Science & Vie- Spécial Game of Thrones

14 GAME OF THRONES
Dans GoT
Toute l’épopée
de Game of Thrones
s’architecture autour
de la folle arythmie
du climat : l’été comme
l’hiver peuvent durer
toute une génération.
Comment expliquer le fantastique
désordre des saisons de Westeros ?
Imaginez des saisons complètement désordonnées,
des étés et des hivers pouvant durer quelques mois
comme des années. Imaginez qu’une génération
entière d’humains puisse naître, vivre et mourir dans
un même climat figé – oh, faites que ce soit plutôt
en été ! Et imaginez qu’il soit impossible de prévoir
la durée de la saison qui vient, qu’à chaque arrivée
du grand froid, l’angoisse de ne plus revoir les beaux
jours saisisse, non pas seulement les plus âgés, mais le
monde entier… Bref, imaginez Westeros.
Que le cycle des saisons soit, dans Game of Thrones,
un total vertige est l’une des idées les plus poignantes
de l’auteur de la saga, George R. R. Martin. D’ailleurs,
toute son épopée s’architecture autour de cette folle
arythmie du climat. Folle, vraiment ? Des saisons de
toutes durées ne peuvent-elles exister que dans un
univers de fantaisie ? “Avec certaines conditions cosmologiques,
une saisonnalité aussi désordonnée pourrait
bien exister”, répond Dan Lunt, professeur en sciences
climatiques à l’université de Bristol, en Angleterre.
C’est donc dans le système solaire de l’univers de GoT
que se cache le secret de ses saisons.
Outre les fans, la question a passionné de nombreux
spécialistes en astronomie, qui ont proposé plusieurs
explications à cette arythmie climatique. Sachant que
deux facteurs régissent le cycle des saisons sur une
planète : son inclinaison (ou obliquité) et sa révolution
autour de son étoile. En examinant la piste de la révolution,
certains ont émis l’idée que la planète de Game
of Thrones pourrait orbiter autour de deux soleils. Sauf
que, si deux étoiles illuminaient le ciel westerosien,
nul doute que les réalisateurs de la série nous auraient
offert des couchers de soleils rivalisant avec ceux de
Star Wars… Ou que l’auteur en aurait au moins fait
mention. De plus, dans la saga, le temps se compte en
années, lesquelles semblent de même durée que les
nôtres : la révolution de ce monde autour de son étoile
est donc similaire à celle de la Terre.
D’IRRÉGULIERS CAPRICES ?
Autre hypothèse alors : et si le soleil lui-même baissait
ou augmentait sa puissance lumineuse selon d’irréguliers
caprices ? En arrosant plus ou moins la planète de
ses rayons, il pourrait engendrer des périodes chaudes,
et d’autres froides ! “Sauf que cela n’expliquerait pas
pourquoi, en hiver, les jours raccourcissent”, balaie Dan
Lunt. En effet, dans notre monde comme dans la
série, le temps d’ensoleillement diminue à l’approche
de la morte-saison, et augmente à l’arrivée des beaux
jours. Or, une variation de puissance solaire seule ne
peut expliquer cette caractéristique précise : jours
d’hiver et d’été seraient tout aussi longs. Et d’ailleurs,
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