Panorama de presse quotidien du 14 03 2022
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Ce que pensent les prescripteurs <strong>du</strong><br />
champagne<br />
• 10 mars <strong>2022</strong> Terre <strong>de</strong> vins<br />
(Photo F. Hermine)<br />
Au contact direct <strong>de</strong> la clientèle, les prescripteurs (cavistes, sommeliers, barmen) portent<br />
l’image <strong>de</strong>s marques. Les élaborateurs veillent donc à maintenir avec eux <strong>de</strong>s contacts<br />
réguliers, à les rencontrer, à les informer voire à les former. Pour affiner cette politique,<br />
le Comité Champagne a commandé au Cabinet Sky Consulting une enquête qualitative<br />
visant à évaluer leur culture <strong>du</strong> champagne, l’image qu’ils ont <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et la manière<br />
dont ils le prescrivent.<br />
Chez les cavistes, cette étu<strong>de</strong> montre une vraie connaissance <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it bien qu’elle soit<br />
moindre par rapport à celle qu’ils ont en général <strong>du</strong> vin. Chez les gérants <strong>de</strong> restaurants, on<br />
observe parfois un certain opportunisme dans leur manière <strong>de</strong> se renseigner, se cantonnant<br />
aux informations économiques tout en négligeant les aspects techniques et culturels.<br />
En ce qui concerne la perception <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, on s’aperçoit <strong>de</strong> manière générale qu’il n’est pas<br />
toujours vraiment considéré comme un vin et que l’aspect festif peut prendre le <strong>de</strong>ssus sur<br />
cette dimension, même si tous expriment un engouement pour la diversité <strong>de</strong>s cuvées<br />
proposées par l’appellation. Le pro<strong>du</strong>it, par son aspect traditionnel leur inspire confiance, et<br />
ils sont fiers d’en parler et <strong>de</strong> le vendre. En revanche, la culture champenoise est jugée<br />
austère, voire « un peu protestante », par opposition à une Bourgogne plus joviale et à<br />
l’élégance bor<strong>de</strong>laise. Le prix est aussi un obstacle. Dans les restaurants et les bars, si le<br />
champagne représente souvent le plus gros chiffre d’affaires, les marges sont plus faibles que<br />
sur les autres vins. Le prix <strong>de</strong>s bouteilles est aussi un frein à leur service à la coupe : le samedi<br />
soir, on réfléchit à <strong>de</strong>ux fois avant d’ouvrir un flacon, en sachant que l’établissement sera<br />
fermé le dimanche et que si l’intégralité n’est pas consommée, le reste sera per<strong>du</strong>.<br />
Pour mieux comprendre la manière dont le champagne est prescrit, cette étu<strong>de</strong> a décidé <strong>de</strong><br />
scin<strong>de</strong>r la catégorie en quatre types. Les « classiques », <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s marques bien connues,<br />
avec <strong>de</strong>s prix qui restent accessibles, que les consommateurs achètent par sécurité. « Les<br />
prestigieux », c’est-à-dire les millésimés ou les cuvées spéciales, dont la valeur est facile à<br />
justifier par une qualité exceptionnelle. « Les nouveaux champagnes atypiques », élaborés par<br />
la jeune génération <strong>de</strong> vignerons, qui cherche à se différencier, en mettant en avant <strong>de</strong>s<br />
cépages rares, une absence <strong>de</strong> dosage… L’approche est alors passionnée. Elle nous éloigne <strong>de</strong><br />
l’univers <strong>du</strong> luxe, pour nous rapprocher <strong>de</strong> celui <strong>du</strong> vin. La communication tourne moins<br />
autour <strong>de</strong> la marque que <strong>de</strong> la personne, <strong>du</strong> vigneron. Enfin, « les champagnes engagés »,<br />
c’est-à-dire les vins bios et biodynamiques.<br />
Face à cela, on trouve différents types <strong>de</strong> prescripteurs. « Les contraints », qui font souvent<br />
partie d’un grand réseau <strong>de</strong> cavistes et ren<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s comptes au siège. Ils ne sont pas toujours<br />
complètement libres dans leurs choix et mettent davantage l’accent sur les <strong>de</strong>ux premières<br />
catégories, ce qui constitue pour eux une sécurité à la fois pour le commerce et pour l’image<br />
<strong>de</strong> l’établissement. « Les ouverts », plus flexibles, qui ont un lien direct avec les<br />
intermédiaires et cherchent à proposer une large gamme <strong>de</strong> choix comprenant aussi bien <strong>de</strong>s