PDF file - Laboratoire de Géologie de l'Ecole normale supérieure - Ens

Là encore, nous avons montré qu’un contrôle rigoureux du système de référence permettait de
définir un nouveau pôle de rotation pour la plaque Antarctique (en accord avec les nouveaux pôles
Indiens car là aussi il faut conserver le mouvement relatif Inde/Antarctique tel que définit par
Nuvel-1a). La particularité de la plaque Antarctique est qu'étant pratiquement entourée de dorsales,
la plaque tourne sur elle même. Le pole GPS pour ce mouvement est significativement différent du
pole Nuvel-1a, mais l'essentiel n'est pas là. Plus important: mis à part la péninsule (au sud de
l’Amérique du Sud), la plaque antarctique est très rigide: les résidus par rapport à la rotation rigide
de la plaque sont très faibles, de l’ordre du mm/an. Malgré tout, les bordures de cette plaque
peuvent aussi être affectées par de la déformation élastique, comme l'atteste le déplacement de
quelques centimètres de la station de Dumont d'Urville lors du séisme des îles Balleny en 2000. Ce
n'est qu'après correction de ce déplacement co-sismique que nous trouvons le mouvement
tectonique de la plaque.
Une comparaison menée avec la technique DORIS montre également que la solution GPS est
beaucoup moins bruitée. De manière plus surprenante, cela est vrai aussi pour les vitesses
verticales. Les résultats GPS tendent à montrer un rebond important sur les sites situés sur la
péninsule Antarctique (où la fonte des glaces est très élevée et attestée par les glaciologues), et un
rebond plus faible, mais néanmoins détectable sur la partie "Est" pourtant dite stable à-priori. Par
comparaison, les sites sur les continents adjacents (Amérique du Sud, Afrique, Australie) ne
montrent pas de mouvement verticaux significatifs, ce qui est rassurant sur la réalité de la surrection
généralisée mise en évidence en Antarctique : il ne s’agit à-priori pas d’une erreur dans le système
de référence.
Vitesses GPS verticales en Antarctique, en ITRF97 Les vitesses des stations situées sur la plaque
Antarctique sont en rouge, les autres en vert. Toutes les stations montent.
Sur la péninsule, le rebond vertical est associé à un mouvement horizontal de "retrait", qui montre
que les modèles standards (lithosphère élastique mince, sur asthénosphère visqueuse) ne
fonctionnent pas très bien (ils prédisent une divergence associée à un rebond) et que donc la fonte
est très importante actuellement: il ne s'agit pas seulement d'une réponse tardive à une déglaciation
ancienne. Des modèles globaux en harmoniques sphériques, utilisant des stratifications verticales
Antarctique: rebond post-glaciaire 49