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PDF file - Laboratoire de Géologie de l'Ecole normale supérieure - Ens

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<strong>de</strong> la viscosité, confirment que, contrairement aux modèles standards (James et Ivins, Sauber et al.)<br />

il est possible <strong>de</strong> changer à volonté le signe <strong>de</strong>s déformations horizontales associée à un rebond.<br />

Ces différences proviennent <strong>de</strong> l'approche utilisée dans les modèles. En effet, les modèles standards<br />

considèrent un changement <strong>de</strong> masse ponctuel, appliqué sur une couche élastique mince, posée sur<br />

un manteau visqueux. La réponse à une charge ponctuelle sur une couche mince est toujours une<br />

convergence horizontale quand la charge augmente, et une divergence quand la charge diminue<br />

(c'est le modèle du ballon <strong>de</strong> baudruche). Mais quand la charge prend une gran<strong>de</strong> extension latérale,<br />

l'approximation en couche mince n'est plus vali<strong>de</strong>. On doit alors considérer le manteau dans son<br />

ensemble (sur toute sa hauteur) comme un milieu à propriété visco-élastique. Le mouvement<br />

horizontal local en réponse à une décharge peut alors prendre n'importe quel signe suivant la<br />

présence ou l'absence <strong>de</strong> saut(s) <strong>de</strong> viscosité en profon<strong>de</strong>ur.<br />

Enfin les séries temporelles <strong>de</strong> certaines stations (en particulier celles qui montrent une surrection<br />

importante comme O’Higgins) montrent <strong>de</strong>s cycles annuels <strong>de</strong> forte amplitu<strong>de</strong> (+/- 3 cm). Nous<br />

sommes toujours en train d’analyser ces séries afin <strong>de</strong> déterminer si ces cycles sont <strong>de</strong>s artefacts<br />

dus aux conditions météo ou aux oscillations libres <strong>de</strong> la Terre par exemple, ou s’ils correspon<strong>de</strong>nt<br />

vraiment à <strong>de</strong>s mouvements du sol.<br />

Il est clair que les incertitu<strong>de</strong>s sur les mouvements verticaux déterminés sont élevées. Il est certain<br />

aussi que <strong>de</strong>s biais inconnus, comme la dérive du système <strong>de</strong> référence (son échelle en particulier)<br />

peuvent sensiblement affecter ces mesures. Il convient donc <strong>de</strong> rester pru<strong>de</strong>nt. Malgré tout, il<br />

semble bien que toutes les stations en Antarctique montent, ce qui plai<strong>de</strong> pour une diminution<br />

générale <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> la calotte. Attention: diminution <strong>de</strong> masse ne veut pas nécessairement dire<br />

fonte. Il est clair que les constantes <strong>de</strong> temps longues associées à la diffusion <strong>de</strong> la chaleur dans la<br />

glace, ne peuvent conduirent à une fonte rapi<strong>de</strong> d'un énorme volume <strong>de</strong> glace dont la température<br />

moyenne est très largement en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 0° Celsius. Ce sont d'autres phénomènes, sensibles à une<br />

variation <strong>de</strong> quelques <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> la température, qui conduisent à la décharge.<br />

- en premier lieu la vitesse d'écoulement <strong>de</strong>s glaciers dépend fortement <strong>de</strong> la température. Si celle<br />

ci augmente un tant soit peu, alors les glaciers peuvent accélérer énormément. Ce phénomène<br />

est connu, mais peu quantifié à l'heure actuelle. Il est donc difficile <strong>de</strong> savoir s'il suffit à<br />

expliquer les chiffres mesurés aujourd'hui.<br />

- Ce phénomène est d'autant plus instable, qu'il est controlé par ce qui se passe au bout du glacier,<br />

au niveau <strong>de</strong> son arrivée dans la mer. Un bouchon <strong>de</strong> glace bloquera tout le glacier, au contraire<br />

<strong>de</strong> l'eau libre qui laissera le fleuve <strong>de</strong> glace s'écouler avec sa propre dynamique. Une débacle<br />

locale, amplifiée par les phénomènes <strong>de</strong> circulation thermo-aline (l'eau <strong>de</strong> mer qui "grignote"<br />

les icebergs, peut donc avoir <strong>de</strong>s conséquences à gran<strong>de</strong> échelle très importantes.<br />

- Enfin, compte tenu <strong>de</strong> l'énorme épaisseur <strong>de</strong> la calotte glaciaire (4 km) Il existe une épaisse<br />

couche d'eau liqui<strong>de</strong> sous pression à la base <strong>de</strong> la calotte. Cette eau peut s'échapper si <strong>de</strong>s<br />

fissures apparaissent aux bords <strong>de</strong> la calotte.<br />

En tout état <strong>de</strong> cause, il est certain que beaucoup d'indices corroborent une décharge glaciaire<br />

actuelle importante, dont le plus spectaculaire est la désagrégation totale <strong>de</strong> la plateforme Larsen A<br />

en quelques années.<br />

Antarctique: rebond post-glaciaire 50

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