PANORAMA MEDIA - 30.08.23
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
LA CHAMPAGNE<br />
DE SOPHIE<br />
CLAEYS<br />
Sophie Claeys<br />
24·08·23<br />
UN POIDS DES GRAPPES DE RAISINS<br />
SANS PRÉCÉDENT EN CHAMPAGNE<br />
Faisons un petit point vendanges grâce au réseau Matu. Ainsi au 21 août, le degré moyen à l’échelle AOC<br />
s’élève à 6,2 % vol. sur 446 prélèvements. Au cours de cette première semaine de prélèvement, le gain<br />
journalier moyen de degré potentiel est de 0,17°/jour à l’échelle Champagne. Cette progression est plus faible<br />
que la moyenne des précédents millésimes à ce stade. Au cours de la semaine passée, le pinot noir de l’Aube<br />
était le moins dynamique avec un gain moyen de 0,11°/jour. A l’autre extrémité, le chardonnay de la Marne<br />
présente la cinétique la plus forte avec 0,22°/jour. Toutefois, cette cinétique de prise de degré, plutôt modérée,<br />
n’est pas représentative du très bon fonctionnement de la vigne. Il faut la mettre en perspective avec l’évolution<br />
du poids des grappes qui sort de tout référentiel.<br />
Poids des grappes<br />
En effet, d’après les constations du réseau Matu, l’augmentation du poids des grappes est sans précédent, avec<br />
un gain de + 18 % entre le 14 et le 21 août pour une moyenne de 200 g tous secteurs et cépages confondus. En<br />
moyenne, ceci représente donc une quantité de sucre d’environ 21 g/grappe. A titre de comparaison, la valeur<br />
de 21 g de sucres par grappe était atteinte pour un degré potentiel de 9 % vol. en 2018. La charge en sucre est<br />
donc extrêmement dynamique et témoigne d’un excellent fonctionnement de la vigne à ce stade.<br />
Véraison<br />
L’évolution de la véraison entre le 17 et le 21 août est supérieure à la moyenne avec un gain de 20 % entre ces<br />
deux prélèvements pour une valeur moyenne de 58 %. La date de mi-véraison retenue à l’échelle Champagne<br />
est donc le 19 août. Par comparaison, la véraison est en avance de +20 % par rapport au millésime 2022 à degré<br />
potentiel équivalent. Cette observation suggère que les maturités phénoliques et aromatiques des raisins seront<br />
atteintes cette année à des degrés potentiels plus faibles qu’en 2022. Cette hypothèse sera à confirmer par les<br />
dégustations de baies qui démarrent cette semaine.<br />
Acidité et pH<br />
Le chargement en sucre très dynamique s’accompagne d’une forte chute d’acidité. Au 21 août, l’acidité<br />
moyenne Champagne s’élève à 13 g H2SO4/L. A degré équivalent, ceci place 2023 comme un millésime<br />
moins acide que 2018 qui reste à ce jour le millésime le moins acide des 20 dernières années. Le pH moyen au<br />
21 août sur le réseau interne CIVC (28 parcelles) est de 2,68. C’est un pH exceptionnellement élevé à ce degré<br />
potentiel. Le pH à degré potentiel équivalent en 2022 était inférieur de 0,1 point (2,58). Cette observation reste<br />
à confirmer lors des prochains prélèvements.<br />
Etat sanitaire<br />
Au lundi 21 août, la fréquence moyenne d’observation de la pourriture grise est de 8,4 % soit une évolution<br />
linéaire de +3,1 % sur la semaine. Pour rappel, la fréquence est le pourcentage de grappes avec au moins une<br />
baie touchée. Compte-tenu des conditions chaudes et humides annoncées pour la fin de semaine, il est fort<br />
probable que la fréquence d’observation de botrytis va continuer à augmenter et que la proportion de parcelles<br />
parfaitement saines va continuer à diminuer. Les prélèvements complémentaires informent non seulement de<br />
l’évolution de la fréquence de botrytis, mais aussi de l’observation plus ponctuelle de dégâts de pourriture<br />
acide qui se caractérisent par une décoloration des baies et une forte odeur de vinaigre.<br />
Pour résumer la situation actuelle, selon le réseau Matu au vu des prévisions météo des prochains jours, force<br />
est de constater que le risque d’une dégradation sanitaire est fort. Comme en 2017 ou 2016, ce seront les<br />
orages qui détermineront si ce potentiel se révèle ou pas. Le botrytis est présent, des orages sont annoncés,<br />
les jours comme les nuits sont chauds, le sucre s’accumule dans les baies, l’acidité chute et les grappes<br />
sont très compactes. Autant de paramètres favorables au botrytis qui impliquent une grande vigilance. Mais<br />
aujourd’hui, la récolte est encore très belle et pourrait le rester. Les conditions météo le décideront. (source<br />
Comité Champagne)<br />
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