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Combattre un ennemi invisible par l’inertie des populations Coronavirus et Covid-19, ces mots devenus si familiers à force d’être ressassés par nos esprits con nés n’ont pourtant fait leur apparition dans notre vocabulaire quotidien qu’il y a à peine quatre mois. Aujourd’hui associés à la mise en danger de nos aînés et de nos semblables les plus fragiles, associés également à une crise économique imminente qu’on nous promet sans précédent, ils nous obsèdent. Nos civilisations modernes sont confrontées pour la première fois à la gestion d’une pandémie. Dans ce contexte mondialisé inédit, nous ne pouvons nous empêcher de juger de l’ef cacité des mesures nationales prises pour endiguer la crise – d’abord sanitaire, et dans le futur, économique – à la lumière des modes opératoires observés chez nos voisins européens et plus lointains encore. Fort d’une économie florissante et d’un système de soin à la pointe de la technologie, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses efforts.
Combattre un ennemi invisible par l’inertie des populations
Coronavirus et Covid-19, ces mots devenus si familiers à force d’être ressassés par nos esprits con nés n’ont pourtant fait leur apparition dans notre vocabulaire quotidien qu’il y a à peine quatre mois. Aujourd’hui associés à la mise en danger de nos aînés et de nos semblables les plus fragiles, associés également à une crise économique imminente qu’on nous promet sans précédent, ils nous obsèdent.
Nos civilisations modernes sont confrontées pour la première fois à la gestion d’une pandémie. Dans ce contexte mondialisé inédit, nous ne pouvons nous empêcher de juger de l’ef cacité des mesures nationales prises pour endiguer la crise – d’abord sanitaire, et dans le futur, économique – à la lumière des modes opératoires observés chez nos voisins européens et plus lointains encore. Fort d’une économie florissante et d’un système de soin à la pointe de la technologie, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses efforts.
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EDITO
PAR MARTINA CAPPUCCIO
Combattre un ennemi invisible
par l’inertie des populations
Coronavirus et Covid-19, ces mots devenus si familiers à force
d’être ressassés par nos esprits confinés n’ont pourtant fait leur
apparition dans notre vocabulaire quotidien qu’il y a à peine quatre
mois. Aujourd’hui associés à la mise en danger de nos aînés et de
nos semblables les plus fragiles, associés également à une crise
économique imminente qu’on nous promet sans précédent, ils nous
obsèdent.
Nos civilisations modernes sont confrontées pour la première fois
à la gestion d’une pandémie. Dans ce contexte mondialisé inédit,
nous ne pouvons nous empêcher de juger de l’efficacité des mesures
nationales prises pour endiguer la crise – d’abord sanitaire, et
dans le futur, économique – à la lumière des modes opératoires
observés chez nos voisins européens et plus lointains encore. Fort
d’une économie florissante et d’un système de soin à la pointe de la
technologie, le Luxembourg n’a pas à rougir de ses efforts.
Forcément moins spectaculaire que les seize hôpitaux créés à Wuhan,
premier épicentre de l’épidémie, pour répondre à l’afflux de malades,
le Luxembourg peut tout de même se targuer d’avoir anticipé le
débordement de son système hospitalier en aménageant en moins
de deux semaines quatre centres de soins complémentaires, soit
autant de postes avancés contre l’infection répartis stratégiquement
sur son territoire.
Progressant à l’aveugle, les politiques semblent faire de leur
mieux pour organiser la gestion des événements. Les décisions
gouvernementales rapides et audacieuses assorties d’investissements
massifs ont d’ailleurs fait du pays le plus grand dépisteur au monde
proportionnellement à sa démographie. En première ligne du front
médical, c’est le personnel soignant qui affronte chaque jour un
risque important de contamination pour déjouer les statistiques
meurtrières du virus. 70% des acteurs de ce secteur étant frontaliers,
l’Etat a déployé des mesures exceptionnelles pour les loger et
faciliter leur quotidien.
En marge de ce combat vital, le front économique, fortement
endommagé par les mesures drastiques de distanciation sociale,
n’est pourtant pas négligé. Avec 8,8 milliards investis en soutiens
divers aux salariés et entreprises, le Luxembourg a cherché à
compenser les pertes provoquées par le gel de ses activités tout en
veillant à soutenir les plus vulnérables. Les routes désertées d’un
pays d’ordinaire miné par de sempiternels embouteillages sont
notamment le reflet d’accords fiscaux miraculeusement trouvés avec
les pays frontaliers pour favoriser le télétravail. Si l’épidémie devait
avoir une conséquence positive, ce serait sans doute celle de prouver
l’accessibilité à ces modes de travail alternatifs, tant du point de vue
de l’organisation interne des entreprises qu’au niveau fiscal. Les
travailleurs, allégés de la contrainte des trajets interminables, voient
plusieurs heures de leur journée libérées et passent davantage – ou
trop diront certains avec humour – de temps en famille.
La peur reste évidemment le sentiment dominant de cette crise,
frustratoirement combattue par le confinement. L’incertitude
planant sur l’avenir, même court-termiste, de nos sociétés paralysent
des populations déjà plongées dans une inertie physique par
nécessité sanitaire. Mises à part quelques irresponsables exceptions,
chaque individu retient son souffle – potentiellement infecté – à la
fois dans l’espoir d’épargner son voisin et dans celui de voir émerger
des solutions concrètes pour mettre fin à ce calvaire quotidien.
Confinés, pour les plus chanceux, nous rêvons plus que jamais à
un air sain respiré à pleins poumons, aux embrassades joyeuses et
sans craintes de nos proches et aux rires dé-digitalisés de nos amis.
Quelques plaisirs autrefois simples, devenus synonymes de liberté
retrouvée. n