Journal ASMAC - No 3 juin 2015

70 ans et toujours combative
L’ASMAC fête cette année ses 70 ans. Au lieu d’une somptueuse fête ou de célébrations solennelles,
l’association fait ce qu’elle a toujours fait par le passé: elle se bat pour ses membres. Lors de sa
séance de printemps, les délégués du Comité central ont décidé de répondre par un référendum à
la proposition du Conseil fédéral concernant le pilotage des admissions.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC. Photos: Severin Nowacki.
Le 25 avril, les délégués du Comité central
(CC) se sont réunis à Berne pour leur
séance de printemps. En ouverture, le président
de l’ASMAC Daniel Schröpfer a brièvement
parlé de l’année du jubilé pour
l’ASMAC qui a été fondée il y a 70 ans. A
l’époque, les médecins-assistants s’étaient
regroupés en tant qu’association des médecins-assistants
pour se battre pour des
salaires équitables. Jusqu’à cette date, la
période de formation postgraduée n’était
souvent pas rémunérée ou alors que de
façon symbolique. Les discussions au CC
ont montré que malgré les années, l’association
n’a rien perdu de sa combativité.
La réunion a été dominée par la question
du pilotage des admissions. Actuellement,
les médecins qui ont travaillé pendant trois
ans dans un établissement de formation
postgraduée reconnu en Suisse obtiennent
automatiquement une admission à la libre
pratique. Ce modèle qui expirera en juin
2016 a fait ses preuves, notamment en raison
de sa simplicité et de l’assurance qualité
qu’il comprend. Malgré cela, le Conseil
fédéral a décidé d’introduire une nouvelle
solution à durée indéterminée. Celui-ci
prévoit un transfert des compétences aux
cantons qui devraient piloter l’admission
selon un système complexe (le sujet a déjà
été abordé dans le Journal ASMAC). L’assurance
qualité actuellement en vigueur serait
supprimée, le pilotage serait bien plus
arbitraire et manquerait de transparence.
Malgré les réponses à la consultation dans
l’ensemble critiques et négatives, le Conseil
fédéral a transmis le projet sans grandes
modifications aux Chambres qui ont décidé
d’entrer en matière. Le Conseil national
se penchera en premier sur le sujet. Sa
Commission de la sécurité sociale et de la
santé discute actuellement du projet. Le
Conseil des Etats s’y attellera ensuite. Si le
Parlement devait adopter le projet, le nouveau
pilotage des admissions entrerait en
vigueur le 1 er juillet 2016.
Avant qu’il ne soit trop tard
«Jusqu’ici, toutes les clauses du besoin ont
été provisoires et à durée déterminée.
Maintenant, nous risquons de voir entrer
en vigueur une solution définitive. Il faut
donc se défendre sans attendre, sinon il
sera trop tard», a mis en garde un délégué
du CC et probablement exprimé ce que la
plupart des délégués pensaient. Un référendum
représente certes une charge de travail
importante pour les sections, malgré cela,
l’organe suprême de l’ASMAC s’est déclaré
à une large majorité favorable au référendum.
Il a donc suivi l’avis d’une déléguée
qui a déclaré qu’il ne fallait se tromper de
cible, qu’il fallait avoir peur de cette réglementation
et non pas du travail que représentait
la récolte des signatures.
Outre la proposition du Conseil fédéral
concernant le pilotage des admissions, la
motion Stahl est également à l’ordre du
jour. Le conseiller national Jürg Stahl
(UDC) propose d’introduire une liberté de
contracter cantonale pour les spécialistes
en cas de sureffectif de ces derniers. Le Comité
central a également approuvé un référendum
au cas où cette motion devait être
adoptée.
Outre le pilotage des admissions, le travail
politique de l’ASMAC concerne en premier
lieu les conditions de travail. La campagne
«Hôpitaux hors-la-loi» pour sensibiliser la
population, la politique et l’administration
se poursuit. La suite démarre à nouveau
par une conférence de presse. Une action
avec des cartes postales de protestation
8 VSAO JOURNAL ASMAC N o 3 Juin 2015