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Emmanuel Amiot Modèles algébriques et algorithmes pour la ...

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de Quinn 12, qui, <strong>pour</strong> <strong>la</strong> première fois, explicitait les coefficients de Fourier d’une gamme à des<br />

fins de comparaison <strong>et</strong> de c<strong>la</strong>ssification. Par ailleurs, c<strong>la</strong>sser les gammes (ou plus précisément<br />

les "pc-s<strong>et</strong>s", sous-ensembles du total chromatique) selon <strong>la</strong> valeur absolue de leurs coefficients<br />

de Fourier équivaut à considérer comme équivalents deux pc-s<strong>et</strong>s ayant le même contenu inter-<br />

vallique. C<strong>et</strong>te taxonomie est bien connue des cristallographes; <strong>pour</strong>tant, ce n'est que récem-<br />

ment que les musiciens en ont pris conscience; or elle s'avère plus fine <strong>et</strong> plus subtile que <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>ssification traditionnelle sous l'action du groupe diédral T/I.<br />

Bien entendu, ces coefficients de Fourier interviennent aussi dans les questions de<br />

pavages (canons rythmiques) que j'avais déjà étudiées: ce sont les valeurs des polynômes carac-<br />

téristiques des motifs, prises aux racines n ièmes de l'unité. J’ai commencé par généraliser les ré-<br />

sultats de Ian Quinn, étudiant tous les cas de maximalité des coefficients de Fourier d’un sous-<br />

ensemble d’un groupe cyclique. Ensuite, mon expérience des pavages m’a permis de revisiter <strong>la</strong><br />

plupart des questions traditionnelles sur les gammes (fonction intervallique, homométrie, gé-<br />

nérateurs…) <strong>et</strong> d’en explorer de toutes nouvelles (comparaison de tempéraments), avec notam-<br />

ment <strong>la</strong> surprenante confirmation, via un très simple algorithme de comparaison de coefficients<br />

de Fourier, de l’hypothèse du musicologue Bradley Lehman sur le tempérament qu’aurait utilisé<br />

J. S. Bach. Ce fut le fait du hasard, en étendant 13 ces transformées de Fourier discrètes à des<br />

parties finies du cercle continu S 1, il m'est venu l'idée de les appliquer dans le cadre de diffé-<br />

rents tempéraments musicaux. Toutefois ce domaine est riche de bien d'autres potentialités<br />

inexplorées, <strong>et</strong> de connexions prom<strong>et</strong>teuses, dans <strong>la</strong> mesure où, par exemple, c<strong>et</strong>te notion de<br />

transformée de Fourier d'une partie finie ordonnée d'un cercle perm<strong>et</strong> de généraliser à de telles<br />

parties <strong>la</strong> notion de "Maximal Evenness" 14.<br />

Par ailleurs, c<strong>et</strong>te généralisation à cheval entre discr<strong>et</strong> <strong>et</strong> continu, appliquée au do-<br />

maine des rythmes périodiques, nous a conduits à un nouveau paradigme de pensée, où les pa-<br />

12 Quinn, I., « A unified theory of chord quality in equal temperaments », PhD dissertation, Univ. of Rochester (2005).<br />

13 L'idée de c<strong>et</strong>te généralisation revient à Thomas Noll, peu après que nous soyons revenus de Chicago.<br />

14 Notons qu'on peut calculer ces coefficients de Fourier <strong>pour</strong> des parties de <strong>la</strong> plupart des orbifolds susmentionnés,<br />

car leur valeur absolue passe au quotient par les groupes traditionnellement utilisés.<br />

p. 11

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