28.05.2018 Views

L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

5 e DÉFI<br />

3 questions à Bernard Belletante, directeur d’emlyon BS<br />

Comment l’enseignement de la<br />

gestion doit-il évoluer dans les<br />

années à venir pour répondre aux<br />

défis <strong>du</strong> numérique, de l’intelligence<br />

artificielle (IA), des Big Data, etc. ?<br />

Le schéma n’est pas clair. Nous avons devant<br />

nous un certain nombre de phénomènes<br />

économiques qui vont impacter les métiers<br />

des entreprises et les processus de décision.<br />

Donc les structures qui forment leurs cadres.<br />

Dans un an et demi sera lancé un calculateur<br />

qui traitera à la seconde 10 puissance 19<br />

opérations. C’est-à-dire la vitesse <strong>du</strong> cerveau ! Cela aura le même impact sur<br />

lui que la grue l’a eue sur nos bras. L’autre révolution c’est celle de l’intelligence<br />

artificielle et toutes ses composantes. Nous allons être face à des « machines<br />

apprenantes » qui vont aller plus vite que notre cerveau. La deuxième rupture<br />

va être celle de la gratuité. L’explosion des puissances de calcul va rendre gratuit<br />

des biens qui étaient payants. Un institut a même calculé que 75 % de la demande<br />

actuelle des ménages allait être gratuite dans les dix à douze ans. Nous<br />

rentrons donc dans une société d’abondance alors que l’économie est la science<br />

de la rareté. Les nouvelles sources énergétiques sont inépuisables et quasi-gratuites.<br />

Les data, qui ont toutes les caractéristiques d’une matière première, ne<br />

s’usent pas quand on les utilise. Au contraire elles s’enrichissent. La troisième<br />

rupture est celle de l’espace et <strong>du</strong> temps. Nous entrons dans un monde d’immédiateté<br />

où le temps se fait court et où il faut réagir de plus en plus vite. Or les<br />

robots vont plus vite que nous. Comment réagir ? Avec quelle éthique ?<br />

© emlyion BS<br />

Mais comment préparer vos diplômés à tous ces défis ?<br />

C’est notre rôle et c’est aussi pour cela que nous sommes implantés à<br />

Shanghai et Casablanca : pour avoir des capteurs qui nous permettent de réagir<br />

vite. Nos maker’s lab permettent d’apprendre à maîtriser la puissance de la<br />

machine. Nous avons moins besoin de salles, de livres, de cours et plus de lieux<br />

de flux, d’expériences, d’intelligences… pour laisser l’homme maître de sa destinée.<br />

Le « joint initiative agreement » que nous avons signé avec IBM est là aussi<br />

pour cela. Nous avons créé un poste de « directeur des nouvelles intelligences »,<br />

membre de notre Comex, pour nous approprier toutes ces problématiques. Sur<br />

les huit professeurs que nous avons embauchés cette année, quatre ont des spécialités<br />

en lien avec l’IA.<br />

Mais quelle est l’utilité d’un campus dans ce nouveau paradigme ?<br />

Il faut créer des « lieux d’émotion » pour donner un sentiment de communauté.<br />

Des événements symboles qui doivent être inoubliables. Cette année, nous<br />

avons réuni tous les nouveaux étudiants de tous nos programmes ensemble<br />

pour un « early makers’ game ». 100 intervenants étaient là pour créer cette<br />

émotion. Ensuite, ce qui était une école pendant trois ans va devenir une communauté<br />

de compétences tout au long de la vie, un « centre commercial » des<br />

intelligences dans lequel on reviendra régulièrement. Il faut entretenir son diplôme<br />

! À nous de créer des espaces, réels et virtuels, pour cela. À nous de matérialiser<br />

des portefeuilles de compétences et des communautés d’apprentissage.<br />

Demain ira-t-on vers un diplôme dans une seule école ou choisira-t-on d’associer<br />

des pièces, comme un Lego, dans différentes business school labellisées<br />

Equis ou AACSB ? Le futur des business school c’est d’être des communautés<br />

d’apprenants et d’expérience. n<br />

>>><br />

→→<br />

La création de<br />

l’Institut PRAIRIE<br />

Le CNRS, Inria, l’université<br />

PSL et les entreprises Amazon,<br />

Criteo, Facebook, Faurecia,<br />

Google, Microsoft, NAVER<br />

LABS, Nokia Bell Labs,<br />

le Groupe PSA, SUEZ et<br />

Valeo font converger intérêts<br />

académiques et in<strong>du</strong>striels<br />

et s’unissent pour créer, à<br />

Paris, l’Institut PRAIRIE dont<br />

l’objectif est de devenir une<br />

référence internationale de<br />

l’intelligence artificielle.<br />

: Utiliser le digital et l’IA pour mieux<br />

former<br />

« Nous devons proposer les pédagogies nécessaires pour former<br />

des jeunes qui vivent déjà dans une "humanité digitale". La vision<br />

digitale est dépassée et nous sommes déjà à nous interroger sur<br />

les effets <strong>du</strong> transhumanisme ou de l’intelligence artificielle (IA).<br />

Nous sommes dans Asimov ! », s’exclame le directeur de Rennes<br />

SB, Thomas Froehlicher. ESCP Europe construit aujourd'hui une<br />

grande bibliothèque numérique pour pouvoir utiliser dans ses<br />

cours l’ensemble des ressources de l’école. « Notamment en<br />

executive e<strong>du</strong>cation nous pourrons répondre de manière beaucoup<br />

plus rapide aux demandes des entreprises », commente<br />

Vasquez Bronfman, dean associé en charge de l’enseignement<br />

numérique de l’école.<br />

Une priorité comprise depuis plusieurs années déjà par le groupe<br />

Ionis, dont fait notamment partie l’ISG, qui a créé à cet effet la<br />

plateforme de cours Ionis X sur laquelle elle a 200 à 300 étudiants<br />

inscrits pour suivre des cours 100 % en ligne. « L’ensemble des<br />

étudiants de nos écoles d'ingénieurs en utilisent également les<br />

cours dans une logique de classe inversée. C’est-à-dire que les<br />

notions qu’ils ont apprises en ligne sont ensuite commentées en<br />

cours avec leurs professeurs. En suivant ses cours à la maison pour<br />

réaliser ses TP à l’école l’évaluation des étudiants est meilleure »,<br />

se félicite son vice-président exécutif, Fabrice Bardèche. Une réalité<br />

qu’on retrouve également à l’Edhec dont le BBA on line est une<br />

déclinaison d’un programme qui a été créé il y a plus de dix ans<br />

pour les sportifs. « Aujourd'hui le digital nous impacte aussi bien<br />

dans le contenu des programmes que dans les services support<br />

ou l’accompagnement des étudiants », signifie son directeur général,<br />

Emmanuel Métais, dont l’école teste en ce moment des chatbots<br />

qui répondront aux questions des étudiants concernant leurs<br />

carrières. En commençant par des étudiants en MBA. Une première<br />

approche avant de s’adresser à des coachs. n<br />

O. R<br />

Serious Games Cesim<br />

L’innovation au service de vos formations<br />

cesim.com/fr | france@cesim.com | 0805089278 (numéro vert gratuit)<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 30 03/05/2018 11:02

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!