Maintenance & Entreprise n°633
Industrie Paris 2014 : Tous les salons et les expositions qui dynamisent la maintenance
Industrie Paris 2014 : Tous les salons et les expositions qui dynamisent la maintenance
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Dossier<br />
La justification du recours aux ultrasons tient en deux mots :<br />
choc et haute fréquence. Les chocs sont révélateurs de la défaillance<br />
annoncée des roulements. Un roulement dégradé –<br />
écaillé par exemple – génère une onde de choc. De très courte<br />
durée, l’événement n’est présent qu’en haute fréquence. Pour<br />
être plus précis, l’impact libère une énergie localisée lors de<br />
chaque passage d’un élément roulant sur la zone écaillée.<br />
Les ultrasons sont donc naturellement sensibles aux impacts.<br />
Un deuxième facteur facilite leur mise en valeur. Il s’agit de<br />
l’atténuation forcée des fréquences basses. Comme, par<br />
exemple, celles qui sont générées par le lignage ou le balourd.<br />
Lors de mesure en basse fréquence, ces phénomènes très<br />
énergétiques parasitent la détection de l’avarie du roulement<br />
qui quant à elle développe peu d’énergie.<br />
Cet effet de masquage est un des écueils rencontrés en mesure<br />
vibratoire. Typiquement, le balourd, le lignage, tout en<br />
restant dans des valeurs acceptables, produisent un niveau<br />
d’énergie qui vient noyer le signal utile. Afin de contourner le<br />
problème, la mesure ultrasonore travaille à des fréquences<br />
plus élevées, tout en évacuant les basses fréquences par<br />
filtrage. En adoptant cette stratégie, les phénomènes « parasites<br />
»’ ne masquent plus la composante haute fréquence du<br />
signal recherché.<br />
Plus la vitesse est basse, plus l’énergie libérée est faible. Elle<br />
sera généralement insuffisante à provoquer une vibration de la<br />
structure. Ce phénomène explique aussi en partie, la mauvaise<br />
sensibilité de l’analyse vibratoire lorsque la vitesse est faible.<br />
En réalité, il nécessite un traitement sophistiqué du signal qui<br />
nécessite de faire appel aux compétences d’un personnel hautement<br />
qualifié, justifiant d’une solide expérience en traitement<br />
du signal. Ceci explique les échecs subis avec l’analyse vibratoire.<br />
Une solution à première vue attirante serait d’utiliser un<br />
accéléromètre de plus grande sensibilité. On trouve facilement<br />
des capteurs avec une sensibilité de 500 mV/g au lieu de 100<br />
mV/g. Malheureusement, le gain supplémentaire n’améliore<br />
en rien la situation car, si la partie utile du signal s’en trouve<br />
effectivement majorée d’un coefficient 5, le bruit l’est également.<br />
Partant, le rapport signal/bruit reste identique au final.<br />
Un capteur au design spécifique<br />
La première particularité des ultrasons est de recourir à des<br />
capteurs de contact résonnants. La seconde est de réaliser la<br />
mesure sur une bande de fréquence étroite autour de la résonnance.<br />
Le capteur joue alors le rôle d’amplificateur mécanique<br />
et d’atténuateur des composantes altérant la recherche de la<br />
défaillance du roulement.<br />
Une première ligne de défense, l’écoute<br />
La fonctionnalité la plus connue d’un détecteur ultrasonore est<br />
de disposer… d’un casque audio. La reproduction des sons à<br />
haute fréquence dans le domaine audible est appelée hétérodyne.<br />
Les personnes n’ayant jamais utilisé ce type d’instruments<br />
penseront que l’écoute est une technique archaïque<br />
voire, totalement dépassée. En fait, c’est tout le contraire, spécialement<br />
pour les basses vitesses. Chaque opérateur sera<br />
en mesure de distinguer un roulement sain de son homologue<br />
écaillé à force d’usure. Le premier produit un son régulier<br />
qu’on pourrait qualifier de calme. Le second génère un bruit<br />
reconnaissable, constitué de craquements répétitifs. L’apprentissage<br />
est rapide. Il ne requiert aucun bagage technique particulier.<br />
La technique est donc accessible à tous. C’est la raison<br />
de son succès.<br />
Cependant, l’écoute seule n’est pas une fin en soi. Des mesures<br />
fiables sont indispensables sauf à tourner le dos à la<br />
mise en place d’un vrai programme de maintenance conditionnelle.<br />
En effet, sans mesure, l’instrument ne serait rien de plus<br />
qu’un banal stéthoscope.<br />
Des mesures statiques assurent la fonction de dépistage<br />
Les mesures statiques – ou mesures globales – sont faciles<br />
à implémenter car le résultat est un nombre. On parle alors<br />
d’indicateurs scalaires. Elles constituent la base de tout programme<br />
de maintenance. Elles permettent la création de<br />
courbes de tendance et la mise en place de seuils d’alerte.<br />
Pour les roulements lents, deux indicateurs sont utiles : la valeur<br />
RMS qui caractérise l’énergie véhiculée et la valeur crête<br />
qui caractérise l’amplitude du signal. En suivant l’évolution de<br />
ces deux indicateurs, le dépistage à un stade précoce est accessible<br />
à tous sans faire appel à un expert.<br />
Voici les mesures provenant de deux machines identiques<br />
fonctionnant à une vitesse de rotation de 50 tours/mn. Le temps<br />
d’acquisition des mesures est de seulement 20 secondes.<br />
La simple comparaison entre les mesures permet de distinguer<br />
le roulement en bon état de celui qui présente un défaut.<br />
Les mesures dynamiques : du dépistage au diagnostic<br />
Spécifications du capteur à vis SDT RS1<br />
Parfois le technicien veut aller au-delà du dépistage. Le besoin<br />
survient sur des machines complexes ou après des pannes<br />
répétitives. Il doit alors déterminer la nature du dysfonctionnement.<br />
C’est le diagnostic, établi à partir de la mesure dynamique.<br />
Mars 2014 – N°633<br />
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