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The Red Bulletin Juin 2019 (FR)

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LE CRACK<br />

OU LE JEU<br />

Comment la DYCKMAN LEAGUE,<br />

qui célèbre son 30 e anniversaire<br />

cet été, a offert une alternative à<br />

la drogue pour devenir une place<br />

forte du basket new-yorkais et<br />

transformer un quartier à jamais.<br />

Texte DAVID HOWARD<br />

Photos ANDRE JONES<br />

Bien avant l’arrivée des Kevin<br />

Durant, Kemba Walker et<br />

autres demi-dieux du basket,<br />

les gros sponsors, les caméras,<br />

les rappeurs et la centaine<br />

d’équipes jouant les<br />

soirs d’été devant des foules compactes de<br />

2 000 spectateurs… bien avant tout cela,<br />

il n’y avait que trois potes.<br />

Trois potes, un ballon et un terrain.<br />

Kenny Stevens, Omar Booth et Michael<br />

Jenkins ont grandi ensemble dans les<br />

complexes d’immeubles de Dyckman à<br />

Inwood, au nord de Harlem, tout en haut<br />

de Manhattan, à New York (USA). Amis<br />

depuis leur plus tendre enfance, les trois<br />

jeunes hommes aimaient tous les sports<br />

mais le point culminant chaque année<br />

était la Holcombe Rucker League, un<br />

tournoi de basket-ball à l’échelle de la<br />

ville qui se tenait autrefois à Harlem. Leur<br />

terrain à eux, le noyau de leur vie et de<br />

leur amitié, c’était le Monsignor Kett<br />

Playground. Et bien qu’ils aient grandi et<br />

commencé à s’éloigner les uns des autres,<br />

ce terrain de basket restait le lien qui les<br />

unissait. « Le terrain, explique Stevens,<br />

c’était la maison. »<br />

À l’époque, fin des années 1980,<br />

Stevens était étudiant et jouait au basket<br />

au Kingsborough Community College,<br />

tandis que Booth jouait à West Virginia<br />

State et Jenkins travaillait à plein temps.<br />

Mais quand les longues journées d’été<br />

arrivaient, qu’ils étaient tous rentrés et<br />

réunis à la maison, ils se réjouissaient à<br />

l’idée de trouver des potes pour jouer,<br />

d’acheter des bières, et de s’asseoir dans<br />

le parc pour se marrer et vanner pendant<br />

des heures à propos d’une interception ou<br />

d’un lay-up refusé.<br />

C’était à peu près ce qu’on pouvait<br />

espérer de mieux à Dyckman à une<br />

époque où une épidémie de drogue sévissait<br />

dans le quartier. « Le crack a dévasté<br />

beaucoup de familles, poursuit Stevens.<br />

58 THE RED BULLETIN

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