PDF file - Laboratoire de Géologie de l'Ecole normale supérieure - Ens

Asie du Sud Est: bloc de la Sonde, Birmanie, Indonésie, le séisme de Sumatra
Contexte : Entre 93 et 98 j'ai été très fortement impliqué dans un projet d'acquisition de données
GPS qui couvre toute l'Asie du sud-est (GEODYSSEA). Ce projet (sous la direction de P. Wilson,
GFZ Potsdam et de X. Le Pichon, ENS Paris) était une collaboration européenne et asiatique
financée par l' UE. Nous avons installé un réseau d'une cinquantaine de points couvrant 7 pays de
l'ASEAN (Indonésie, Malaisie, Thailande, Philippines, Vietnam, Brunei et Singapour) en 1993 Les
premières mesures ont été effectuées en décembre 1994, puis une deuxième mesure en Avril 1996.
Nous avons ensuite poursuivit nos efforts en réalisant une 3 ème mesure du réseau (fin 98) en
collaboration avec les instituts allemands partenaires (IFAG et GFZ). Puis une dernière mesure
partielle en 2000 avec nos partenaires hollandais (DUT). Par ailleurs, nous avons développé un
réseau dense sur l'archipel des Célèbes (Sulawesi) en Indonésie pour étudier en détail le point triple
de la convergence Eurasie, Pacifique, Australie. Depuis 1997 j'ai installé une quarantaine de sites
GPS dans cette région, sites qui sont mesurés régulièrement tous les ans avec nos partenaires
Hollandais (DUT) et Indonésiens.(ITB, BAKOSURTANAL). Dans ce cadre, nous avons développé
un réseau de stations GPS permanentes (7 stations aujourd’hui, dont 3 de l’ENS) sur la faille de
Palu, la grande faille décrochante des Célèbes qui accommode une partie de la convergence
Pacifique-Eurasie à 4 cm/an.. Enfin, en coopération avec C. Rangin, j’ai développé le réseau SE-
Asiatique au delà des pays initiaux : en Birmanie.
Depuis 2004 Nous avons développé avec nos partenaires Hollandais, Thaïlandais, Malais et
Indonésiens un programme Européen de type " réseau et capital humain", le programme
SEAMERGES. Il s'agit de faire de la formation et du transfert de savoir faire sur l'installation des
réseaux GPS permanents, des campagnes et du traitement des données. C'est dans le cadre de cette
coopération que nous avons continué nos travaux sur le bloc de la sonde et que nous sommes
intervenus sur le séisme de Sumatra du 26 décembre 2004. Nous avons rassemblé et traité les
données acquises par les agences nationales, complété par des campagnes de mesures ponctuelles là
où c'était nécessaire (Thailande par exemple) et analysé la rupture avec un détail jamais atteint
auparavant à l'aide du GPS dit cinématique.
Le bloc de la Sonde
Depuis les mesures GEODYSSEA, nous avons intégré les mesures APRGP (Asia-Pacific regin
GPS Project) disponibles (au Vietnam, au Laos et au Cambodge en particulier) en sus des données
des réseaux GPS permanents Malais "department of Survey and Mapping Malaysia" (DSMM),
Thaï "Royal Thaï Survey Department" (RTSD), et Indonésien. Nous avons également incorporé les
données disponibles en Inde, en particulier les campagnes de mesures que j’avais effectuée dans le
cadre du projet IDYLHIM au Népal. Ce travail considérable (plusieurs centaines de stations
mesurées sur une décennie entière) permet de montrer en détail la rigidité différente des deux blocs
en contact (Inde très rigide et Sonde aux bordures plus déformées) et le mouvement relatif entre les
deux blocs, à Sumatra et en Birmanie. En particulier, le mouvement de l’Inde est recalculé de
manière plus précise grâce aux stations du Sud-Népal et à la station d’Hyderabad. Comme pour
Sumatra, nous parvenons à mettre en évidence un effet de déformation élastique du à un blocage de
la subduction sous l'Arakan, en Birmanie (prolongation vers le Nord des fosses de Sumatra et
d'Adaman). Il y a donc là aussi un risque important de gros séisme de subduction, et
potentiellement de Tsunamis destructeur.
Les mesures à grande échelle ont donc permis, entre autre, de mettre en évidence un mouvement
autonome du "bloc de la Sonde" (en gros l'Indochine, bordée au nord par les failles de Sagaing en
Birmanie, et du Fleuve Rouge au Vietnam et au Sud par les fosse de Java et Sumatra) par rapport à
l'Eurasie d'environ 10 mm/an vers l'Est, mais aussi de montrer que le mouvement de l'Inde n'était
que d'environ 35 mm/an vers le Nord par rapport à l'Eurasie. Une des raisons pour laquelle Il a fallu
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