Genève Mobile 3/2002 - Reisen & Freizeit TCS

E V A S I O N
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Nouvelle destination
Birmanie magique
La Birmanie est un pays magique, hors du
temps. Ce qui fait son charme et son talon
d’Achille. En dehors de Yangoon, la capitale
(la Rangoon des Anglais), la modernité semble
n’avoir aucune prise sur le décor et ses habitants.
Un vrai paradis pour touristes, mais une
forme de paralysie évidemment dommageable
pour l’économie locale, qui doit ce retard à la
fermeture du Myanmar, longtemps imposée
par la junte militaire. Heureusement, ces
années de plomb semblent en passe d’être
oubliées. Les opposants sortent de prison et les
hommes d’affaires reviennent, attirés par l’odeur
du pétrole. Les touristes jouissent encore
du privilège d’être des découvreurs, bénéficiant
à ce titre de tous les égards, mais il n’y en a
plus pour très longtemps. C’est même le dernier
moment, avant que les charters, d’ici trois
ou quatre ans, ne déversent leurs flots continus
sur le pays aux dix mille temples.
Peuples fiers
Fruit de trois vagues d’immigration successives,
toutes de souche sino-tibétaine, mais possédant
leurs propres cultures et des langues variées, la
civilisation birmane est une véritable mosaïque
d’ethnies, dominée par le peuple des Bamar
qui regroupent moins des deux tiers des Birmans
mais la quasi-totalité des pouvoirs. D’où
des frictions récurrentes avec les minorités,
notamment Shan et Kayin (ou karen) qui forment
respectivement 9 et 7% de la population.
Ces peuples guerriers se sont entredéchirés
tout au long de leur histoire, occupant parfois
leurs voisins d’Inde ou d’Indochine et résistant
farouchement aux colonisateurs européens.
Durant la Seconde guerre mondiale, les
«maraudeurs» anglo-américains, appuyés par
les minorités, menèrent la vie dure aux Japonais,
soutenus par la majorité bamar. Lorsque
les Bamar, lassés des exactions de leurs alliés
nippons, retournèrent leur veste, les troupes
japonaises furent rapidement vaincues. Le pays
y gagna son indépendance.
Une myriade de temples
La culture birmane est cependant loin de se
résumer au fracas des armes. Ces guerriers
redoutables sont aussi de fervents bouddhistes
et de fameux bâtisseurs de temples. La Birmanie
compte, et de loin, le plus grand nombre
d’établissements religieux par habitant du
monde. La plupart sont magnifiques, tant par
leurs décorations que par leurs proportions.
Certains sont vraiment immenses, et le socle,
fissuré de part en part, du Mantara Gyi de
Septembre 2002 - Genève mobile 7
Voyage TCS
Quoi de mieux, pour visiter cette région
marquée de l’empreinte de son immense
delta, que de la parcourir en croisière? Le
RV Pandaw est un magnifique bateau fluvial
aux 24 cabines toutes en teck, luxueusement
équipées. La formule, qui permet de
voyager la nuit tout en découvrant le jour
les endroits les plus fascinants, rencontre un
succès grandissant sur les plus grands fleuves
du monde, comme le Nil ou l’Amazone.
Ici, il s’agit du majestueux Irrawady qui
prend sa source au Tibet pour enfoncer son
delta comme un coin entre le Golfe du Bengale
et la Mer des Andaman. Réserver
auprès d’une des agences TCS de Genève.
(Tél. 022 417 20 40, voyagesge@tcs.ch)
Mingun est ainsi le plus vaste ensemble de
brique du monde. Cette propension au gigantisme
architectural se retrouve aussi bien dans
d’impressionnants bouddhas couchés que dans
le stupa du Shwemawdaw de Bago qui élève à
114 mètres son toit couvert d’or.
Le charme du pays est aussi dû à ses
habitants, qui respectent encore au quotidien
des coutumes extrêmement originales. Les
pêcheurs du Lac Inle, par exemple, manient
leurs rames en godillant avec les pieds selon
une technique unique au monde. Cela leur
laisse les mains libres pour lancer leurs filets
de pêche. Ils pratiquent également l’agriculture
sur des îles flottantes. Constituées naturellement
de tourbe, ou tressée de roseaux
par les Inle qui les recouvrent de vase en
guise d’engrais, elles sont extrêmement fertiles
et fournissent plusieurs récoltes de légumes
toute l’année ■