L'ESSENTIEL DU SUP PREPAS_N°42 - OCTOBRE 2020
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L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2020</strong> N° 42<br />
longtemps nous avons remis un diplôme de docteur<br />
honoris causa au ministre des Finances du Luxembourg<br />
devant un nombre très important d’élèves. Au-delà<br />
de la personnalité exceptionnelle que nous recevions<br />
sur la thématique du développement durable et de la<br />
solidarité européenne, ils étaient aussi venus parce<br />
qu’ils recherchent des occasions de se rencontrer. Nous<br />
devons à nos étudiants cette garantie d’un enseignement<br />
présentiel mais aussi une garantie sanitaire qui<br />
passe par un pourcentage d’enseignement numérique.<br />
O. R : La solution c’est l’enseignement à<br />
distance ?<br />
F. B : Je ne crois pas au digital pur. La règle que nous<br />
nous sommes fixée c’est le « 20/40 » : au moins 20 %<br />
d’enseignement numérique et au moins 40 % d’enseignement<br />
présentiel dans chaque cursus. Ce qui<br />
laisse aux professeurs une marge d’appréciation tout<br />
en sachant que la partie présentielle ne peut en aucun<br />
cas descendre sous les 40 %. C’est tout l’enjeu du<br />
« Phygital Management Education » que nous mettons<br />
en œuvre parce que l’enseignement purement digital<br />
c’est un peu la même chose que lire un « Guide du<br />
Routard » sans voyager !<br />
Si on n’est jamais allé travailler dans une entreprise<br />
allemande, jamais sorti dans la rue en Allemagne on peut<br />
toujours essayer d’en parler grâce à des guides mais<br />
cela n’a rien à voir avec les parcours et les expériences<br />
que nous proposons. Nos campus – hérités du modèle<br />
historique de l’EAP – permettent cette acculturation.<br />
Le contact humain, l’empathie, l’adaptation à chaque<br />
profil, mais aussi le temps passé dans l’école et dans<br />
la capitale (car tous nos campus sont urbains !) sont<br />
autant de caractéristiques qui constituent le cœur de<br />
notre métier.<br />
Ce que vient chercher l’étudiant, ce pour quoi il a<br />
travaillé pour nous rejoindre, ce pour quoi il paie,<br />
c’est pour acquérir des expertises de très haut niveau<br />
dans le cadre d’un échange avec leurs professeurs,<br />
leurs camarades de tous horizons. Il n’y a pas très<br />
ESCP<br />
Pour les étudiants extra-européens qui n’ont pu rejoindre<br />
un de nos campus, nous avons aussi développé des<br />
enseignements totalement à distance.<br />
O. R : L’enseignement supérieur semble finalement<br />
s’être assez bien adapté à la pandémie.<br />
C’est votre sentiment ?<br />
F. B : En 1854, lors de l’inauguration de l’Ecole Centrale<br />
de Lille, Louis Pasteur tient un discours au cours duquel<br />
il prononce cette phrase célèbre : « Souvenez-vous<br />
que dans les champs de l’observation le hasard ne<br />
favorise que les esprits préparés ». La Covid-19 a été<br />
un accélérateur de transformation dans un secteur qui<br />
était déjà prêt à se transformer. J’y vois trois grandes<br />
évolutions à venir, déjà identifiées mais qui vont arriver<br />
plus vite que prévu.<br />
La première est l’arrivée de nouveaux entrants et,<br />
en premier lieu, les GAFAM (ou les BATX chinois). Les<br />
Google, Facebook, Apple… disposent d’une surface<br />
financière qui leur permet potentiellement d’investir<br />
des milliards pour acquérir des business schools ou<br />
de grandes universités. Ils peuvent imaginer délivrer<br />
ensuite un enseignement gratuit, qu’il soit ou non en ligne.<br />
Cela doit nous amener à caractériser mieux encore la<br />
valeur ajoutée de nos écoles. Soit nous nous disons que<br />
cela passera (« Do nothing, wait and see »), soit nous<br />
réagissons en fusionnant des établissements, soit nous<br />
développons des partenariats avec les entreprises du<br />
digital ou du Conseil en gardant bien à l’esprit ce qu’ils<br />
n’ont pas et ce qu’ils font mieux que nous.<br />
La deuxième évolution est bien sûr la montée en puissance<br />
du numérique et tout ce qu’il permet (IA, big<br />
data) qui nous permet d’amener les jeunes à faire des<br />
choix judicieux.<br />
Un tout nouveau Global<br />
Executive PhD<br />
ESCP délivrait déjà un<br />
E-MBA à des cadres<br />
expérimentés. Depuis cet<br />
été elle va plus loin en leur<br />
proposant d’obtenir un Global<br />
Executive PhD, un diplôme<br />
en trois ou quatre ans en part<br />
time qui doit « réduire le gap<br />
entre le monde académique<br />
et celui de l’entreprise ».<br />
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