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D'HANDWIERK <strong>06</strong>|<strong>2017</strong><br />
DOSSIER DU MOIS<br />
Initialement, son activité principale était l’exploitation<br />
minière. Mais au fil des années, le minerai oolithique<br />
luxembourgeois trouvant de moins en moins de débouchés<br />
sur le marché européen, décision a été prise<br />
d’orienter l’entreprise vers l’activité du génie civil.<br />
Aujourd’hui, nous comptons environ 220 salariés et<br />
sommes une entreprise de construction active notamment<br />
dans les domaines du génie civil, du gros-œuvre, de la<br />
démolition, du terrassement et de l’assainissement béton.<br />
Depuis tout jeune, j’étais souvent présent dans les<br />
locaux, et encadré par les collaborateurs lors de mes différents<br />
stages. J’ai été très tôt en contact avec les artisans,<br />
et j’ai très vite découvert toute une panoplie de<br />
métiers divers et variés qui m’ont fasciné : maçons, coffreurs,<br />
soudeurs, mécaniciens, grutiers, machinistes…<br />
Pour moi, un artisan est une personne qui, par ses compétences,<br />
sait créer un produit avec ses propres mains<br />
et présente par-là même une vraie valeur ajoutée non<br />
seulement pour l’entreprise, mais aussi pour la société<br />
dans son ensemble.<br />
« J’ai très vite découvert toute une panoplie de<br />
métiers divers et variés qui m’ont fasciné. »<br />
Il était donc pour moi tout naturel et évident de<br />
reprendre l’entreprise artisanale. J’y suis personnellement<br />
attaché, tout comme je suis attaché au secteur.<br />
Et reprendre une si grande entreprise, si jeune,<br />
est-ce que cela a été compliqué ?<br />
Vous savez, quand j’ai décidé de reprendre l’entreprise,<br />
ma mère m’a dit « une fois qu’on saute dans l’eau, on<br />
apprend vite à nager ». Elle avait raison, même si je dois<br />
avouer que les débuts n’ont pas toujours été faciles.<br />
J’ai la chance d’être entouré de collaborateurs loyaux,<br />
qui ont fait toute leur carrière ou presque dans l’entreprise<br />
et qui m’ont beaucoup montré, beaucoup soutenu.<br />
Je leur en suis très reconnaissant.<br />
Aujourd’hui, je continue à aller sur le terrain, à aller<br />
voir et admirer le travail que les artisans ont fait. C’est<br />
important pour moi qu’ils se sentent considérés.<br />
Je pense à présent avoir pris mes marques dans l’entreprise.<br />
Avec mon parcours et mes études, je pose d’autres<br />
questions que celles qui étaient posées jusque-là, je vois<br />
d’autres choses. Cela nous a également permis de poser<br />
les pieds sur d’autres marchés.<br />
Est-ce que c’est justement parce que vous êtes<br />
à présent bien ancré dans votre entreprise que<br />
vous avez estimé que le moment était le bon pour<br />
assumer le mandat de Vice-Président de la Chambre<br />
des Métiers ?<br />
C’était effectivement opportun mais aussi dans la continuité<br />
de mon engagement auprès de la Fédération des<br />
Entreprises de Construction et de Génie Civil, au sein<br />
de laquelle je suis membre du Comité depuis avril 2015.<br />
Au quotidien, c’est pour moi un plaisir de collaborer<br />
dans le monde de la construction avec différents types<br />
artisans, et différentes entreprises artisanales. Souvent,<br />
on constate que le cœur de nos problèmes est similaire.<br />
Le partage des expériences est important, on voit comment<br />
les autres voient, et vers où se tournent les marchés.<br />
J’aime aussi donner des idées, influencer les chemins<br />
à suivre pour prendre telle ou telle direction.<br />
En ce sens, la Chambre des Métiers offre une plateforme<br />
idéale d’échanges et de rapprochement pour faire face<br />
aux problèmes et agir de façon collective. Elle est l’institution<br />
représentative du secteur, et je suis persuadé<br />
que les sujets que nous traitons à l’heure actuelle et le<br />
travail que nous ferons au cours des cinq prochaines<br />
années vont profondément influencer la vie des artisans<br />
des prochaines générations. Nous avons la chance de<br />
pouvoir prendre encore les bonnes mesures pour pouvoir<br />
préparer d’une façon proactive notre futur.<br />
« Nous avons la chance de pouvoir prendre<br />
encore les bonnes mesures pour pouvoir<br />
préparer d’une façon proactive notre futur. »<br />
« Une fois qu’on saute dans l’eau,<br />
on apprend vite à nager. »<br />
Ce sont eux qui m’ont montré le métier lorsque j’étais<br />
plus jeune. A 16 ans, j’étais à leurs côtés, « dans le trou ».<br />
J’ai fait du mortier, j’ai fait du béton, j’ai approvisionné<br />
les maçons avec des briques, j’ai rangé le chantier.<br />
Et avec le recul, je pense que c’est important d’avoir<br />
appris tout cela.<br />
Les débats que nous menons au sein de la Chambre<br />
des Métiers nous permettent d’influencer la politique<br />
nationale de notre secteur, ce qui pour moi est une prérogative<br />
précieuse.<br />
Justement, en parlant d’influence, y’a-t-il des défis<br />
qu’il vous est possible d’identifier et auxquels<br />
l’Artisanat devra faire face ?<br />
Je dirais que c’est entre autres la globalisation et la<br />
digitalisation qui doivent – et qui vont – nous forcer à<br />
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