S É C U R I T É 6 Enfants en danger On l’oublie trop souvent, l’enfant est un être en devenir. Pour tout, et pas seulement le français, les maths ou la marche à pied, il doit apprendre à fonctionner. Il ne naît pas avec une vue et une ouïe parfaite, ou plus exactement, si les organes (le hard, pour reprendre une analogie informatique) fonctionnent naturellement et fournissent automatiquement des informations, les clés d’interprétation (le soft) doivent être appris. C’est long et très compliqué, cela prend plusieurs années. Nous sommes tous passés par là, et nous l’avons oublié, mais notre corps, notre organisme a appris à effectuer des choses qui nous paraissent aujourd’hui évidentes, parce qu’elles sont devenues des réflexes. En réalité, l’analyse correcte des signaux perçus ne va pas de soi. Leur recoupement, pour évaluer la vitesse d’un objet mobile par exemple, demande une longue pratique et ne peut résulter que du fruit de l’expérience. Sans compter que ce qui nous paraît évident, comme l’existence d’une distance de freinage, demeure une abstraction pour un gosse. A fortiori lorsqu’il joue au ballon! Conséquence, selon les statistiques du BPA, le Bureau de Prévention des Accidents, les enfants, piétons ou cyclistes sont les catégories les plus fréquemment touchées par des accidents en Suisse. Comme le souligne Stefaan Raë, Président de la commission sécurité de la section genevoise du <strong>TCS</strong>, les enfants doivent avoir droit à tous nos égards, et pas uniquement en période de rentrée. C’est seulement vers 10-12 ans qu’ils vont commencer à disposer des outils cognitifs leur permettant d’apprécier correctement les distances et les vitesses de déplacement. Le temps de réaction du conducteur et la distance de freinage d’une automobile sont du chinois pour un gamin qui court et qui s’attend instinctivement à ce que l’engin qui fond sur lui soit capable de l’éviter comme lui le ferai d’un coup de basket. Le danger potentiel jusqu’à 12 ans est énorme et ne s’éloigne que progressivement. De plus, l’angle de vision, à hauteur de la ceinture des carrosseries, est particulièrement limité, donc dangereux. Sans compter que les enfants disparaissent eux-mêmes de la vue des automobilistes, entre deux voitures en stationnement. Faites le test, accroupissez-vous entre deux autos garées, et vous comprendrez tout de suite le danger que court un enfant: il ne voit rien. Le danger des retards Bien sûr, il y a des remèdes, ou plus exactement des moyens de limiter le danger. Faire le chemin de l’école en compagnie de l’enfant, par exemple, les premiers jours, en le rendant attentif à tous les dangers qu’il va rencontrer, point par point. Ne pas le laisser partir seul s’il est en retard, mais l’accompagner. La peur de se faire gronder par la maîtresse peut en effet malheureusement mettre sa vie en danger. L’accident est pour lui quelque chose de très abstrait, alors que la réprimande pour le retard est très concrête. Et l’enfant a du mal à relativiser le risques, à leur attribuer leur juste valeur. Bien des adultes n’y parviennent même que difficilement. Septembre <strong>2002</strong> - <strong>Genève</strong> mobile 7 Si l’enfant se rend à l’école en vélo, il faut impérativement l’éduquer à la circulation routière. Les promenades dominicales à bicyclettes sont parfaites pour cela, à condition bien sûr de se comporter de manière exemplaire, de respecter les feux même lorsqu’il n’y a apparemment aucun danger. Il faut dans tous les cas éviter les doubles discours, les «faites ce que je dis, mais pas ce que je fais», extrêmement difficiles à intégrer pour un enfant, qui se construit en grande partie par mimétisme de ses parents. Ados rebelles Après 12 ans, les problèmes changent de nature, avec l’adolescence apparaît le besoin de transgression, élément naturel et lui aussi constitutif de la personnalité future. Il ne sert à rien de le déplorer ou de vouloir purement et simplement le contrecarrer. Tout au plus peut-on essayer de leur aménager d’autres terrains que celui de la circulation pour les laisser s’exprimer. Tenter de leur faire comprendre que lorsqu’ils jouent avec les règles de la circulation, c’est juste leur vie et leur intégrité physique qu’ils mettent en danger. Mais malheureusement, à cet âge, c’est précisément parfois de cela qu’ils ont besoin. Personne ne souhaite être le partenaire involontaire d’un ado jouant à ce jeu dangereux. Même lorsque l’adolescent est le seul fautif aux termes de la loi sur la circulation, le remords sera forcément présent et pour longtemps. On se reprochera de n’avoir pas freiné à temps, de n’avoir pas donné le coup de volant salvateur… Le meilleur moyen pour éviter le drame c’est d’être attentif, tout le temps, et de redoubler encore d’attention lorsque l’on voit déboucher un jeune en scooter ou à pied, en vélo ou en rollers, seul ou en groupe. Nous sommes tous passés par là, et il pourrait bien s’agir de votre enfant. Le Bureau de Prévention des Accidents distribue un CD audio pour aider les enfants à faire attention aux impératifs de la circulation routière. ■ Renseignements sur le site www.bpa.ch Apprendre en s’amusant Pour aider les enfants à répondre aux pièges du trafic, inscrivez-les au cours <strong>TCS</strong> de sécurité routière pendant les vacances d’automne Au Programme : - La traversée de la route - Le comportement en voiture - La sécurité et l’équipement du vélo. Du 14 au 18 0ctobre <strong>2002</strong>. De 13h30 à 16h30.Coût 50 frs Inscription : Section genevoise du <strong>TCS</strong> Tél. : 022 753 46 53 (Attention, le nombre de participants est limité).
Prêt pour un galop d’essai dans la jungle urbaine? LA NOUVELLE JEEP CHEROKEE Enfin! La nouvelle Jeep Cherokee est arrivée! Encore meilleure, encore plus belle – encore plus attrayante pour tous les ama- teurs de tout terrain qui ne veulent pas renoncer au luxe. La preuve? Vous la trouverez chez votre concessionnaire Chrysler Jeep. Sellée pour un galop d’essai. Jeep Cherokee: à partir de Fr. 39900.– net (7,6% TVA incl.).