03.08.2022 Views

Panorama de presse quotidien du 03 08 2022

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La sécheresse et la canicule mettent<br />

l’agriculture à genoux<br />

L’Ar<strong>de</strong>nnais <strong>du</strong> <strong>03</strong>/<strong>08</strong>/22<br />

À l’échelle nationale, la proportion <strong>de</strong> parcelles <strong>de</strong> maïs grain considérées en état «bon à<br />

excellent» est passée <strong>de</strong> 75% à 68% en une semaine, selon le <strong>de</strong>rnier baromètre CéréObs <strong>de</strong><br />

FranceAgriMer. AFP<br />

Dans les champs, alors que les cultures souffrent <strong>de</strong> la chaleur et <strong>de</strong> la sécheresse, les<br />

restrictions d’eau inquiètent le mon<strong>de</strong> agricole, notamment pour la culture <strong>du</strong> maïs dont la<br />

pro<strong>du</strong>ction s’annonce déjà très touchée par les aléas climatiques.<br />

Les effets cumulés <strong>de</strong> la sécheresse et <strong>du</strong> manque d’eau ont lieu « pendant la pollinisation »<br />

<strong>du</strong> maïs, pério<strong>de</strong> cruciale là où le maïs se forme, explique Xavier <strong>de</strong> Castelbajac, responsable<br />

commercialisation céréales chez Maïsadour, groupe coopératif qui compte 70 000 hectares <strong>de</strong><br />

maïs en France.<br />

Le maïs est généralement semé entre avril et mai, « les plantes vont grandir et début juillet<br />

arrive la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pollinisation », puis la fleur « va fécon<strong>de</strong>r la plante et grâce à cette<br />

fécondation un épi va se former avec <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> maïs », avant d’être récolté début octobre,<br />

explique Xavier <strong>de</strong> Castelbajac.<br />

Le groupe, dont 60 % <strong>de</strong>s parcelles sont irriguées, constate une nette différence par rapport à<br />

celles qui ne le sont pas : la baisse <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment est estimée entre 10 et 20 % pour les unes<br />

contre une chute <strong>de</strong> 50 %, « voire plus », sans irrigation.<br />

En France sur un volume annuel d’eau consommé estimé à 5,3 milliards <strong>de</strong> mètres cubes par<br />

an, l’agriculture est la première activité consommatrice d’eau (c’est-à-dire prélevée et non<br />

restituée aux milieux aquatiques) avec 45 % <strong>du</strong> total d’eau consommée, <strong>de</strong>vant le<br />

refroidissement <strong>de</strong>s centrales électriques (31 %), l’eau potable (21 %) et les usages in<strong>du</strong>striels<br />

(3 %), selon le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture. Face à la sécheresse <strong>de</strong>s sols, « l’irrigation est le<br />

seul moyen <strong>de</strong> garantir <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment pour le maïs. Derrière, <strong>de</strong>s filières comptent<br />

sur nous », notamment pour l’alimentation animale dont le maïs est l’une <strong>de</strong>s principales<br />

composantes, plai<strong>de</strong> Xavier <strong>de</strong> Castelbajac. Mais « ce qui est problématique par rapport à cet<br />

usage est que cette consommation a lieu spécifiquement pendant une pério<strong>de</strong> où la ressource<br />

est très peu disponible », souligne Éric Sauquet, directeur <strong>de</strong> recherche en hydrologie à<br />

l’Institut national <strong>de</strong> recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).<br />

« La sécheresse hydrologique est la conséquence, en général, d’un déficit <strong>de</strong> pluie constaté<br />

soit les jours précé<strong>de</strong>nts soit les mois avant, et le phénomène <strong>de</strong> recharge <strong>de</strong>s nappes n’a pas<br />

eu lieu », mais habituellement c’est « ce stock cumulé en hiver qui va permettre d’avoir un<br />

soutien pendant la pério<strong>de</strong> estivale lorsque le cours <strong>de</strong>s eaux est faible », explique le<br />

chercheur.<br />

Cette année, « la réponse à très court terme pour le maïs déjà semé c’est qu’il n’y a plus rien à<br />

faire », dit Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture <strong>de</strong> l’Inrae.

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