Les Nouvelles de Jérusalem - Numéro 105 - Printemps 2023

Archéologie
Découverte Transjordanienne à l’École biblique !
Archaeology
Potter’s skill is inherited
from a multisecular tradition
C’était au temps où les étudiants
de l’École pouvaient encore découvrir
tombes et sites au fil de leurs
explorations. Frère Cyrille raconte
l’invention de Samra et sa proche
divulgation scientifique.
Vacances de Pâques en 1924. Des
élèves explorent la Transjordanie.
Ils découvrent, en revenant de Jérash
à Amman, des tombes chrétiennes
en bord de route à Khirbet
al-Samra (photographie en 4e de
couverture). Les frères Jaussen
et Savignac en relèveront les inscriptions
syriaques et grecques.
Elles sont publiées dans la Revue
Biblique en 1925. Près de 60 ans
plus tard, de 1981 à 2009, le frère
Humbert y poursuivit des fouilles :
le corpus complet des inscriptions
funéraires est publié.
Proche du village antique, dominé
par une forteresse et peuplé aux
époques romaine et byzantine,
une auberge située sur la voie
romaine toute proche a révélé
une occupation brève. La fouille
a fourni beaucoup de poteries utilisées
par les voyageurs pour se
restaurer. Ce mobilier d’utilisation
courante y est bien daté, ce qui
est spécialement intéressant pour
les fouilleurs d’autres sites. Il est
issu d’une « capsule temporelle »
des II e et III e s., révélée par un
beau lot de monnaies et des objets
précieux. L’édition en préparation
sur l’auberge romaine, assez
technique, inclura soixante-quinze
planches très denses de poterie.
D’autres planches montreront les
monnaies, le petit mobilier, la verrerie,
la faune…
Un ouvrage collectif (cas fréquent
en archéologie) est une lutte contre
les délais, plus encore quand les
nombreux co-auteurs qui ont participé
à la fouille comme jeunes
professeurs sont depuis devenus
d’éminents spécialistes sollicités
de toutes parts. Nous y parviendrons
pourtant : la publication est
attendue par les chercheurs.
Frère Cyrille Jalabert, o.p.
Historien
The archaeologist, the prehistorian
even more, is concerned with understanding
how the material he discovers
in his excavations was made.
With its composition of pastes, its
modelling techniques and its firing
methods, traditional Palestinian
pottery offers a useful contribution
to archaeological research.
This craft, now lost, was studied
and photographed in the 1970s by
Owen Rye and the late John Landgraf.
The School recently published
their results in the Cahiers
de la Revue Biblique.
In rural workshops, men produced
objects to be sold on a potter’s
wheel. They used very elaborate
techniques, transmitted and perfected
over the centuries by generations
of craftsmen. However, in the
villages of the Palestinian mountains,
a lively tradition of women
potters continued up until 1980, but
then abruptly ceased with the consumer
society. They made all the
domestic dishes by hand, from the
coil without the wheel, and fired
them without a closed kiln. Their
skill and techniques were exactly
those of 5500 years ago. However,
this pottery appeared in Palestine in
the 14th century with the nomads
forced by the Mamelukes to settle
down. By tradition, they did not
make pottery. The women would
have reinvented the oldest technology
that was then maintained till
the twentieth century. The study is
fundamental to understand primitive
pottery.
Fr. Cyrille Jalabert, OP,
Fr. Jean-Baptiste Humbert, OP
Historian, Archeologist
10 Nouvelles de Jérusalem - N° 105 - Pâque 2023