
j’ai pris des cours d’Histoire moderne
et contemporaine. Dans ce domaine aussi,
les thèmes me plaisent beaucoup.
Est-ce que tes études t’apportent
quelque chose pour ton travail d’écrivain
?
Je pense que oui. Par exemple, cela m’ouvre
les yeux sur beaucoup d’auteurs que je
n’aurais pas forcément lu. Cela me permet
également de développer à fond mon sens
critique, ainsi que d’élargir mes connaissances
de l’utilisation des mots ou des figures
de style. Forcément, plus tu observes
des choses en cours et plus cela te permet
de les appliquer dans ton travail.
D’après-toi, est-ce que faire des études
à la même importance qu’il y a quelques
années en arrière ? Doit-on vraiment
« étudier » pour réussir ?
Non, je ne pense pas. Parfois, les études
sont mêmes surestimées. Il y a peut-être
des gens qui auraient du potentiel pour
faire des choses plus artistiques et qui
préfèrent d’abord faire un Bachelor ou un
Master, alors qu’ils pourraient se lancer
sans avoir forcément fait des études.
Si tu devais décrire ton expérience à
l’Université en deux mots, lesquels
choisirais-tu ?
Je dirais que d’un côté elle est « formatrice »
car elle développe l’esprit critique. D’un
autre côté, elle est « complète » puisqu’elle
offre une grande palette de cours, notamment
dans le domaine du Français. Je
trouve génial de pouvoir faire un travail sur
le rap français et d’étudier parallèlement
un auteur du X e siècle.
On dit parfois que les personnages
que l’auteur crée sont des facettes
inconscientes ou conscientes de sa
propre personnalité, une sorte de projection
magnifiée de ses défauts et
qualités. Penses-tu qu’il y a du vrai dans
cette phrase?
Je pense que pour les personnages principaux,
on choisit forcément des traits de
personnalités que l’on connaît ou que l’on
possède personnellement. Par exemple, le
personnage principal « Des caractères »,
Anis Sallymara, partage de nombreux
points communs avec moi. Il a d’ailleurs
une vie qui me plairait beaucoup.
Pourquoi un deuxième livre ?
Pour moi l’écriture est très importante.
J’écris depuis que j’ai neuf ans. Ça a commencé
comme un jeu et j’ai pris petit à petit
goût à l’écriture fréquente. Maintenant,
j’aimerais m’essayer à d’autres styles que
le roman, comme le théâtre ou la poésie.
C’est davantage le fait d’écrire qui m’importe
que le livre en tant que tel.
Dans une autre interview, tu disais
adorer les critiques. Si tu devais défendre
ton livre « Les caractères » et
convaincre les lecteurs de Spectrum de
le lire, que dirais-tu ?
Je pense que le point fort de ce livre est son
humour. Même moi, quand je me relis,
certaines choses me font encore rire. On
lit finalement trop peu de livres drôles et
bien écrits.
© Photo : Jodie Nsengimana
12 4 / 2017