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A la découverte des oiseaux

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l’évolution, le cycle de reproduction des petits oiseaux s’est par exemple calé sur

la disponibilité en insectes. Ainsi, l’abondance de chenilles est maximale lorsque

les petites mésanges sont en croissance maximale. Mais quand les températures

élevées provoquent un avancement des pics d’abondance de chenilles, les chenilles

sont déjà transformées en chrysalide quand les mésanges vont les chercher. Il en

résulte une plus forte mortalité chez les jeunes mésanges au nid, donc moins de

jeunes envolés pour renouveler la population, donc moins de mésanges au final.

Le coucou est aussi un bel exemple des conséquences phénologiques – c’est-à-dire

du déroulement dans le temps des étapes du cycle biologique annuel – de ces dérèglements

du climat. Certaines femelles de coucou volent les nids d’espèces sédentaires

– comme le rougegorge ou l’accenteur – pour y pondre leurs œufs. Mais si le

printemps est en avance, lorsque ces femelles reviennent d’Afrique, les hôtes ont

déjà pondu. Elles ne peuvent donc pas les parasiter. C’est une bonne nouvelle pour

les rougegorges, mais pas pour les autres espèces hôtes du coucou qui vont être plus

parasitées. On observe ainsi que les jeunes coucous naissent de plus en plus dans

les nids de passereaux migrateurs, réduisant ainsi les effectifs de cette dernière

espèce, et rompant l’équilibre établi jusqu’alors.

LA CHASSE

Les prélèvements par la chasse, s’ils ne sont pas

raisonnés, peuvent également mettre en danger

des populations voire des espèces. La pression

de la chasse seule peut rarement conduire

à une extinction, même si l’exemple du pigeon

voyageur d’Amérique – qui fut volontairement

éradiqué – est célèbre. Mais elle peut aggraver

une situation rendue déjà difficile par les

autres pressions d’origine anthropique. On sait

aujourd’hui que le déclin des populations scandinaves

de Bruant ortolan, Emberiza hortulana,

en danger

Le bruant ortolan est une espèce

était dû pour moitié au braconnage dont l’espèce faisait l’objet dans le sud-ouest de la

France jusqu’en 2017. Mettre fin à ce braconnage ne va pas forcément sauver l’espèce,

mais lui donne deux fois plus de chance de s’en sortir.

D’une manière générale, il conviendrait de ne chasser les espèces en déclin qu’après

avoir évalué précisément l’impact de ces prélèvements afin de ne pas amplifier des

disparitions d’espèces sauvages dans le seul but de satisfaire des activités de loisirs.

La chasse est parfois nécessaire pour réguler la prolifération d’animaux qui n’ont

plus de prédateurs, mais devrait être interdite sur les espèces en voie de disparition

– ce qui n’est malheureusement pas le cas en France.

Un oiseau, c’est quoi ? 37

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