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Cet été, on se bouge ! - Murmures Magazine

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Voyage<br />

Sud du Vietnam<br />

Parti pour un mois et demi en Asie du sud-est, ma première<br />

étape aura <str<strong>on</strong>g>été</str<strong>on</strong>g> le Vietnam, Saig<strong>on</strong> plus précisément<br />

(rebaptisée Hô Chi Minh-Ville en l’h<strong>on</strong>neur du leader<br />

communiste qui combattit pour l’indépendance du Vietnam)<br />

qui <strong>se</strong> trouve être la capitale du sud du Vietnam.<br />

Saig<strong>on</strong>, c’est le désordre. Les hordes de scooters qui<br />

slaloment entre les piét<strong>on</strong>s, au c<strong>on</strong>traire des voitures qui ne<br />

dévient pas d’un centimètre leurs trajectoires et qui daignent<br />

à peine freiner lorsqu’un piét<strong>on</strong>, décidé enfin à traver<strong>se</strong>r, <strong>se</strong><br />

retrouve devant l’une d’elle. Ce s<strong>on</strong>t les klax<strong>on</strong>s incessants,<br />

les boutiquiers, les <strong>se</strong>rveurs ou les vendeurs à la sauvette qui<br />

apostrophent aimablement le touriste. Pas de mendicité. Ici,<br />

c’est toujours un objet ou un <strong>se</strong>rvice que l’<strong>on</strong> a à vendre. Une<br />

certaine insistance mais pas de harcèlement comme <strong>on</strong> en<br />

subit dans certains pays d’Afrique du nord. Ville grouillante,<br />

forcément folle de bruit. Même si l’<strong>on</strong> finit par ne plus y prêter<br />

attenti<strong>on</strong>, cela u<strong>se</strong>, tout comme le fait d’être c<strong>on</strong>centré,<br />

tendu, attentif à l’extrême lorsque l’<strong>on</strong> traver<strong>se</strong> la moindre<br />

rue, aussi minusculement large soit-elle, pour éviter de <strong>se</strong><br />

faire renver<strong>se</strong>r par un scooter ou une voiture. Folle Saig<strong>on</strong>,<br />

joyeux bordel ! Cela ne m’empêcherait pas d’y vivre car elle<br />

au moins transpire la vie, et ab<strong>on</strong>damment encore !<br />

Nous sommes installés dans le<br />

quartier de Pham Ngu Lao, chez<br />

l’habitant, enfin, faç<strong>on</strong> de parler.<br />

Les ‘rooms for rent’ res<strong>se</strong>mblent<br />

à n’importe quelle chambre<br />

d’hôtel. Nues, le plus souvent<br />

sans fenêtres, tapissées de la<br />

lumière froide des né<strong>on</strong>s avec<br />

l’éternel ventilateur grésillant.<br />

Notre chambre est perdue dans<br />

une des rues invisibles aux yeux<br />

des touristes qui strient le quartier.<br />

On y découvre la vie vietnamienne, avec s<strong>on</strong> petit café<br />

coincé dans la rue étroite, une jeune femme qui dort dehors<br />

sur un lit pliable, les habitants de l’immeuble qu’il faut réveiller<br />

afin qu’ils nous ouvrent le grillage, les rats ou les cafards, qui<br />

filent furtivement entre les jambes ; petits instants furtifs, fugitifs,<br />

qui suffi<strong>se</strong>nt à eux <strong>se</strong>uls à décrire toute une ambiance.<br />

Puis nous part<strong>on</strong>s pour Dalat, petite bourgade logée dans<br />

les hauts plateaux du centre. Pour y aller, <strong>on</strong> emprunte le<br />

bus local. De la route au Vietnam <strong>on</strong> en fait, <strong>on</strong> en avale<br />

des kilomètres même, sans jamais s’en rassasier. Dès que<br />

l’<strong>on</strong> prend la route, le voyage s’étale, traîne en l<strong>on</strong>gueur,<br />

languissant, comme le temps que chaque découverte <strong>se</strong>mble<br />

ralentir imperturbablement. On <strong>se</strong> lais<strong>se</strong> border par le paysage<br />

défilant, les cahots de la route, les klax<strong>on</strong>s incessants et, dans<br />

le bus, un Vietnamien endormi sur l’épaule ou qui prend toute<br />

la place avec <strong>se</strong>s jambes, jambes qui s<strong>on</strong>t déjà bien <strong>se</strong>rrées,<br />

qui touchent du genou le siège devant nous.<br />

46 <strong>Murmures</strong> <strong>Magazine</strong> N°20 – Avril / Mai 2007<br />

CONCOURS ré<strong>se</strong>rvé aux ab<strong>on</strong>nés<br />

Dalat est le lieu où<br />

viennent <strong>se</strong> réfugier les<br />

Vietnamiens qui le peuvent<br />

lorsque la chaleur<br />

devient insupportable.<br />

En pleine sais<strong>on</strong> des<br />

pluies, la chaleur n’est<br />

pas un problème pour nous. Mais le froid ne l’entend pas de<br />

cette oreille et vient nous surprendre. Un froid d<strong>on</strong>t <strong>on</strong> ne<br />

peut pas <strong>se</strong> protéger. M<strong>on</strong> pull ne suffit pas à me tenir chaud<br />

et je n’ai rien d’autre à mettre. Le dernier soir, alors que les<br />

rues s<strong>on</strong>t vides et qu’il pleut à ver<strong>se</strong>, <strong>se</strong>ul dans un bar dé<strong>se</strong>rté<br />

à grelotter, je me remémore mes quelques jours ici. Un tour<br />

avec un guide dans les m<strong>on</strong>tagnes pleines d’arbres touffus,<br />

le village d’une minorité ethnique aux l<strong>on</strong>gues mais<strong>on</strong>s sur<br />

pilotis qui s’all<strong>on</strong>gent à mesure que la famille s’agrandit et<br />

sous lesquelles v<strong>on</strong>t s’abriter les vaches, les porcs noirs, les<br />

chiens, les volailles. Souvenir agréable de la cascade des<br />

éléphants à laquelle <strong>on</strong> accède par un chemin sauvage fait<br />

de pierres glissantes et quelque peu sculptées pour former<br />

des marches inégales, marcher pieds nus sur les dalles lis<strong>se</strong>s<br />

d’un temple, ce Bouddha blanc joufflu et souriant d<strong>on</strong>t la<br />

tête apparaît au-dessus de deux arbres qui <strong>se</strong>mblent être des<br />

buiss<strong>on</strong>s élevés dans l’air, gai géant.<br />

Après les m<strong>on</strong>tagnes et le<br />

froid, la plage et l’eau tiédie<br />

de Nha Trang. On s’y<br />

repo<strong>se</strong>, <strong>on</strong> accumule des<br />

forces pour repartir vers<br />

Saig<strong>on</strong>, passage obligé<br />

avant de découvrir le<br />

delta du Mék<strong>on</strong>g. Retour<br />

en train où l’<strong>on</strong> nous <strong>se</strong>rt<br />

un plateau repas, comme<br />

dans les avi<strong>on</strong>s, tandis<br />

qu’une télévisi<strong>on</strong> infatigable<br />

et au s<strong>on</strong> saturé insupportable<br />

déver<strong>se</strong> sur nos pauvres têtes endormies des chans<strong>on</strong>s vietnamiennes<br />

ridicules ; il faut de quoi s’occuper pendant <strong>se</strong>pt<br />

heures ! Dans le delta du Mék<strong>on</strong>g, beaucoup de bateaux, de<br />

marchés et de villages flottants. Le Mék<strong>on</strong>g ras<strong>se</strong>mble la vie<br />

autour de lui et sur lui. On y pêche sa nourriture, <strong>on</strong> y boit ou<br />

<strong>on</strong> s’y lave, <strong>on</strong> y vit sur des mais<strong>on</strong>s aux tôles <strong>on</strong>dulées ou <strong>on</strong><br />

s’y renc<strong>on</strong>tre pour vendre ou acheter diver<strong>se</strong>s denrées.<br />

Et voilà que m<strong>on</strong> voyage au Vietnam touche déjà à sa fin. Je<br />

n’en aurais vu que le sud, mais c’est bien suffisant pour avoir<br />

envie d’y rester encore, dis<strong>on</strong>s…toute une vie.<br />

www.vietnamtourism.com<br />

Gagne exemplaire du guide L<strong>on</strong>ely Planet Vietnam en envoyant un mail à : c<strong>on</strong>cours@murmures.info<br />

avec t<strong>on</strong> adres<strong>se</strong>. Le nombre de c<strong>on</strong>cours est limité à cinq par ab<strong>on</strong>né pour ce numéro. Merci à L<strong>on</strong>ely Planet<br />

Bertrand

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