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LIVRE BLANC : Se former aux métiers de demain

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62 SE FORMER AUX MÉTIERS DE DEMAIN<br />

2020<br />

Les campus français – ici celui <strong>de</strong> NEOMA BS – sont particulièrement multiculturels<br />

penser qu’elle définit elle-même sa position. Je le vois<br />

particulièrement lorsque je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à mes étudiants<br />

d’écrire leur biographie. Les « non traditionnels » s’y<br />

expriment sous la forme d’un « je » et racontent un<br />

récit au sein duquel la famille est un lieu où ils déci<strong>de</strong>nt<br />

leur parcours.<br />

Mais dans l’entreprise traditionnelle il faut parfois<br />

porter <strong>de</strong>s « charlottes » et respecter <strong>de</strong>s horaires.<br />

C’est souvent ce problème d’adhésion à une vision<br />

collective qui conduit les jeunes à se lancer dans la<br />

création <strong>de</strong> start-up. Alors comment développer le<br />

sens du collectif dans une institution d’enseignement<br />

supérieur ? C’est là qu’il faut s’interroger sur la réponse<br />

à donner <strong>aux</strong> étudiants. L’enjeu est <strong>de</strong> les préparer à<br />

ce mon<strong>de</strong> collaboratif <strong>aux</strong> formes tellement diverses.<br />

Il n’y a quand même pas que <strong>de</strong>s soft skills à<br />

apprendre aujourd’hui !<br />

Bien sûr et il faut même insister sur les hard skills dont<br />

ont besoin les secteurs d’activité. Il ne faut surtout<br />

pas donner l’impression qu’il suffit d’être à l’aise pour<br />

réussir un parcours professionnel aujourd’hui ! Or on<br />

a tendance à entretenir le sentiment d’utilitarisme <strong>de</strong><br />

nos étudiants en leur répétant que cela ne sert à rien<br />

d’apprendre certaines connaissances puisqu’elles<br />

pourraient ne jamais leur servir. Mais on ne sait jamais<br />

ce qui servira ou pas.<br />

À l’ère <strong>de</strong>s Big Data, <strong>de</strong> l’intelligence<br />

artificielle (IA), faut-il accentuer le poids<br />

<strong>de</strong>s mathématiques, <strong>de</strong>s statistiques dans<br />

l’enseignement ?<br />

La question du poids <strong>de</strong>s maths n’est pas nouvelle.<br />

Ce qui est nouveau c’est par exemple la question <strong>de</strong><br />

savoir s’il faut apprendre le coding à tout le mon<strong>de</strong>. Si<br />

les compétences en Big Data ou IA sont nécessaires<br />

aujourd’hui elles doivent s’appuyer ou compléter la maîtrise<br />

d’un métier donné. Notre rôle ce n’est pas <strong>de</strong> <strong>former</strong><br />

<strong>de</strong>s spécialistes <strong>de</strong>s Big Data mais <strong>de</strong>s personnes qui<br />

feront un métier grâce ou avec les Big Data. On apprend<br />

d’abord le private banking, et les outils. L’enjeu majeur<br />

c’est d’apprendre à apprendre à <strong>de</strong>s jeunes qui sont <strong>de</strong>s<br />

professionnels, pas <strong>de</strong>s spécialistes.<br />

Dans ce contexte notre système <strong>de</strong> classes<br />

préparatoires vous paraît toujours adapté ?<br />

C’est un système bien équilibré avec ses <strong>de</strong>ux années<br />

<strong>de</strong> propé<strong>de</strong>utique qui préparent à apprendre les bases<br />

et les techniques. Passer cinq ans à apprendre seulement<br />

la gestion, je m’interroge. Cinq ans <strong>de</strong> sa vie à un<br />

âge où on dispose <strong>de</strong> telles capacités d’apprentissage<br />

cela ne doit pas être gâché ! Le mérite <strong>de</strong>s classes<br />

préparatoires c’est <strong>de</strong> faire fonctionner les neurones<br />

pendant un ou <strong>de</strong>ux ans pour apprendre énormément.<br />

Après on sait qu’on possè<strong>de</strong> un muscle qu’on peut faire<br />

travailler toute sa vie !

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