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PANORAMA MEDIA - 30.08.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

Pourquoi le prix du champagne est en effervescence<br />

28 Aout 2023<br />

www.nouvelobs.com p. 2/3<br />

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D'abord, l'électricité qui sert notamment à refroidir les caves , dont la facture a doublé sur un an, selon Christophe Juarez,<br />

directeur général de Terroirs et Vignerons de Champagne (producteur des champagnes Nicolas Feuillatte).<br />

Les emballages ensuite, dont le prix a augmenté : le carton a pris 15 %, la bouteille vide 25 % à 50 %... « A chaque fois, ça<br />

représente un coût assez minime. Mais quand on additionne le tout, ça fait une somme » , témoigne Maxime Toubart. Qu'il<br />

s'agisse du papier ou du verre, ces industries sont intensives en énergie ; or le coût du gaz a explosé l'année dernière, dans le<br />

sillage de la guerre en Ukraine.<br />

Selon les exploitants, la main-d'oeuvre constitue un autre poste de charges important « car presque rien n'est mécanisé »,<br />

indique Maxime Toubart , avec des salaires qui ont progressé cette année. La convention collective impose en 2023 une<br />

hausse des rémunérations de 5,8 % pour tous les salariés. Néanmoins, cette revalorisation ne concerne pas les saisonniers<br />

employés pour les vendanges 120 000 personnes environ, soit 4,5 fois la masse salariale employée à l'année par la filière<br />

champagne , la plupart du temps rémunérés au smic.<br />

Enfin, les coûts du transport maritime et le transport routier ont fortement augmenté. Le baril de pétrole, bien qu'ayant baissé<br />

de plus de 30 % entre juin 2022 et juin 2023, n'a pas retrouvé son niveau d'avant-Covid il gravite autour des 80 dollars,<br />

tandis qu'il était d'environ 60 dollars avant la pandémie. Or environ 55 % de la production de champagne est exportée,<br />

principalement vers les Etats-Unis (qui achètent 10 % de la production), la Grande-Bretagne et le Japon.<br />

David Chatillon, président de l'Union des Maisons de Champagne, syndicat regroupant une centaine de maisons, nuance :<br />

« Il y a certes eu un choc inflationniste cette année, conséquence de la hausse des prix de l'énergie, mais il y a aussi une<br />

tendance à la hausse des prix depuis une quinzaine d'années. »<br />

« Premiumisation »<br />

Selon lui, la hausse de 11 % en supermarché est en partie due au fait qu'on a atteint les limites maximales de production.<br />

Comme il n'y a plus de croissance en volumes possible les vignerons ne peuvent pas produire davantage de raisins compte<br />

tenu des espaces viticoles disponibles , les producteurs tendent à faire « évoluer le champagne vers la premiumisation » .<br />

Autrement dit, davantage de bouteilles haut de gamme se vendent, au détriment des bouteilles bas ou milieu de gamme.<br />

David Chatillon ajoute :<br />

« Il y a aussi un changement du côté du consommateur, qui cherche davantage de bouteilles avec un nom connu. Au-delà de<br />

la boisson, le client recherche une expérience. »<br />

« Le raisin aussi coûte de plus en plus cher » , affirme enfin le représentant des maisons champenoises. Un double effet serait<br />

à l'oeuvre. D'un côté, la rareté des récoltes, compte tenu de la demande solide, notamment à l'export. De l'autre, « les efforts<br />

pour produire en respectant toujours plus l'environnement » , qui pèsent sur la facture, bien qu'étant nécessaires.<br />

Autre cause, moins glorieuse : les viticulteurs ont payé cher l'utilisation des intrants dont ils continuent à dépendre, malgré<br />

l'appel au changement de quelques-uns . Les engrais utilisés en Champagne ont vu leurs tarifs augmenter d'environ 30 %<br />

entre 2022 et 2023, et les intrants phytosanitaires de 5 % à 30 % selon les produits, d'après Stéphane Trumtel, directeur<br />

opérationnel de la Coopérative du Syndicat général des Vignerons, interrogé par « l'Union » .<br />

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