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Maintenance & Entreprise n°633

Industrie Paris 2014 : Tous les salons et les expositions qui dynamisent la maintenance

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Dossier<br />

Analyse ><br />

Quand les ultrasons trahissent les fuites<br />

Un détecteur d’ultrasons pour peu qu’il soit suffisamment<br />

sensible permet de détecter des fuites de faible amplitude.<br />

Appliquée au réseau de distribution d’air comprimé, cette<br />

technique permet d’optimiser le fonctionnement de l’installation<br />

pour mieux calibrer la puissance des compresseurs et<br />

réduire le montant de la facture d’électricité.<br />

De tous les flux qu’exploitent l’entreprise industrielle, l’air<br />

comprimé est peut-être celui dont il est le plus difficile<br />

d’apprécier l’indice de performance énergétique, ce qui<br />

fait que de nombreux industriels ne se préoccupent guère d’optimiser<br />

ce poste de dépense. A cela plusieurs raisons.<br />

D’abord, il ne s’agit pas à proprement parler d’une énergie dangereuse<br />

pour les utilisateurs. Son fluide porteur est sans couleur,<br />

sans odeur et il n’est ni inflammable, ni explosif. Dans de<br />

nombreuses applications, le potentiel de force mécanique qu’il<br />

véhicule n’est pas utilisé de manière continue. Et surtout, l’air<br />

comprimé est issu de la transformation d’une énergie mécanique,<br />

elle-même générée le plus fréquemment, à partir d’une<br />

énergie électrique et, dans quelques cas spécifiques à partir<br />

d’une énergie fossile (essence ou gasoil).<br />

Partant de la situation la plus courante, la logique parle d’évidence<br />

: plus on consomme de l’air, plus on consomme d’énergie<br />

électrique… une ressource facturée au kilowatt. Le jeu des<br />

différentes étapes qui conduisent de la transformation initiale<br />

à l’utilisation fait pourtant de l’air comprimé, l’une des énergies<br />

les plus coûteuses pour l’entreprise qui en a l’usage.<br />

Une cascade de pertes<br />

Si l’on en croit les professionnels du secteur, un réseau de<br />

distribution d’air comprimé peut occasionner jusqu’à 40 % de<br />

pertes d’énergie dans le circuit qui mène du compresseur aux<br />

points de distribution opérationnels ; la moyenne se situant autour<br />

de 30 %. La raison coule de source : une fois comprimé,<br />

l’air cherche à s’échapper partout où le réseau présente des<br />

faiblesses (soudures, joints souples, colmatages, etc.). Ces<br />

Pour maximiser l’énergie produite par un compresseur sur un site<br />

industriel, il faut s’assurer que le réseau qui distribue l’air comprimé<br />

est exempt de fuites aussi minimes soient-elles.<br />

pertes dont une grande majorité peut être évitée, sont donc<br />

directement responsables d’une surconsommation électrique<br />

dans une proportion presque comparable. Elles s’ajoutent évidemment<br />

aux dissipations consécutives aux passages d’une<br />

énergie à l’autre (production de chaleur dans les circuits électriques<br />

et mécaniques du compresseur, du sécheur, frottements,<br />

etc.).<br />

On identifie communément quatre types de fuites. Les fuites<br />

importantes sont généralement les mieux maîtrisées et les<br />

plus rapidement traitées. Il s’agit le plus souvent d’un incident<br />

comme un raccord desserré, un tuyau percé, fendu ou rompu,<br />

une vanne d’arrêt cassée, etc. Sauf lorsqu’il survient à distance<br />

des activités humaines (fuite sous toiture, dans un passage<br />

enterré, etc.), ces problèmes sont rapidement détectés ne<br />

serait-ce qu’en raison du bruit parfaitement audible – le plus<br />

souvent gênant – qu’ils génèrent. Lorsque l’incident se produit<br />

à proximité d’un point d’utilisation, la perte de puissance est<br />

telle que la recherche de panne s’impose à tous.<br />

D’une autre nature, les fuites moyennes qui représentent environ<br />

10 % de la puissance perdue sont elles aussi, rapidement<br />

détectées par les opérateurs. Il peut s’agit de fuites se<br />

produisant sur un vérin, sur un détendeur, etc. là encore, le<br />

niveau de bruit généré permet une détection rapide à l’exception,<br />

des environnements particulièrement bruyants. Même si<br />

le débit d’une telle fuite est moindre, les pertes de puissance<br />

occasionnées réduisent la puissance disponible au détriment<br />

du compresseur.<br />

Des pertes plus insidieuses<br />

Dans une installation transportant l’air comprimé, l’essentiel<br />

des pertes est cependant généré par les fuites de moindre<br />

importance.<br />

Ainsi, les fuites mineures qui sont à la limite de la détection<br />

audible, passent le plus souvent inaperçues dans l’ambiance<br />

sonore d’un site en fonctionnement normal. Elles peuvent en<br />

revanche, être détectées lorsque les installations sont à l’arrêt.<br />

Ces fuites représentent à elles-seules, de l’ordre de 30 % à<br />

40 % du total des pertes de puissance pouvant être évitées.<br />

Enfin, les micro-fuites sont de loin les plus insidieuses et les<br />

plus préjudiciables aux entreprises soucieuses de leur bilan<br />

énergétique. Absolument inaudibles à l’oreille humaine<br />

puisqu’elles produisent des ultrasons, elles représentent la<br />

moitié de la dépense inutile en énergie.<br />

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Mars 2014 – N°633

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