« engendre une forte pression foncière sur les territoires particulièrement dans les secteurs qualitatifs ou bénéficiant <strong>de</strong> sous-dénominations »). Autre bonification notable <strong>du</strong> prix <strong>de</strong> vente moyen, celle <strong>de</strong>s vignes à eaux-<strong>de</strong>-vie : +6 %, à 58 600 €/ha. La tendance est alimentée par le fort développement Cognac, où « pour répondre à la forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> négoce, et être en capacité d’alimenter les marchés <strong>de</strong> l’export » <strong>de</strong>s plantations <strong>de</strong> 2 <strong>30</strong>0 ha ont été actées l’an passé, ce qui « continue à tendre la situation sur les terres plantables, dont la valeur, selon les crus, dépasse les 12 000 euros/ha » note la FNSAFER. De l’autre côté <strong>du</strong> spectre foncier, les AOP dites génériques sont clairement peu attractives. En Alsace, « les prix atteignent <strong>de</strong>s niveaux historiquement bas » note la FNSAFER, indiquant que les tensions restent fortes dans le Haut-Rhin et s’éten<strong>de</strong>nt désormais au Bas- Rhin. Dans les <strong>de</strong>ux cas, « les trésoreries <strong>de</strong>s exploitations <strong>de</strong>meurent fragiles et encouragent les acquéreurs potentiels à <strong>de</strong>venir très regardants sur les prix, le terroir, le cépage et la qualité <strong>de</strong> la vigne. Les grands crus sont ainsi bien moins impactés par la baisse générale que les vignes situées en appellation générique. » La situation est encore plus clivée à Bor<strong>de</strong>aux, où « les appellations prestigieuses (Pauillac, Saint-Julien) et les parcelles en agriculture biologique restent orientées à la hausse, tandis que la baisse se confirme pour les appellations génériques, pour la troisième année » soulignent les experts fonciers (notant l’attrait pour les biens bâtis exceptionnels, <strong>du</strong> moins « lorsque la surface en vigne n’est pas trop importante »). Transmission accomplie L’enjeu <strong>du</strong> renouvellement <strong>de</strong>s générations s’ajoute à ces faibles ventes, en volume en valeur. Ainsi à Bergerac, « la tendance dominante reste cette année encore que le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plusieurs exploitations est incertain. Faudra-t-il réorienter certaines exploitations vers d’autres pro<strong>du</strong>ctions ? La question est très délicate. » Au contraire, dans le Beaujolais, « les acquéreurs historiques locaux se positionnent moins souvent alors que l’attrait <strong>de</strong>s personnes extérieures à la région viticole pour la reconstitution <strong>de</strong> domaines est certain ». De même dans le Sud-Ouest, « le marché <strong>de</strong>s vignes re<strong>de</strong>vient dynamique, d’autant plus que le prix <strong>de</strong>s vignes en AOP Cahors reste stable. De nombreux candidats à l’installation se manifestent en fin d’année 2021. » I<strong>de</strong>m en Musca<strong>de</strong>t, où « on constate un intérêt croissant <strong>de</strong> repreneurs extra-locaux qui trouvent, dans les possibilités <strong>de</strong> reprise, un prix attractif et une dimension humaine <strong>de</strong>s exploitations. De ce fait, les prix <strong>du</strong> foncier se maintiennent. » Plus généralement en Val <strong>de</strong> Loire, « suite à la crise sanitaire, la viticulture attire <strong>de</strong> très nombreux candidats en quête d’une autre vie. Ils s’intéressent au Val <strong>de</strong> Loire dont le vignoble est riche <strong>de</strong> diversité » indique la FNSAFER, nuançant immédiatement son analyse : « mais le potentiel économique <strong>de</strong>s domaines viticoles est actuellement limité compte tenu <strong>de</strong>s aléas climatiques subis au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années (gel, grêle…) ». Marché fermé en Bourgogne Mais même l’impact <strong>de</strong>s aléas climatique est à <strong>de</strong>ux vitesses dans le vignoble français. Avec le gel et les petits ren<strong>de</strong>ments <strong>du</strong> millésime 2021, « le marché foncier <strong>du</strong> Chablisien, dans ce contexte, reste très fermé, avec seulement 33 ventes pour une surface totale <strong>de</strong> 15 ha ». I<strong>de</strong>m dans le Mâconnais. Et la tendance est encore plus flagrante en Côte d’Or. « La pression sur le foncier viticole s’accentue encore sur le département en 2021 en dépit <strong>de</strong>s faibles récoltes notamment <strong>du</strong>es au gel d’avril. Le foncier viticole est toujours très recherché par les
professionnels mais également par <strong>de</strong>s investisseurs compte tenu <strong>de</strong> sa qualité, mais aussi <strong>de</strong> sa rareté et <strong>de</strong> son prestige » note la FNSAFER. À noter que la FNSAFER n’a pas forcément d’analyses précises sur <strong>de</strong>s bassins viticoles difficiles à suivre par manque <strong>de</strong> données (comme Bugey, Corse, Jura, Lan<strong>de</strong>s, Saint- Pourçain, Sancerre, Savoie…).