L'ESSENTIEL DU SUP PREPAS_N°42 - OCTOBRE 2020

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT OCTOBRE 2020 N° 42 Covid-19 : comment adapter les campus ? Même si c’est le plus souvent en dehors des campus que se font les contaminations les clusters se multiplient dans l’enseignement supérieur. Depuis le 6 octobre les établissements situés dans les zones les plus touchées doivent réduire de moitié leurs capacités. Aix-Marseille, Paris, Bordeaux, Nice, Lyon, Grenoble, Saint- Etienne, Toulouse et Lille, dans les zones d’alerte renforcées et maximales le Premier ministre a annoncé que les salles ou amphithéâtres ne pourraient être remplis qu’à moitié à compter du mardi 6 octobre. La ministèe de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), Frédérique Vidal, demande également à ce que soit réalisé un point de situation quotidien entre les chefs d’établissements publics d’enseignement supérieur et le recteur de région académique afin de « suivre au plus près l’évolution de la situation sanitaire ». Etre réactif Diriger un établissement d’enseignement supérieur aujourd’hui c’est faire preuve d’une réactivité permanente. « Nous n’avons pas à notre disposition d’algorithme qui nous indiquerait qu’il faut fermer un campus à partir de tel ou tel nombre de cas d’étudiants atteints du Covid-19 », confie Jacques Fayolle, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieur (Cdefi) et directeur de Télécom Saint-Etienne. Pas d’algorithme mais des instructions – plus ou moins claires – du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Si nous ne sommes pas revenus au temps du confinement, les universités qui se sont abstenues de faire respecter la distanciation physique sont en tout cas aujourd’hui rappelées à l’ordre par le MESRI. Il leur est en effet instamment demandée de respecter une jauge de 50 % de remplissage de leurs amphis. Ce que la plupart des Grandes écoles faisaient déjà. Mais peu encore les universités comme en témoigne la pétition signée par 2000 étudiants de l’université Lyon 3 pour faire respecter les gestes barrières dans les amphis. « Nous avons interpellé l’administration, le doyen et le président de la faculté, et à part le port du masque obligatoire, aucune mesure n’est prise », écrit ainsi en étudiant en licence de droit à France 3. Selon lui les étudiants sont « entre 400 et 500 dans les amphithéâtres entassés, et dans les petites salles pour les TD (travaux dirigés) plus de 30. Il n’y a aucun mètre de distance, les couloirs, les entrées d’amphithéâtre sont bondés ». Fermer les campus ? « Covid-19 : un tiers des clusters concerne l’école et l’université » titre Le Monde qui établit qu’avec « 285 foyers de contamination en cours d’investigation, le milieu scolaire et universitaire devient la première « collectivité » de circulation du virus, devant les entreprises, selon le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France ». Résultat : les campus ferment les uns après les autres, ou du moins les établissements demandent à leurs étudiants de rentrer chez eux. Toutes les formations (Bachelor, cycle ingénieur, MsCT, Master) sont ainsi passées en distanciel à l’Ecole polytechnique depuis le 21 septembre, et ce pour deux semaines. La situation sera réévaluée à la fin de cette période. Même chose à Sciences Po Paris, HEC Paris, Centrale Lyon, etc. Même décision du côté de Rennes SB. « Le 21 septembre nous avons décidé de basculer ces cours en ligne pour préparer une seconde rentrée, le 5 octobre 2020, après avoir constaté une circulation accrue du Covid sur la métropole rennaise et indirectement des cas d’étu- O.R. Comme ici Bruno Neil pour le Groupe Excelia, les directeurs d’école font aujourd’hui leurs présentations masqués Les conseils du MESRI Pour gérer toutes les questions liées au Covid-19 le MESRI a publié toute une série de fiches sur son site : https:// services.dgesip.fr/T712/ covid_19. Vous y trouverez notamment l’ensemble du plan de continuité pédagogique, les circulaires et ordonnances encadrant les activités pendant la « période Covid-19 » ou des informations sur la mobilité internationale. 32
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT OCTOBRE 2020 N° 42 diants sous surveillance », explique son directeur, Thomas Froehlicher. Un basculement complet en classes virtuelles de deux semaines qui se répétera cette année académique autant que nécessaire pour garantir la sécurité sanitaire de l’école. Certaines écoles dispensaient même leurs cours entièrement à distance depuis la rentrée. C’est le cas à Grenoble EM. « Je suis désolé de voir que les conditions sanitaires nous donnent raison et surtout de constater que la pandémie est loin de se terminer », constate le directeur adjoint de GEM, Jean-François Fiorina. S’adapter Et même si on ne doit pas forcément demander aux étudiants de rentrer chez eux c’est tout le système qui est touché. « La situation est évolutive de jour en jour. Le point positif est que les protocoles fonctionnent et sont bien acceptés par les étudiants comme les personnels. La principale difficulté est du côté des services de santé qui sont débordés », confie encore Jacques Fayolle, qui reprend : « Les écoles veulent le plus possible assurer les cours en présentiel mais seulement si c’est réalisable avec la taille des salles et l’amplitude des horaires ». Et cela peut aussi coûter cher. « Consciente » de la charge financière que le port du masque représente pour ses étudiants » (estimée à 32 euros par mois), l’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) offre ainsi deux masques lavables (conformes aux normes AFNOR et lavables 100 fois) à tous ses étudiants. 61 000 masques sont distribués gratuitement à partir du 14 septembre. Autre conséquence : les séjours étudiants à l’étranger se sont effondrés. Seuls 330 étudiants de l’université de Nantes ont maintenu leurs séjours d’études à l’étranger en cette rentrée 2020. C’est 40 % de moins que l’an dernier. Même phénomène dans la plupart des Grande écoles qui n’en reçoivent pas moins beaucoup d’étudiants venus du monde entier. « Nos étudiants internationaux nous rejoignent début octobre et nous restons sur une tendance proche de 500 étudiants en Msc, comme les années passées, mais aussi une très forte augmentation en bachelor (IBPM) et dans notre PGE (Master in Management). D’autres nous rejoindront en janvier pour une rentrée décalée », assure Thomas Froehlicher. Montrer le bon exemple en se présentant masqué devant ses étudiants pour la rentrée, c’est ce que fait ici Christophe Germain pour Audencia Une contamination en dehors des établissements Universités et Grandes écoles ont beau prendre toutes les précautions sur les campus que peuvent-ils quand les étudiants ne respectent pas les règles en dehors ? « Les étudiants ont aussi une part de leur vie à l’extérieur de l’université. Si vous prenez les dernières mesures qui ont été prises vis-à-vis des bars ou des restaurants, on voit une population jeune, étudiante. Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire que les universités soient à l’origine de la concentration de la contamination virale », soutient ainsi Manuel Tunon de Lara, le président de l’université de Bordeaux sur Europe 1. Ce que confirme Frédérique Vidal sur Figaro live-LCP : « Ce ne sont pas des clusters par promotion mais des clusters par groupe d’amis. Rien ne nous dit que les contaminations se font au sein des établissements ». La distanciation sociale peut s’ajouter aux masques. Pour leur rentrée les nouveaux étudiants du programme Grande école (PGE) de Audencia ont ainsi suivi une conférence à bon espace l’un de l’autre dans la grand amphithéâtre du Palais des Congrès de Nantes loué pour l’occasion. Un appel à projet sur l’hybridation des formations Pour aider les établissements à se préparer à tous les scenarii en mutualisant leurs efforts, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) ont lancé début juin 2020 un appel à projet sur l’hybridation des formations. Prioritairement au niveau licence il s’agit de créer des ressources pédagogiques accessibles à distance et partagées entre plusieurs établissements. C’est ainsi les projets de 34 établissements qui ont été retenus. Les quinze initiatives les plus mûres bénéficieront de subventions allant de 900 000 à trois millions d’euros et les dix-neuf autres, d’un fond d’amorçage qui leur permettra de lancer dès maintenant la création de contenu tout en perfectionnant leur projet. Audencia BS 33
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