april-2011

Illustration: Gary Neill
marie-odile briet
Builders bummed
so frank Gehry’s immense “Cloud of Glass” design
for the Louis Vuitton Foundation for Creation has
been shelved, the building permit cancelled, the
site itself designated as a green space, a concretefree
zone (see page 34 for the full story).
And what of the Île Seguin, over in Boulogne?
Well, since they demolished the Renault factory
back in 2004, and mogul François Pinault
subsequently changed his mind about putting his
Jeff Koons there, nothing much has happened.
From this colossal project headed by Jean Nouvel,
only a 2½-hectare garden has so far been
completed, in 2010.
To the east, at the Docks en Seine, there is of
course that ocean liner aff air, fl anked by a green
caterpillar. What is it again? That’s right, the
Cité de la Mode et du Design (14,500m²), lying
practically empty since 2008. Add to that the
Cité de la Gastronomie in the beautiful Hôtel
de la Marine on place de la Concorde. Also
half-abandoned, it still hangs in the balance.
With those defenders of heritage and white
knights of public service up in arms at the
merest signs of private sector involvement,
the debate just rumbles on. And if Sarkozy
is helming the project (as with the controversial
Maison de l’Histoire de France), it’s even worse.
Nowadays, we couldn’t build the Eiff el Tower.
It just wouldn’t happen. And your average Parisian
is depressed by such paralysis. Since the Quai
Branly opened in 2006, there have been no new
iconic buildings to which we can proudly drag
our foreign friends.
The only places that are presently multiplying
in the capital are the hotels, restaurants, clubs
and future patisseries of the Costes chain. This
clan from the Aveyron, which already owns around
40 premises, will have opened three or four more
by the summer. With this lot, builders don’t hang
about. No sooner have you spotted a brasserie
being fi tted out than – voilà! – you’re parking your
backside on an India Mahdavi bench, looking out at
a sweeping view of the Louvre or the Invalides.
Since Mitterand, no French president has
succeeded in making his mark on the capital.
Meanwhile, the Costes brothers are powering away
and reshaping it bit by bit. Sooner or later they’re
bound to end up with a plum spot on the Concorde.
Why don’t we just give them the Hôtel de la
Marine now? May as well get it over with. At least
they get things done.
Marie-Odile Briet is a freelance journalist and
contributor to the Style supplement of l’Express
~ the talker ~
p a r i s
Cent fois sur le chantier
le « nuage de verre » de Frank Gehry pour la Fondation
d’Art Contemporain LVMH est cloué au sol (voir page 40 pour
plus de détails). Permis de construire annulé. Site classé,
espace vert, défense de « bétonner » !
L’Ile Seguin à Boulogne? Depuis qu’on y a ratiboisé les usines
Renault en 2004, et que François Pinault a renoncé à y installer
ses Jeff Koons, rien de neuf ou presque. Du projet pharaonique
chapeauté par Jean Nouvel, seul un jardin de 2,5 hectares
a vu le jour en 2010. À l’Est, en bord de Seine, il y a bien cet
immense paquebot de béton fl anqué d’une « chenille » verte.
Il abrite quoi, déjà ? Ah oui ! La Cité de la Mode et du Design
(14500 m 2 ), coquille quasi-vide depuis 2008. Une Cité de la
Gastronomie dans le sublime Hôtel de la Marine, place de la
Concorde, à moitié à l’abandon ? Pas gagné non plus. Entre les
défenseurs du patrimoine et les chevaliers blancs du service
public, off usqués dès que le privé met un orteil dans la porte, la
polémique s’emballe. Et si Sarkozy est à l’origine d’un projet (la
Maison de l’Histoire de France), c’est pire !
C’est devenu un cliché : on ne pourrait plus construire
la tour Eiff el. On n’en demande pas tant. À hauteur de
Parisien lambda, on se désole juste d’un tel immobilisme.
Depuis le Quai Branly, pas de nouveau bâtiment mascotte
où emmener fi èrement les copains étrangers. Les seuls
« lieux » qui champignonnent dans la capitale ? Les cafés,
hôtels, restaurants, clubs et future pâtisseries des Costes.
Le clan aveyronnais, qui possède déjà une quarantaine
d’établissements, en ouvrira trois ou quatre d’ici l’été. Avec
eux, les chantiers ne traînent pas. À peine a t-on repéré une
brasserie en travaux, hop, on a déjà les fesses posées sur une
banquette India Mahdavi, avec vue imprenable sur Le Louvre
ou les Invalides. Depuis les années Mitterrand, plus aucun
président n’a réussit à imprimer sa patte sur la capitale. Les
Costes, eux, la grignotent et la remodèlent peu à peu. Comme
ils fi niront bien par décrocher un emplacement de rêve à la
Concorde, si on leur donnait l’Hôtel de la Marine tout de suite ?
Qu’on en fi nisse …
Marie-Odile Briet est journaliste indépendante et participe au
supplément Style de l’Express
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