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Alexandrine Cardin-Dubé | Quel sort pour les déplacés internes?
responsabilité de protéger. Pour certains gouvernements, ça sera
l’indifférence, pour d’autres l’incapacité d’agir. Il faut rappeler que ces États
vivent une situation de conflit armé à l’interne et que plusieurs préféreront
diriger leurs efforts vers le domaine militaire et laisseront peu de ressources
au domaine humanitaire, dont le sort des déplacés internes. Dans le cas du
Soudan ce sera l’indifférence et l’implication du gouvernement dans la guerre
qui minera la responsabilité de protéger. Les moyens et les ressources seront
alors canalisés vers les efforts de guerre. Du point de vue juridique, il n’existe
encore aucune convention contraignante sur les populations déplacées à
l’interne. La résolution 1894 votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de
l’ONU est certainement un pas dans la bonne direction, mais elle n’est pas
contraignante, au mieux, elle exerce une pression morale. En terme de droit
régional, l’Union africaine est en train de mettre sur pied une convention
spécifique aux déplacés internes en Afrique. Aussi, de plus en plus d’États se
dotent d’un plan d’intervention d’urgence en cas de catastrophe naturelle.
Ces plans comprennent des mesures concrètes d’interventions et des réserves
en approvisionnement pour répondre le plus rapidement possible aux
besoins des populations touchées par le désastre. Pourquoi cela ne serait-il
pas possible en prévision d’un conflit armé? L’ONU devrait définitivement
se pencher sur la question et initier des réflexions et des pistes de solution en
la matière. Elle pourrait user de son influence pour inviter tous les États à se
munir d’un plan d’urgence d’interventions pour protéger, encadrer et
subvenir aux besoins des populations non impliquées dans un conflit armé.
Aussi différentes mesures incitatives pourraient être mises de l’avant pour
encourager les États à aller en ce sens.
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