PANORAMA MEDIA - 30.08.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE Web FRA Famille du média : Médias d'information générale (hors PQN) Audience : 5740711 Sujet du média : Actualités-Infos Générales 28 Aout 2023 Journalistes : Laura Salabert Nombre de mots : 1019 www.nouvelobs.com p. 1/3 Pourquoi le prix du champagne est en effervescence Visualiser l'article « L'inflation à la loupe », épisode 7 : le champagne. (LÉONIE KOELSCH POUR « L'OBS ») L'INFLATION À LA LOUPE (7/7). Le champagne coûte en moyenne 11 % plus cher qu'il y a un an. La faute à la guerre en Ukraine ? Au réchauffement climatique ? Aux marges des hypermarchés et des industriels ? L'explication de l'augmentation des prix est souvent complexe, et propre à chaque produit. Chaque semaine, « l'Obs » mène l'enquête. Va-t-il falloir trinquer au jus pétillant pour fêter le diplôme de la petite dernière ou l'embauche du neveu ? Opter pour le crémant dans la soupe champenoise ? Revoir le menu de mariage et abandonner l'esbroufe des huîtres gratinées au sabayon de champagne ? En cause : le prix du champagne. Le vin effervescent produit dans le nord-est de la France, connu dans le monde entier, a augmenté de 11 % en juin sur un an dans les supermarchés, d'après les données de Circana, institut d'études spécialiste de la consommation. C'est moins que l'inflation alimentaire globale (+15 % sur la même période), mais c'est plus que la bière (relativement stable) ou les spiritueux (+7,5 %). Contrairement à d'autres produits agricoles comme le sucre , la récolte du raisin en France a été fastueuse en 2022. Avec 12 000 kilos par hectare , le rendement de l'année passée a même atteint le niveau le plus élevé que la Champagne ait connu depuis quinze ans. Maxime Toubart, producteur installé au Breuil (Marne) et président du Syndicat général des Vignerons de Champagne, explique : « De toute façon, on a des réserves, c'est-à-dire des bouteilles que l'on garde de côté les années réussies pour lisser la production d'une année à l'autre. Donc, les variations de prix sont très rarement dues à une crise de l'offre, puisqu'on a une assurance sous forme de vin. » Répercussion de la crise énergétique Pour ce producteur, qui possède une maison à son nom, l'inflation est due à la hausse des charges supportées par la filière. Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle 232569 - CISION 369313941 ▼ L'accès SUITE aux articles ▼ et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés. 8
POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE Pourquoi le prix du champagne est en effervescence 28 Aout 2023 www.nouvelobs.com p. 2/3 Visualiser l'article D'abord, l'électricité qui sert notamment à refroidir les caves , dont la facture a doublé sur un an, selon Christophe Juarez, directeur général de Terroirs et Vignerons de Champagne (producteur des champagnes Nicolas Feuillatte). Les emballages ensuite, dont le prix a augmenté : le carton a pris 15 %, la bouteille vide 25 % à 50 %... « A chaque fois, ça représente un coût assez minime. Mais quand on additionne le tout, ça fait une somme » , témoigne Maxime Toubart. Qu'il s'agisse du papier ou du verre, ces industries sont intensives en énergie ; or le coût du gaz a explosé l'année dernière, dans le sillage de la guerre en Ukraine. Selon les exploitants, la main-d'oeuvre constitue un autre poste de charges important « car presque rien n'est mécanisé », indique Maxime Toubart , avec des salaires qui ont progressé cette année. La convention collective impose en 2023 une hausse des rémunérations de 5,8 % pour tous les salariés. Néanmoins, cette revalorisation ne concerne pas les saisonniers employés pour les vendanges 120 000 personnes environ, soit 4,5 fois la masse salariale employée à l'année par la filière champagne , la plupart du temps rémunérés au smic. Enfin, les coûts du transport maritime et le transport routier ont fortement augmenté. Le baril de pétrole, bien qu'ayant baissé de plus de 30 % entre juin 2022 et juin 2023, n'a pas retrouvé son niveau d'avant-Covid il gravite autour des 80 dollars, tandis qu'il était d'environ 60 dollars avant la pandémie. Or environ 55 % de la production de champagne est exportée, principalement vers les Etats-Unis (qui achètent 10 % de la production), la Grande-Bretagne et le Japon. David Chatillon, président de l'Union des Maisons de Champagne, syndicat regroupant une centaine de maisons, nuance : « Il y a certes eu un choc inflationniste cette année, conséquence de la hausse des prix de l'énergie, mais il y a aussi une tendance à la hausse des prix depuis une quinzaine d'années. » « Premiumisation » Selon lui, la hausse de 11 % en supermarché est en partie due au fait qu'on a atteint les limites maximales de production. Comme il n'y a plus de croissance en volumes possible les vignerons ne peuvent pas produire davantage de raisins compte tenu des espaces viticoles disponibles , les producteurs tendent à faire « évoluer le champagne vers la premiumisation » . Autrement dit, davantage de bouteilles haut de gamme se vendent, au détriment des bouteilles bas ou milieu de gamme. David Chatillon ajoute : « Il y a aussi un changement du côté du consommateur, qui cherche davantage de bouteilles avec un nom connu. Au-delà de la boisson, le client recherche une expérience. » « Le raisin aussi coûte de plus en plus cher » , affirme enfin le représentant des maisons champenoises. Un double effet serait à l'oeuvre. D'un côté, la rareté des récoltes, compte tenu de la demande solide, notamment à l'export. De l'autre, « les efforts pour produire en respectant toujours plus l'environnement » , qui pèsent sur la facture, bien qu'étant nécessaires. Autre cause, moins glorieuse : les viticulteurs ont payé cher l'utilisation des intrants dont ils continuent à dépendre, malgré l'appel au changement de quelques-uns . Les engrais utilisés en Champagne ont vu leurs tarifs augmenter d'environ 30 % entre 2022 et 2023, et les intrants phytosanitaires de 5 % à 30 % selon les produits, d'après Stéphane Trumtel, directeur opérationnel de la Coopérative du Syndicat général des Vignerons, interrogé par « l'Union » . 232569 - CISION 369313941 Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés. ▼ SUITE ▼ 9
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