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L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
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8 e DÉFI<br />

emlyon s’est installée à Paris<br />

notamment pour y développer<br />

son executive e<strong>du</strong>cation<br />

© emlyon<br />

de digital dans nos cours. Rien ne se fait en ligne. La formation,<br />

c’est sérieux, ça nécessite de se rencontrer ; le contact permet<br />

de développer les softkills. Les cadres ont besoin de rupture dans<br />

leur carrière, de revenir à l’école. Faire la queue au restau U,<br />

ça les rajeunit de vingt ans ! ». À contre-courant aussi, le choix<br />

assumé de ne pas vouloir gagner beaucoup d’argent. Un choix<br />

d’autant plus facile que l’IAE fait partie intégrante de l’université<br />

d’Aix-Marseille.<br />

À la Brest Business School aussi les publics sont mélangés<br />

afi n de favoriser les apports mutuels. Mais la similitude s’arrête<br />

là. La politique de l’école s’affi che clairement : l’executive<br />

e<strong>du</strong>cation représente 40% de son activité et l’objectif, c’est de<br />

progresser notamment en développant les offres sur-mesure car<br />

l’école qui reçoit moins de fi nancements doit trouver de nouvelles<br />

ressources. Une stratégie qui repose sur un partenariat déjà fort<br />

avec les entreprises <strong>du</strong> territoire (voir article « s’imposer sur son<br />

territoire ») pour qui la Brest Business School est l’école de référence.<br />

« Dans le Finistère, il y a une activité économique dynamique.<br />

Nos entreprises sont en pleine croissance et sont demandeuses.<br />

Nous n’allons plus nous contenter de répondre à cette<br />

demande et développer une approche prospective », explique<br />

Christine Rhodes, directrice des relations extérieures et <strong>du</strong> développement.<br />

Une évolution facilitée par une proximité avec l’un des<br />

géants de la formation continue : Demos. Les deux entités ont<br />

un administrateur commun de nationalité chinoise et mutualisent<br />

leurs forces commerciales pour vendre des masters spécialisés<br />

sur Paris. Des outils digitaux sont, par ailleurs, conjointement<br />

développés pour proposer des supports numériques aux<br />

stagiaires en executive e<strong>du</strong>cation.<br />

La demande étant foisonnante, l’offre se développe, chacun avec<br />

ses armes et ses arguments. Un cadre souhaitant se former au<br />

contrôle de gestion, en marketing ou en comptabilité ira plus<br />

facilement vers l’IAE d’Aix que vers HEC par exemple, ce que<br />

confi rme Laurent Choain, chief people et communication offi cer<br />

<strong>du</strong> groupe Mazars. Au-delà <strong>du</strong> constat, il met en garde : « Les<br />

universités, les IAE et les business school ont des systèmes de<br />

formation différents. Ils n’ont ni les mêmes objectifs ni les mêmes<br />

publics ni les mêmes méthodes mais tous sont à la recherche<br />

de fi nancements supplémentaires ce qui rend le rapport à la<br />

formation continue malsain, car il est souvent purement économique.<br />

Les ressources ainsi collectées permettent de fi nancer<br />

un autre objectif : embaucher des professeurs reconnus qui<br />

publieront dans des revues prestigieuses permettant l’obtention<br />

d’accréditations ». Il poursuit : « Ce mercato des professeurs est<br />

loin des préoccupations des entreprises, l’objectif premier n’étant<br />

pas d’être de bons intervenants pour ce type de publics ». Selon<br />

Laurent Choain, le modèle à suivre a pour nom l’école belge<br />

Vlerick Business School qui a créé une entité à part pour son<br />

activité d’executive e<strong>du</strong>cation. Sa vocation unique : former des<br />

cadres dirigeants. Certaines écoles françaises sont, aux dires de<br />

l’expert, dans cet état d’esprit, tel HEC ou l’ESSEC dont le niveau<br />

de contribution est selon lui de très bonne qualité. « Mais pour<br />

beaucoup d’autres, l’executive e<strong>du</strong>cation, c'est juste une manne<br />

fi nancière, conclut-il. Et en plus l’argent gagné n’est pas réinvesti<br />

dans ce secteur. Il reste à créer en Europe une vraie culture de<br />

l’executive e<strong>du</strong>cation avec une proposition de valeurs loin de la<br />

vente d’une marque qui fait bien sur un CV. Si ce tournant n’est<br />

pas pris, les entreprises vont de plus en plus créer leur propre<br />

école car ce qui fait la qualité d’une formation aujourd’hui ce sont<br />

les participants, pas les professeurs ». n<br />

A. D<br />

Comment évolue<br />

la formation continue<br />

→ Une réforme<br />

en cours<br />

« Maintenant que la<br />

croissance est là elle va créer<br />

des emplois mais il y a déjà<br />

une difficulté à trouver<br />

les compétences voulues.<br />

330 000 emplois sont<br />

aujourd'hui non pourvus »,<br />

expliquait début janvier la<br />

ministre <strong>du</strong> Travail, Nicole<br />

Pénicaud. Et d’analyser :<br />

« Nous avons tellement<br />

vécu avec un chômage de<br />

masse que nous découvrons<br />

seulement maintenant<br />

le gap qu’il y a entre les<br />

métiers d’aujourd'hui et<br />

les qualifications. Il faut<br />

prendre la mesure de la<br />

rapidité des changements <strong>du</strong><br />

monde <strong>du</strong> travail ». Toute la<br />

formation professionnelle<br />

va justement être impactée<br />

cette année par la réforme<br />

qu’elle entreprend. Le congé<br />

indivi<strong>du</strong>el de formation<br />

(CIF) est ainsi promis à<br />

une mort certaine dans le<br />

cadre d’une fusion avec le<br />

CPF alors que les OPCA<br />

(organismes paritaires<br />

collecteurs agréés) seront<br />

privés de la collecte au profit<br />

de l’Urssaf.<br />

Le plus grand fléchage des fonds mutualisés vers les formations certifiantes /<br />

diplômantes commence à pro<strong>du</strong>ire ses effets dans les entreprises selon l’enquête<br />

annuelle sur les Achats de formation en entreprise qu’a publiée l’organisme<br />

Centre Inffo. En 2017, une forte proportion d’entreprises (79%) a ainsi investi<br />

dans des formations certifiantes, soit une hausse de 10% par rapport à 2015.<br />

« Les salariés achètent autant une formation qu’un titre pour se protéger dans<br />

leur parcours. Il faut pouvoir ensuite "revendre" cette formation certifiante dans<br />

le cadre de son parcours professionnel », commente le président de Centre Inffo,<br />

Louis-Charles Viossat. Sans pour autant avantager de façon déterminante les<br />

établissements les plus renommés selon lui : « Il faut aller plus loin que la marque<br />

grâce à une qualité qui s’évalue et permet de choisir une formation qui a de la<br />

valeur. Soit dans le DataDoc, soit avec des labels comme celui <strong>du</strong> Cnefop ». n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | NUMÉRO SPÉCIAL | SEMAINE DU MANAGEMENT<br />

43<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 43 03/05/2018 11:03

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