PANORAMA MEDIA - 30.08.23

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE
Les dates de la vendange se précisent de plus en plus
Edition : 29 aout 2023 P.7
p. 2/3
MAXIME MASCOLI
Quand vendanger? C’est la
question que se posent les vi
gnerons de Bergères-lès-Ver
tus, rassemblés dans la coopérative
du Mont-Aimé ce lundi matin.
Comme dans chaque village cham
penois le lundi et le jeudi, le réseau
Matu tente d’apporter des réponses
aux professionnels qui regardent
leurs grappes mûrir chaque jour un
peu plus. Si des inquiétudes subsis
taient sur la maturité la semaine
dernière alors que la pourriture grise
faisait son nid (notre édition du 27
août), le coup de chaud récent a per
mis un beau rattrapage.
«La semaine dernière, entre lundi et
jeudi, onaprisun degré [de sucre dans
la grappe, qui deviendra de l'alcool]
d’un coup, s’étonne encore Julien
Cottray, vigneron et correspondant
local pour l'AVC (association viticole
champenoise). Là, on est à +0,5 de
puis jeudi, c'estplus normal. » À Ber
gères-lès-Vertus, la moyenne de
cette matinée de test tourne autour
de 8,2. « On sera à 9,5 la semaine pro
chaine, avance Fabrice Vautrelle, le
chef de cave de la coopérative et res
ponsable de la section locale des vi
gnerons. On devrait pouvoir vendan
ger dès le 5 septembre.» Mais, ajoute
t-il, «faudra-t-il prendre le risque ? »
Car maintenant se pose le casse-tête
du planning : par où commencer ?
Faut-il privilégier la maturité des
grappes, au risque de voir une partie
de la récolte pourrir sur place ?
« Nous, tranche Fabrice Vautrelle, on
essaye d'avoir du 9,5 ou 10 degrés ici,
surtout qu'on n’a pas trop de botrytis
(la pourriture grise). Ilfaut que les vi
gnerons vendangent leurs parcelles les
plus mûres en premier: les vieilles
vignes qui produisent moins. » Le
chardonnay reste toutefois moins
touché que le pinot noir ou le meu
nier, particulièrement sensible au
botrytis.
“Ce serait dommage
de gâcher le travail
d’une année à la toute fin”
Marie-Pierre
du Comité Champagne
Tréfouël-Vacavant
La tentation peut être grande de ra
masser au plus vite les parcelles les
plus chargées. « Ceserait dommage de
gâcher le travail d’une année à la toute
fin, estime cependant Marie-Pierre
Tréfouël-Vacavant, du Comité Cham
pagne, en visite à la coopérative. II
faut distinguer le degré en sucre et la
maturitéphénolique, qui déploie l'aro
matique du raisin. Ce n'est pas parce
qu'ilya du sucre que c'est mûr. » Selon
la responsable, « on atteindra cette
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