03.08.2022 Views

Panorama de presse quotidien du 03 08 2022

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La fertilisation, nerf <strong>de</strong> la guerre<br />

Dans le Sud-Est, la fertilisation est le nerf <strong>de</strong> la guerre. « Je préconise un bilan azoté et <strong>de</strong>s<br />

corrections à mes viticulteurs presque chaque année » témoigne Garance Marcantoni. Sur la<br />

faça<strong>de</strong> atlantique, la conseillère rapporte que <strong>de</strong>s viticulteurs ont parfois enherbé trop<br />

brutalement leurs vignes pour limiter la vigueur et la pression mildiou. « Comme chez nous,<br />

ils ont eu <strong>de</strong>s soucis avec l’azote ».<br />

Technicien pour Agrobio Périgord, Eric Maille confirme que les viticulteurs bien<br />

accompagnés lors <strong>de</strong> leur conversion ne vont jamais dans le mur. « Sinon je ne ferai pas ce<br />

métier <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années ! »<br />

En 2007, quand Eric Maille a réalisé sa première enquête sur les ren<strong>de</strong>ments, la pression<br />

mildiou était telle que nombreux prédisaient zéro récolte aux bios. « Finalement, ces <strong>de</strong>rniers<br />

s’en sont souvent mieux tirés que les conventionnels ».<br />

Avançant les mêmes arguments <strong>de</strong> Garance Marcantoni, le technicien rappelle que les<br />

viticulteurs <strong>du</strong> début <strong>du</strong> siècle parvenaient à sortir 120 hl/ha sans désherbants chimiques ni<br />

pro<strong>du</strong>its phytosanitaires <strong>de</strong> synthèse. « Ils n’étaient pas certifiés, mais travaillaient bien en<br />

bio et faisaient <strong>de</strong> grosses récoltes grâce aux tonnes <strong>de</strong> fumier qu’ils mettaient dans leurs<br />

parcelles ».<br />

En Dordogne, où plus <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>s vignes sont certifiées, le ren<strong>de</strong>ment moyen en bio tourne<br />

désormais autour <strong>de</strong> 40 hl/ha. « En plus <strong>de</strong> moins fertiliser, beaucoup ont copié la mo<strong>de</strong><br />

bor<strong>de</strong>laise <strong>de</strong> taille à 6 yeux baguette à plat alors que nos <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> plantation sont plus<br />

faibles. Mais les viticulteurs bio ven<strong>de</strong>nt souvent en direct, avec <strong>de</strong> bonnes marges, et ils<br />

n’ont pas besoin <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire plus pour tirer un revenu décent <strong>de</strong> leur activité » assure Eric<br />

Maille.<br />

Anticiper la conversion<br />

Pour leur éviter les déconvenues, le technicien les fait anticiper leur conversion. « Par<br />

exemple, dans les vignes qui ont toujours été désherbées et fertilisées chimiquement, où les<br />

racines ne vont pas plus loin que 15 cm, nous ne passons au mécanique qu’un rang sur <strong>de</strong>ux,<br />

en travaillant à 3 voire 4 cm maximum <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Cette transition <strong>du</strong>re <strong>de</strong>ux ans. Cela<br />

laisse le temps à la vigne <strong>de</strong> refaire son système racinaire en lui laissant la possibilité d’aller<br />

chercher ce dont elle a besoin <strong>du</strong> côté désherbé chimiquement ».<br />

En bio comme en conventionnel, Garance Marcantoni prône une approche systémique <strong>de</strong> la<br />

viticulture pour ne pas pousser la plante au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses limites et lui permettre <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />

fruits. « En plus <strong>de</strong> la fertilisation ou <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s maladies, cela passe par le repos après<br />

l’arrachage ou la taille non mutilante ».

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